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Jeanne Pollès « Mettre Philip Morris Sur La Route D’Un Monde Sans Fumée »

Philip Morris

Rencontrer la patronne de Philip Morris International en plein mois de novembre, le mois sans tabac, quelle drôle d’idée. Et pourtant, Jeanne Pollès, qui dirige le fabricant de cigarettes en France depuis 2005 et les affaires publiques du groupe dans le monde depuis 2013, a quelques convictions sur la lutte contre les effets nocifs de la cigarette.

Paquet au visuel neutre, anticipation du paquet de cigarettes à 10 euros, contrebande et marché parallèle en forte croissance, explosion de la cigarette électronique ou encore chantier sur le ramassage des mégots, les dossiers « compliqués » s’entassent sur le bureau de Jeanne Pollès, la patronne de Philip Morris International (Marlboro, Philip Morris, etc.) en France.

Mais celui qui l’anime ces derniers temps, c’est celui de la transformation de son groupe, engagé dans une stratégie assez incroyable. Le fabricant des Marlboro est « en marche vers un monde sans fumée ». Tous les mots sont importants. Car un monde sans fumée n’est pas forcément un monde sans tabac.

« Pour lutter contre les effets néfastes du tabac que plus personne ne conteste, le gouvernement utilise l’arme du prix dans un pays qui compte 12 millions de fumeurs réguliers. C’est regarder les choses par le petit bout de la lorgnette ! C’est surtout encourager la contrebande » attaque d’emblée Jeanne Pollès. D’après l’étude Stella réalisée par KPMG pour le compte des cigarettiers – avec une méthodologie « ramasse-paquets » assez empirique, qui retrace l’origine présumée d’emballages retrouvés sur la voie publique –, les « cigarettes illicites » représentent 14,8 % de la consommation en France (sur 28% de non domestique).

Selon elle, si les hausses de prix, couplées au campagne de prévention font baisser les ventes, en 2018, 40,23 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l’Hexagone, contre 44,36 milliards en 2017, soit un recul de 9,32 % en volume, elles ne suffisent par à régler les problèmes d’addictions des 12 millions de Français qui fument encore.

La solution ? Offrir aux fumeurs une panoplie d’alternatives à la cigarette. Le vapotage, bien sûr. Mais pas que ! « Nous avons investi six milliards de dollars pour développer un appareil, qui chauffe des sticks de tabac au lieu de les brûler » explique t-elle. Cet appareil baptisé Iqos est aujourd’hui disponible dans 49 pays.

Un bébé dont cette militante du Women’s forum, qui entend favoriser l’émergence des femmes à des postes à responsabilités, peut être fière car c’est elle qui a convaincu Philip Morris de commercialiser un dispositif électronique qui chauffe du tabac à 350° C sans combustion.

Dans l’entrée des bureaux de PMI à La Défense, une maquette reproduit le mécanisme d’aspiration d’une cigarette classique et d’un Iqos. Bluffant ! Le tabac chauffé de l’Iqos ne laisse quasiment pas de dépôt sur le filtre en bout de course. Pas de fumée, pas d’odeur et un filtre froid que l’on peut jeter à la poubelle et non par terre.

Surtout, le tabac chauffé est une vraie méthode d’arrêt de la cigarette contrairement à d’autres produits. « Les taux de réussite d’un arrêt total sont bien supérieurs dans les pays l’ayant adopté comme l’Italie ou le Japon » assure t-elle.

Nul doute que cette femme charismatique finira de convaincre les autorités françaises qui refusent toujours de voir dans cette innovation une alternative à la cigarette.

« La FDA, l’autorité américaine de santé, un des plus sévères du monde, vient d’autoriser notre produit de tabac à chauffer aux Etats-Unis », explique Jeanne Pollès qui assure que l’Iqos est la première innovation d’une longue série. « A Lausanne, PMI dispose d’une centre de recherche pointue qui travaille sur d’autres produits prometteurs. Phillips Morris est en train de devenir une entreprise technologique » conclut Jeanne Pollès. Une sacrée transformation.

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