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Google : L’écart Salarial Abusif Bientôt Sanctionné

Crédits : Getty Images

Le US Department of Labor (l’équivalent du ministère du Travail, NDLR) a porté plainte en janvier dernier contre Google. Explications.

Alors qu’Uber répondait également à des accusations du genre en mars dernier, le géant Google est accusé de ne pas respecter ses engagements de parité salariale et refuse d’obtempérer avec le gouvernement. Une enquête conduite en 2015 par l‘Office of Federal Contract Compliance Programs (OFCCP) a révélé que les femmes étaient discriminées à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise.

Double faute

Google est une société sous contrat fédéral, ce qui veut dire qu’elle entretient des relations étroites avec le gouvernement pour assurer des services d’utilité publique (comme Fedex ou Boeing par exemple). Ce statut oblige le géant du web à partager avec l’inspection du travail (OFCCP) les données et archives relatives aux égalités salariales afin d’assurer la conformité de ses pratiques.  Non seulement Google n’a pas respecté son devoir de transparence et de maintien de parité entre les sexes mais en plus, elle refuse d’obtempérer avec le gouvernement, ce qui la rend doublement fautive. Comme l’explique Janet Herold, avocate du ministère du Travail, au Guardian : « L’analyse conduite n’est pas complète, mais révèle néanmoins que la discrimination chez Google est extrême et récurrente dans l’industrie ». 

Un bras de fer qui dure

Cette problématique n’est pas nouvelle, cela fait déjà quelques années que Google est réfractaire à partager ses données. Quant à la transparence des salaires au sein du groupe, Google refuse catégoriquement d’adhérer aux législations imposées et nie l’inégalité salariale flagrante chez ses salariés. « Nous n’adhérons pas aux accusations portées par Janette Wipper (chargée régionale au ministère du Travail, ndlr). Chaque année, nous établissons une analyse complète des égalités salariales entre hommes et femmes et nous n’avons jamais décelé d’inégalités. À part porter des accusations non-fondées – dont nous n’avons pris connaissance qu’au tribunal – le ministère du Travail n’a fourni aucunes informations concrètes sur leur méthodologie de rassemblement de données », révèle un porte parole de Google au Guardian. 

Une question de timing

Cette action n’a pas été prise au hasard. En effet, la Sillicon Valley abrite une majeure partie de l’industrie technologique à prédominance masculine. Récemment, plusieurs sociétés ont été assujetties à des contrôles de transparence pour assurer qu’aucun manquement au respect d’égalité des genres, salariale ou raciale ne soit toléré, comme le stipulent l’OFCCP et le ministère du Travail. 
Par ailleurs, depuis l’investiture de Trump à la Maison Blanche, les conditions de travail des salariés américains sont menacées. La semaine dernière, le président signait un « Ordre Exécutif » annulant la législation appliquée en faveur de la protection des travailleurs fédéraux. Instaurée en 2014 par le gouvernement d’Obama, cette dernière obligeait les entreprises concernées à maintenir l’égalité des chances. Néanmoins, la plainte contre Google a été enregistrée en janvier et donc antérieure à cette mesure, ce qui ne devrait pas jouer en leur faveur. 

Une certaine récurrence 

Les inégalités salariales sont une habitude dans le milieu de la tech. Plus tôt cette année, cette même institution avait également entamé une action judiciaire contre Oracle (un des géants du développement de logiciels) pour discrimination contre des travailleurs noirs, d’origine asiatique et des femmes. Pour le cas de Google, les avocats du ministère du Travail et de l’OFCCP ont plaidés pour l’annulation de tous les contrats signés entre Google et d’autres entreprises fédérales ainsi que le gel des relations entretenues avec le gouvernement jusqu’à ce que mesure soit prise.

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