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Après La Victoire De Macron, Retour À L’Ordinaire Pour La Bourse De Paris

© Getty Images

Après avoir largement anticipé la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, les marchés actions européens ont renoué avec la normalité et la morosité ambiante. Le risque politique étant désormais relégué à l’arrière-plan, les investisseurs sont en quête de nouveaux catalyseurs.

Comme le « feu d’artifice » boursier de la semaine du 24 avril semble bien loin ! Après l’accession au second tour d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen – le dimanche 23 au soir – ,les marchés ont poussé un énorme soupir de soulagement, cette confrontation mettant un terme à la possibilité d’une « finale » Marine Le Pen – Jean-Luc Mélenchon. Conséquence : le CAC 40 a signé, cette semaine-là, sa meilleure performance hebdomadaire de l’année, s’envolant de 4,11%. Une « flambée » sans lendemain puisque, une fois l’élection d’Emmanuel Macron officiellement validée dans les urnes, les investisseurs – pleinement conscients que Marine Le Pen n’avait pas l’ombre d’une chance – ont davantage privilégié les prises de bénéfices. Comme en atteste la séance de ce lundi 8 mai où le CAC 40 a reculé de 0,91% faisant peu de cas de l’accession de l’ancien ministre à l’Elysée.

Une tendance qui va persister tout au long de la semaine. Ainsi, sur cinq jours, le CAC 40 a cédé 0,50% à 5 405,05 points, les yeux déjà rivés vers « l’étape d’après » et la politique économique que va impulser le nouvel hôte du Palais.  Le bruit de la victoire résonne dans les rues de Paris et, pourtant, rien n’est encore gagné pour le nouvel hôte de l’Elysée. L’agenda européen va rapidement se rappeler au bon souvenir du nouveau président avec la publication le 11 mai des prévisions économiques de printemps de la Commission Européenne et, le 17 mai, l’évaluation du déficit français qui est, toujours, un exercice difficile », avance Christopher Dembik, responsable groupe de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank. Car rien n’est acquis pour le nouveau président élu qui aura fort à faire pour remettre la France en marche selon un slogan (presque) déjà éculé. Et de rappeler également que l’échéance présidentielle ne bouleversait quasiment jamais les fondations de la Bourse de Paris.

La victoire de Macron ignorée par les marchés

« Historiquement, le CAC 40 évolue peu en fonction de l’élection présidentielle. La seule exception fut en 1981 lorsque l’indice parisien avait chuté de près de 20% entre le premier tour et trente jours suivant le scrutin car les investisseurs craignaient que « les chars soviétiques ne paradent sur les Champs Elysées ». Etant donné la faible probabilité d’une victoire de Marine Le Pen, on pouvait largement anticiper qu’une telle chute n’allait pas se reproduire cette année », souligne Christopher Dembik. Pour d’autres analystes, les marchés sont d’ores et déjà focalisés sur la prochaine échéance électorale : les élections législatives qui doivent offrir à Emmanuel Macron les coudées franches pour gouverner avec ses candidats « marcheurs » auréolés du label « République En Marche! ».  

Le risque politique « écarté » – du moins temporairement – les opérateurs vont désormais « profiter » du statu quo et de l’accalmie générale. Preuve en est, l’indice VIX, qui mesure la volatilité implicite sur un mois du prix des options sur l’indice large américain S&P 500, est ainsi tombé cette semaine sous le seuil de 10, à son plus bas niveau depuis 1993. A titre de comparaison, il avait culminé à près de 90 au plus fort de la crise financière. L’équivalent européen de cet « indice de la peur » a reculé lui aussi, mais dans des proportions moins spectaculaires.

Alexandre Bompard à la tête de Carrefour ?

Sur le front des valeurs – dont l’actualité a été, ces dernières semaines, littéralement « recouverte » par la déferlante présidentielle -, les spéculations autour de la succession de Georges Plassat à la tête de Carrefour profitent au titre du distributeur qui s’apprécie de 4,67% depuis lundi (+3,39% sur la seule séance du jour). Selon les dernières rumeurs en date, Alexandre Bompard, présidant actuellement aux destinées de la Fnac pourrait remplacer l’actuel patron de Carrefour. Une « hypothèse » qui aurait largement les faveurs des investisseurs, au regard du travail effectué par l’ancien patron d’Europe 1 pour redorer le blason – et redresser la trajectoire financière – du distributeur de produits culturels.

Mais la principale « actu » de la semaine n’est autre que la prise de contrôle d’Havas par Vivendi. Une « arlésienne » de la Bourse de Paris qui est enfin devenue réalité ce jeudi soir. Dans le détail, Vivendi a annoncé avoir fait une offre au groupe Bolloré pour le rachat de sa participation de 59,69% dans le sixième groupe publicitaire mondial, concrétisant un projet évoqué à plusieurs reprises par l’entrepreneur breton ces derniers mois. Le propriétaire de Canal+ et Universal Music Group propose un prix de 9,25 euros (soit une prime de 8,8% par rapport au cours de clôture du 10 mai) pour les actions Havas, valorisant la participation de Bolloré à 2,36 milliards d’euros.

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