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Claire Dorland Clauzel: « Apprendre A Bien Se Connaître Pour Avancer »

Les Femmes de l’économie

Claire Dorland Clauzel est une femme de convictions et de défis. Membre du Comité Exécutif du groupe Michelin, en charge des Marques et des Relations extérieures, elle a su tracer sa route parmi les hommes pour réussir brillamment sa carrière.

Les Femmes de l’économie l’ont choisi pour être la Marraine de la 6ème édition des Trophées Auvergne, Rhône-Alpes & Genevois. Entretien avec la « bonne fée du Bibendum ».

 

Quelles sont les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

A ma sortie de l’ENA en 1988, j’ai intégré la Direction du Trésor au Ministère des Finances, où je suis restée pendant 10 ans. Durant cette période, j’ai travaillé deux années hors du Ministère, à la Direction financière d’Usinor-Sacilor, où je me suis occupée de finances d’entreprise. J’ai aussi été pendant  deux ans Conseiller technique au cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Jean Arthuis.

En 1998, j’ai quitté le Ministère pour intégrer AXA France, d’abord à la Direction de l’audit et du contrôle, puis à un poste de direction des fonctions support.  En 2003, j’ai été nommée Directrice Marques Communication et Développement Durable du groupe AXA, membre du Comité Exécutif d’Axa France.

J’ai rejoint le groupe Michelin, en janvier 2008, au poste de Directeur des Marques et des Relations Extérieures. J’ai également en charge les activités Cartes et Guides Michelin et Licensing de Marque.

 

Quelles sont les valeurs du Groupe Michelin auxquelles vous êtes le plus attachée ?

Les valeurs du groupe Michelin sont le respect des personnes, des clients, des actionnaires, de l’environnement et des faits. Pour moi, le plus important est de faire confiance aux équipes, en alliant exigence et bienveillance. Sur ce plan, le rôle d’un patron est de détecter les talents pour les développer, ce qui veut dire aussi accepter que les collaborateurs puissent commettre des erreurs. La place de l’humain dans l’entreprise est sans doute la valeur du groupe Michelin à laquelle je suis le plus attachée.

 

Jusqu’à l’an dernier, vous étiez la seule femme siégeant au comité exécutif du Groupe, est-ce compliqué d’évoluer dans un univers masculin ? Comment parvient-on à se faire une place ?

Au cours de ma carrière, j’ai toujours évolué dans des environnements très majoritairement masculins. Pour se faire une place en tant que femme, il faut d’abord être compétente. Les hommes ne sont pas plus compétents que les femmes,  ils acceptent des postes de Direction générale sans tout savoir et c’est bien naturel ! On ne demande pas à un dirigeant d’être le meilleur dans tous les domaines, mais on lui demande d’avoir de la clairvoyance, de guider les équipes et de savoir s’entourer. C’est pour moi un point majeur : savoir constituer une équipe avec des compétences variées et complémentaires et les faire jouer au mieux, comme un capitaine d’équipe sportive.

Il n’est jamais facile d’intégrer un environnement qui n’est pas habitué à une présence féminine. On est beaucoup observée au début, mais le professionnalisme et les échanges prennent le pas.

Etre une femme est aussi un atout.

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Crédit Photo Les Femmes de l’économie

 

Avez-vous des modèles, féminins ou masculins, qui vous inspirent ?

J’ai eu des patrons qui m’ont beaucoup apporté et soutenue. Je citerais l’exemple de Christian Noyer, ancien Directeur du Trésor et Gouverneur de la Banque de France et qui a été mon patron pendant cinq ans au Ministère. Sa grande hauteur de vue, la confiance qu’il inspirait et qu’il donnait, sa capacité d’écoute, ont fait de lui un modèle au début de ma carrière. Il avait cette qualité de bienveillance qui m’est chère. J’ai beaucoup appris à ses côtés.

En dehors de ma sphère professionnelle, une femme qui m’inspire beaucoup est Simone Veil. Elle a réussi à combiner famille et métier. Elle a conquis le respect de beaucoup de gens, alors que le monde politique est sans doute plus difficile que le monde de l’entreprise.

Que l’on partage ou non leurs opinions, des femmes comme Margaret Thatcher ou Angela Merkel forcent le respect. Il faut reconnaître que ces femmes ont ouvert la voie.

 

En tant que Marraine des Trophées « les Femmes de l’économie Auvergne Rhône-Alpes & Genevois », vous êtes un modèle d’exemplarité et d’encouragement pour les femmes. Auriez-vous un message à leur adresser ?

Mon message pour toutes ces femmes est qu’il ne faut pas avoir peur et y aller !

Mais avant tout, il faut bien se connaitre et savoir ce que l’on veut et ce dont on a envie. Alors seulement, il est possible de construire son parcours avec sérénité.

Les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité. Elles ont autant de compétences, d’intelligence et de qualité que les hommes. Elles peuvent donc réussir à la fois leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Enfin, je tiens à dire que si aujourd’hui j’ai réussi ma carrière, je ne l’ai pas fait toute seule. Avoir un conjoint qui est sur la même longueur d’onde et qui accepte vos choix de carrière aide beaucoup.

Voilà ce que je peux dire aux « Femmes de l’économie ». Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à toutes les personnes qui ont cru en moi !

 

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