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En Entreprise, Ne Coupez Plus La Parole Aux Femmes

Getty Images

Parmi les trois comportements jugés particulièrement sexistes par les femmes, le manterrupting ou le fait de se faire couper la parole en réunion ou lors d’une prise de parole, simplement parce que l’on est une femme. C’est une enquête menée par YouGov en partenariat avec Social Builder pour le site de recherche d’emploi Monster, qui le révèle. Autre enseignement de cette étude : les femmes et les hommes n’ont pas la même perception des inégalités vécues en entreprise.

50% des femmes considèrent qu’être interrompues pendant leur prise de parole est parmi les trois situations les plus sexistes vécues en entreprise. Une situation typique de ce que les anglophones nomment « manterrupting », ce comportement sexiste qui consiste pour les hommes à couper la parole des femmes, notamment en réunion ou en public.

Le site de recherche d’emploi Monster dévoile les résultats d’une enquête menée par l’institut YouGov en partenariat avec la start-up Social Builder. L’étude se concentre sur l’égalité (ou l’inégalité) femmes-hommes en entreprise en interrogeant les salariés et les professionnels des ressources humaines des entreprises, avec une approche intéressante, celle de la perception.

L’étude menée par YouGov entre le 26 février et le 13 mars montre en effet que la perception des inégalités en entreprise est différente en fonction du genre de la personne interrogée. Ainsi, à propos de l’embauche, 28% des femmes, seulement, considèrent que les chances sont les mêmes, à diplôme et expérience équivalents, si l’on est une femme ou un homme. La moitié de ces derniers considèrent de leur côté que les chances d’embauches sont égales. De mauvaises expériences en entretien pour les femmes pourraient expliquer cet écart de perception.

Pour le salaire, 52% des femmes considèrent que les hommes sont mieux payés au même poste, contre 36% des hommes. Et en effet, les écarts salariaux subsistent en France autour de 15%. Quant à l’évolution de carrière, les femmes sont 59% à penser qu’elles doivent fournir un travail supérieure à celui des hommes pour obtenir la même reconnaissance en entreprise. Contre seulement 29% des hommes. Rien d’étonnant, les carrières des femmes ont tendance à moins dépasser ce fameux plafond de verre qui les empêche d’atteindre les postes de direction.

 

19% des femmes et 10% des hommes se disent avoir été victimes d’une situation d’inégalité en raison de leur genre. Et 14% des femmes et 4% des hommes se déclarent victime d’une situation de harcèlement sexuel dans l’entreprise. Une récente étude de l’Ifop indiquait qu’une femme sur cinq avait déjà été victime de harcèlement sexuel au travail. Ici, 65%, les répondants affirment que les mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc ne les ont pas aidé à briser le silence.

Outre le manterrupting, considéré par la moitié des femmes (et par 49% des RH) comme étant particulièrement sexiste, les femmes estiment à 53% la fait que l’on attende d’elles qu’elles sourient et à 45% qu’on leur fasse des remarques sur leur manque de féminité est sexiste.

Les salariés interrogés ont également adhérés à certaines solutions pour enrayer les inégalités salariales, comme par exemple la transparence des salaires (approuvée à 45%), et le partage d’un congé parental (30%). Sur ce dernier point, la France freine sur la directive européenne sur « l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants ». Emmanuel Macron a en effet émis des réserves quant à l’harmonisation d’un congé parental de quatre mois pour les deux parents.

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