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Cyrielle Hariel (BFM Business) : « Trouver sa raison d’être pour sauver la planète »

Tendre son micro à toutes les personnes qui offrent des solutions pour sauver la planète, c’est la mission que se donne Cyrielle Hariel. Dans une véritable quête d’utilité, la journaliste d’impact lance en 2020 l’émission Objectif Raison d’être sur BFM Business et sort son nouveau livre : Nos raisons d’être.

Depuis un an, Objectif Raison d’être occupe l’antenne de BFM Business une fois par semaine. Quel est le fer de lance de votre émission ?

Cyrielle Hariel : Objectif raison d’être, c’est la première émission dédiée à l’économie sociale, responsable et durable en France. J’ai co-écrit cette chaîne avec Sylvain Reymond, qui est également co-auteur de mon nouveau livre. Objectif raison d’être est une émission hebdomadaire qui s’insère dans un format disruptif qui met en exergue un grand dirigeant d’entreprise qui se fait challenger par un dirigeant d’une entreprise plus petite, plus novatrice et plus pionnière par son statut de jeune pousse. Si cette dernière possède moins de salariés, elle est souvent à la pointe en termes de réduction d’empreinte carbone et de chaîne d’apprivoisement plus neutre en carbone. Le challenge est donc lancé entre un grand dirigeant qui vient parler de sa démarche RSE, de sa raison d’être, de son statut de société à mission, de sa certification B-Corp, et un dirigeant d’une plus petite entreprise du même secteur qui est là pour le pousser de manière bienveillante à aller encore plus loin dans ses engagements. 

Vous avez écrit un livre avec Sylvain Reymond, Nos Raisons d’être, sorti le 9 avril. Est-ce un prolongement de l’émission Objectif raison d’être ?

C.H. : Ce livre, c’est effectivement le prolongement d’Objectif raison d’être mais surtout de la synergie commune que j’ai avec Sylvain Reymond, dans le sens où nous partageons véritablement les mêmes valeurs. Lui côtoie régulièrement les dirigeants et les accompagne dans le mécénat de compétences. Moi, j’ai entamé mon éveil écologique et social dans des incubateurs comme makesense, à côtoyer des entrepreneurs sociaux et à suivre Yann-Arthus Bertrand, Nicolas Hulot, ou encore Pierre Rabhi en conférence. C’est ce qui m’a fait constater que le monde de l’entreprise changeait, et que la société ne pouvait pas changer sans l’évolution de nos grandes entreprises. Lorsque celles-ci changent quelque chose dans leur chaîne d’approvisionnement et dans leur business model, l’impact est conséquent. Ce livre veut réconcilier le tissu économique avec notre société et dire que tout le monde doit avoir une conscience écologique. Nous sommes une espèce qui est dépendante de notre écosystème et de notre environnement. 

Depuis peu de temps, les entreprises se doivent d’être de plus en plus éco-responsables. Les jeunes qui créent des startups se donnent comme ordre de mission d’aider la planète. Vous faites intervenir un certain nombre de grands patrons pour porter cette réflexion ?

C.H. : Nous recevons des leaders d’opinions de tous les horizons, et parmi eux, un certain nombre de grands dirigeants qui viennent partager leur ordre de mission. Je peux citer Jean-Dominique Senard, dont la raison d’être est de servir et de transmettre. C’est incroyable de rencontrer un patron du CAC40 qui fait preuve d’une telle humilité. Objectif raison d’être a reçu également Stéphane Richard, le président d’Orange, Frédéric Mazella, président de la licorne BlaBlaCar mais aussi deux femmes politiques : Sarah El Haïry, la Secrétaire d’état chargée de l’emploi des jeunes, et Olivia Grégoire, Secrétaire d’état chargée à l’économie sociale, solidaire et responsable. L’intervention de ces dernières était basée sur le constat que les entreprises doivent marcher en complémentarité avec les pouvoirs publics, qui ne peuvent pas forcément agir aussi vite qu’elles le voudraient car elles n’ont ni financements ni leviers d’action. Mais l’état attend beaucoup de nos entreprises pour prendre ces leviers d’action et agir pour réduire leur empreinte carbone. Les entreprises ne sont pas les seules à détenir ces leviers. Il y a aussi les lanceurs d’alerte comme Hugo Clément ou Samuel Le Bihan qui a créé une entreprise, Earthwake, qui transforme le plastique en faire du carburant via le système de pyrolyse. On retrouve aussi beaucoup d’entrepreneurs sociaux, de l’aide aux réfugiés pour changer notre regard sur l’immigration à Fleurs d’Ici, la filière horticole française. La raison d’être qui émane des 37 leaders d’opinion reçus sur Objectif raison d’être, quel que soit leur âge ou leur bord politique, c’est d’avoir un impact positif sur la société et une véritable quête d’utilité.

Dans cette quête d’utilité, pensez-vous que tout le monde a son rôle à jouer, des étudiants aux grands dirigeants ?

Pour un réveil écologique, manifeste signé par 33 000 étudiants et jeunes diplômés français, est lancé par 400 organisations et universités qui appellent les entreprises à prendre des résolutions écologiques et sociales. De plus en plus, la réussite se traduit dans cette quête de l’utile parce que l’urgence écologique est là. On ne peut échapper aux images des incendies, des crises migratoires, des catastrophes naturelles qui parlent d’elles-mêmes. Tout l’écosystème est perturbé et si cela s’étend à la production agricole, comment l’espèce humaine arrivera-t-elle à nourrir 10 milliards de bouches en 2050 ? Il est désormais nécessaire de penser un capitalisme responsable. Si la route est longue, nous sommes sur la bonne voie. Trois mois après son investiture, Joe Biden a investi des milliards de dollars pour renouveler les infrastructures, pour développer les énergies renouvelables, l’hydrogène et les véhicules électriques. Le retour dans les accords de Paris montre que la posture est la bonne et c’est très fédérateur. Si le monde entier vise une neutralité carbone pour 2050, le cheminement est bon vers un capitalisme responsable. L’économie sociale et solidaire, qui représente 10% de notre PIB, fait partie des grands enjeux actuels. Ces acteurs de ce secteur sont des pionniers qui étaient au premier rôle lors de la crise sanitaire. L’enjeu de l’économie sociale et solidaire, c’est d’avoir plus de financement pour passer à l’échelle supérieure et l’enjeu de l’économie classique est d’asseoir véritablement sa raison d’être et de repenser son business model pour faire du profit de manière plus éco-responsable et plus durable.

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