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Schneider Electric Et L’ONU, Engagés Pour L’Égalité Des Genres

Olivier Blum et Elizabeth Nyamayaro au Salon du Running le vendredi 7 avril 2017.

À l’occasion du marathon du 8 avril dernier, Olivier Blum, DRH monde Schneider Electric, Tina Kao Mylon, responsable diversité monde Schneider Electric et Elizabeth Nyamayaro, tête pensante du mouvement HeForShe de l’ONU, étaient à Paris. Nous les avons rencontré pour parler engagement et égalité des genres. Interview croisée.

Comment l’ONU et le groupe Schneider Electric travaillent-ils main dans la main pour l’égalité des genres ? 
Elizabeth Nyamayaro : HeforShe est le mouvement solidaire de l’ONU en faveur de l’égalité des genres. Notre mission est de nous assurer que chaque fille, chaque femme dans le monde a les mêmes opportunités économiques et sociales qu’un homme. L’égalité des genres est un problème sociétal qui doit impliquer les garçons et les hommes mais aussi toute la population. À l’intérieur du mouvement fondé en 2014, nous avons créé l’initiative Impact 10x10x10 pour susciter un engagement auprès de leaders. Nous en avons identifié 30 : 10 chefs d’état, 10 présidents d’universités et 10 CEO d’entreprises multinationales. Pour recruter les entreprises, nous nous sommes basés sur leur engagement et celui du CEO. C’était un processus très sélectif, nous voulions vraiment avoir les meilleurs des meilleurs et ce pour les 3 catégories.

Olivier Blum : Quand j’ai pris mes fonctions il y a 3 ans, je me suis penché sur les Women’s Empowerment Principles de l’ONU. Nous avons demandé à tous les country managers de se conformer à ses principes, assez exigeants. Quand HeforShe est né, c’était un engagement évident pour nous. Ce mouvement implique également les employés hommes. Nous avons donc lancé une campagne interne pour demander à tous nos salariés hommes de s’engager. 36 000 ont répondu présents. Ensuite, nous voulons embaucher plus de femmes. À l’époque, 31 % des managers et des techniciens étaient des femmes. Aujourd’hui, le chiffre atteint 40%. Puis, le nombre de femmes à des postes de leadership est passé de 15 à 20 %. Si nous ne changeons pas notre manière de recruter, nous n’y arriverons pas. Le troisième point porte sur l’inégalité salariale. Nous vérifions systématiquement qu’il n’y ait pas de différence de salaires entre un homme et une femme pour un poste égal.

Tina Kao Mylon : Au-delà de l’engagement, les données sont notre meilleur atout pour démarrer un dialogue dans l’entreprise, pays par pays. C’est un catalyseur puissant.

Comment avez-vous fait pour augmenter ces chiffres et fédérer les salariés ?
Olivier Blum : Les dirigeants de l’entreprise doivent être engagés. Pour moi, c’est la clé du succès. Mais, tout ne doit pas venir d’en haut. Nous voulons que les gens s’engagent localement. Si le CEO monde impose une certaine stratégie, personne ne va l’appliquer. Alors que si le CEO Inde et ses équipes mettent en place leurs propres actions, il y aura plus de chance pour cela fonctionne. Pour certains pays, cela va à l’encontre de la culture, comme en Inde par exemple. Un jour, nous serons à l’équilibre dans les recrutements, nous savons que cela prendra du temps mais il faut commencer maintenant.

Avez-vous rencontré des personnes opposées à ce programme chez Schneider Electric ?
Olivier Blum : Bien sur mais il y a de moins en moins d’opposition. Les hommes salariés réalisent que c’est un sujet tellement important que ceux qui ne sont pas d’accord sont minoritaires. Quand un salarié voit tous les hommes autour de lui s’engager, il commence à se poser des questions. 

Tina Kao Mylon : Le projet HeforShe, particulièrement en France et aux États-Unis, fait naître une tension assez saine dont il faut se saisir pour créer un dialogue provocant. Beaucoup d’hommes se posent des questions, se pensant rejetés, mais parlons-en justement !

Elizabeth Nyamayaro : Même au niveau mondial, il y a des tensions mais j’aime dire que les révolutions ne se sont jamais faites sans consensus. Ici, il n’est pas question que les hommes sauvent les femmes. Les femmes n’ont pas du tout besoin d’être sauvées. Il s’agit de regarder les privilèges masculins, les comprendre et en faire le meilleur usage pour qu’ils soient profitables à tout le monde. C’est important d’inclure les hommes dans le dialogue sinon il peut y avoir beaucoup de résistance. L’idée est d’établir un dialogue gagnant-gagnant pour tout le monde.

Page suivante : Pourquoi l’ONU a fait le choix d’impliquer des entreprises.

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