logo_blanc
Rechercher

Catalogne : Les Banques Et Les Entreprises En Plein Exode

© Getty Images

Le référendum d’autodétermination du 1eroctobre dernier en Catalogne a ouvert les vannes. Moult établissements bancaires et autres entreprises ont  pris la décision de faire leurs valises, aidés en cela par un décret  du gouvernement central espagnol facilitant ce « déménagement ».

La fuite en avant se poursuit. Désireux d’évoluer dans un environnement économique serein, plusieurs banques et autres entreprises ont décidé de quitter la Catalogne, en plein marasme politique, pour s’établir hors de cette contrée devenue en moins d’une semaine une terre ouvertement hostile. Et ce n’est pas le discours – attendu ce mardi devant le Parlement –  du chef de l’exécutif catalan, Charles Puigdemont,  qui va apaiser la situation.  En effet, ce dernier a d’ores et déjà laissé entendre qu’il pourrait déclarer, de manière unilatérale, l’indépendance de la Catalogne, comme l’a montré un extrait d’une émission de télévision ce dimanche, même si le dirigeant a pris grand soin de « délayer » cette notion d’unilatéralité.

« La déclaration d’indépendance, que nous n’appelons pas une déclaration ‘unilatérale’ d’indépendance, est prévue par la loi référendaire en application des résultats. Nous appliquerons ce que dit la loi ». Pour rappel,  le gouvernement autonome de Catalogne a publié vendredi soir les résultats définitifs du référendum du 1er octobre qui avait été interdit par le Tribunal constitutionnel. Le « oui » à l’indépendance l’a emporté avec 90,18% des voix exprimées par les quelque 2,3 millions d’électeurs qui se sont déplacés malgré le déploiement des forces de police, soit une participation de 43% des inscrits.

CaixaBank se réfugie à Valence

Un climat presque insurrectionnel qui préoccupe les plus hautes instances du pays mais également, de facto, les fers de lance de l’économie ibérique – la Catalogne représente 1/5e du PIB espagnol- qui organisent leur fuite. Premier de cordée, et non des moindres, la CaixaBank, troisième banque espagnole et première entreprise de Catalogne par la capitalisation boursière a d’ores et déjà annoncé le transfert de son siège social de Barcelone vers Valence.  De son côté, La fondation Caixa (Fundació Bancària ‘la Caixa’), qui gère CriteriaCaixa, la holding de contrôle de Caixabank, a quant à elle annoncé le déménagement de son siège de Barcelone à Palma de Majorque tant que la Catalogne sera en proie à des turbulences politiques. Comme évoqué en préambule, cet  « exode » est facilité par les autorités espagnoles par l’intermédiaire d’un décret facilitant ces déménagements, qui n’ont plus à être validés par l’assemblée générale des actionnaires et peuvent être entérinés par le seul conseil d’administration.

La perspective de ce « déplacement professionnel » a néanmoins donné du souffle au titre de la banque en bourse qui s’est apprécié de 1,5% à l’ouverture ce lundi matin et gagne plus de 2% à mi-séance. Une tendance confirmée sur le marché espagnol dans sa globalité qui retrouve des couleurs en ce début de semaine. Ainsi, l’indice Ibex progresse de 0,71%, soit un plus haut d’une semaine, et surperforme les autres places européennes. En outre, le rendement des emprunts d’Etat à dix ans émis par Madrid est retombé, au lendemain d’une manifestation de plusieurs centaines de milliers de personnes en faveur de l’unité du pays. Mais le « cas d’espèce » CaixaBank est loin d’être isolé puisque le cinquième établissement d’Espagne, Sabadell, a également profité de la « souplesse » des autorités centrales pour transférer son siège à l’extrême-sud du pays, à Alicante.  Là aussi, l’action de la banque espagnole s’en retrouve galvanisée, figurant parmi les plus fortes progressions de la Bourse de Madrid.

Abertis encore dans l’attente

Si Gas Natural a immédiatement emboîté le pas aux deux établissements bancaires susnommés se délocalisant chez le « rival » madrilène, la situation d’Abertis est légèrement différente, le groupe autoroutier voulant prendre le temps d’examiner la situation de manière approfondie. En effet, le groupe a une « autre actualité » à gérer, en l’occurrence l’offre de rachat de l’italien Atlantia – à hauteur de 16,5 euros par action – qui pourrait donner naissance au leader mondial des autoroutes. Une « OPA » qui a reçu l’imprimatur des autorités de régulation espagnoles ce lundi 9 octobre. Dans le détail, la Commission nationale des marchés des valeurs (CNMV) a conditionné son feu vert à un taux d’acceptation de plus de 50% de l’offre. En outre, au moins 10,1% des actionnaires d’Abertis devront accepter l’offre en actions. La période d’acceptation de l’offre sera d’une durée de 15 jours ouvrés à partir de la publication formelle du prospectus. Une perspective qui devrait régler – en cas de succès de l’offre – la question du déménagement, Abertis passant sous pavillon italien.

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC