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Interview Avant/Après : Justine Monsaingeon, Cofondatrice De Dynseo

Il y a quatre ans, Justine Monsaingeon, 31 ans, a créé avec sa mère la start-up Dynseo, une plateforme de services et d’applications destinés à faire travailler la mémoire des seniors. Auparavant, elle était manager dans des cabinets de conseil. 

Bureau. Avant : Nous étions dans un grand open-space, agréable, où chacun avait beaucoup de place, dans un grand immeuble parisien. Après : Nous sommes 15 salariés dans 40 m²… Nous avons beaucoup recruté dernièrement, il nous manque 15 m² de plus. Mais, nos bureaux se trouvent dans une pépinière d’entreprises spécialisées en e-santé dont nous sommes dépendants. Nous voudrions avoir nos propres bureaux mais le modèle traditionnel n’est pas forcément adapté aux start-up. Il est difficile de s’engager avec un bail de trois ans alors qu’idéalement, on voudrait encore faire grandir l’équipe.

Collègues. Avant : L’ambiance est un peu particulière dans le monde du conseil. Un manager gère des consultants qui sont physiquement chez les clients donc au bureau, il ne reste que les commerciaux. C’est un monde de requins. On est pressé comme des citrons. Certains sont prêts à vendre père et mère pour placer toujours plus de consultants, même si ce n’est pas toujours pertinent. Après : On passe notre vie en maison de retraite donc c’est plus détendu ! J’y fais au moins un atelier par semaine, ça change. Toute l’équipe s’entend bien. Toutes les personnes travaillent chez Dynseo parce qu’elles croient au projet. La plupart ont une personne touchée par la maladie d’Alzheimer dans leur entourage. D’autant plus qu’on conçoit des jeux, qu’on teste entre nous, ce qui peut donner une idée de l’ambiance. La règle, pour chaque nouvel arrivant, est d’animer un atelier en maison de retraite pour se rendre compte de l’impact des produits sur les personnes âgées. Jouer leur rappelle des souvenirs, elles peuvent se remémorer un tableau alors que normalement leur mémoire flanche. Des choses magiques s’y passent.

Salaire. Avant : J’étais bien payée pour un cabinet de conseil. Après : C’est la partie négative. Je ne me verse pas vraiment de salaire. Je préfère payer les salariés, je penserai à moi plus tard.

Journée type. Avant : Je commençais vers 8h30 et passais ma journée chez les clients, dix endroits différents au total. J’arrivais au bureau vers 18h pour faire passer des entretiens jusqu’à 20h puis partais vers 21h/22h. Après : Je travaille tout autant. La journée, j’encadre les jeunes, ce qui me laisse le soir pour travailler tranquillement. Le planning a un peu changé depuis l’arrivée de mes jumeaux. J’ai travaillé jusqu’à la veille de l’accouchement pour reprendre deux semaines plus tard. Je n’avais trouvé personne pour me remplacer. Aujourd’hui, ils ont un an. Le matin, je les dépose à la crèche, je bosse comme une dingue la journée. Une baby-sitter les récupère en fin de journée, ils s’endorment et se réveillent vers 20h30 quand je rentre à la maison. Je les couche vers 23h puis travaille de nouveau jusquà 1h du matin. Ils ont pris mon rythme en fait. 

Réussites. Avant : J’étais satisfaite quand un consultant était content de sa mission. C’était mon curseur. C’est de l’humain après tout. Je considérais qu’une mission était un tremplin pour sa carrière. C’est au manager de trouver les bonnes missions, intéressantes, pour faire progresser chaque consultant. Après : C’est à peu près la même chose mais pour nos clients. Quand une famille nous prévient que la grand-mère va mieux depuis qu’elle joue. Quand des seniors disent qu’ils progressent, ou que des personnes âgées ne s’ennuient plus dans leur maison de retraite. On a l’impression d’être vraiment utile.

Frustrations. Avant : Les trop nombreux échelons de validation. Tout prenait du temps. Il y avait beaucoup de politique également. On ne comprend pas tout le temps les decisions prises. Après : Le manque de moyen ! Dans une start-up, on doit faire des compromis. Par exemple, pour la première fois, nous aurons un stand au salon des seniors, qui fera 4 m². On connait la valeur ajoutée de nos produits mais nous n’avons pas forcément les moyens de les faire connaître au mieux. D’autant que nous ne sommes pas des experts de la communication, mais plutôt des ingénieurs.

Ambitions. Avant : De manière assez basique, c’était de faire grandir mon équipe en terme de taille et de périmètre. Après : Nous avons une ambition à l’international, tout en continuant à développer des produits toujours plus innovants qui correspondent à la réalité du terrain. Nous avons la chance d’être assez réactif, c’est le cas avec ce jeu qui utilise la tablette comme un labyrinthe pour faciliter la rééducation suite à des AVC, ou nos jeux de mémoire qu’on doit constamment enrichir pour ne pas lasser.

Réseaux sociaux. Avant : Je ne les utilisais pas à part Linkedin pour chercher des clients. Il y a quatre ans, pour recruter, c’était plutôt Monster. Après : Toujours Linkedin pour nos clients. Facebook, Twitter et Instagram nous permettent de communiquer à moindre coût.

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