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La Baisse Du Budget Aux Droits Des Femmes Serait De 7,5 Millions

Marlène Schiappa, égalité femmes-hommes / Getty ImagesPARIS, FRANCE – MAY 18: Newly appointed French Junior Minister in charge of Equality between men and women Marlene Schiappa arrives at the Elysee presidential palace for the first weekly cabinet meeting on May 18, 2017 in Paris, France. French President Emmanuel Macron gathered his Cabinet Ministers for the first time after appointing his government on Wednesday. (Photo by Antoine Gyori/Corbis via Getty Images)

Le gouvernement souhaite réaliser 4,5 milliards d’euros d’économies cette année. Les ministères se voient impactés, à l’image des 850 millions d’euros d’économies exigées par Bercy à la Défense. Dimanche, le JDD révélait que le secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes devrait aussi souffrir de ce coup de rabot. Après une petite polémique autour des chiffres, un projet de décret émanant du ministère des comptes publics parle bien d’une réduction de 7,5 millions d’euros du budget allégué à l’égalité entre les femmes et les hommes.

[MAJ du 20 juillet] Selon un projet de décret, la coupe budgétaire serait de 7,5 millions d’euros. Selon Le Monde, le document émanant du ministère des Comptes publics aurait été obtenu par les associations féministes « de manière officieuse ». 

Il avait parlé d’un « ministère plein et entier des droits des femmes ». Ce n’est qu’un secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, mais rattaché au premier ministre. Le candidat qui s’était présenté comme « profondément féministe », comme le rappelle Le Monde, est aujourd’hui un président qui souhaite engager 4,5 milliards d’économie cette année. Selon un indiscret de plusieurs associations relayé par le Journal du dimanche, la coupe serait de l’ordre de 25%. Un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes évaluait le budget alloué aux droits des femmes à 26,9 millions d’euros en 2016. Il chuterait donc à 20,1 millions.

Marlène Schiappa a immédiatement nié cette coupe budgétaire, parlant même de « fake news ». Economie il y aura pourtant. Mardi soir sur BFMTV, la secrétaire d’Etat a affirmé que ses services entamaient les économies : « Nous avons commencé à faire des économies sur ce que l’on appelle les frais structurels, les frais de fonctionnement, c’est-à-dire qu’on a supprimé les notes de frais, on a supprimé les appels aux prestataires extérieurs. » Une baisse du budget de 25% ? « C’est un chiffre qui ne sort de nulle part, qui n’a aucun fondement, qui ne vient de rien », a-t-elle martelé. La coupe serait pourtant bien de 7,5 millions d’euros. 

Note de cadrage

Libération s’est procuré la note de cadrage budgétaire signée de la main de la secrétaire d’Etat. Matthieu Pontécaille, son conseiller communication/presse « regrette » sur Twitter une telle fuite, mais confirme « l’authenticité » du document.

Dans cette note, datée du 11 juillet et adressée au directeur général de la Cohésion sociale, la secrétaire d’Etat indique vouloir « sanctuariser » les subventions aux associations luttant contre « les violences sexistes et sexuelles ». En revanche, et c’est ce qui inquiète les associations, elle « confirme [sa] demande de recevoir directement via le cabinet tous les dossiers de demandes de subventions adressés avec historique des subventions et rapports d’activités sur 3 ans, afin de ne plus systématiser les reconductions de subventions ponctuelles et d’étudier l’effectivité et l’efficacité des actions et leur corrélation avec les axes prioritaires de la lettre de mission remise par le Premier Ministre. »

Les associations inquiètes

Lundi 17 juillet, était publiée la tribune « Rétablissez le budget des droits des femmes : interpelez Emmanuel Macron ! ». Les signataires, dont osez le féminisme, Les Glorieuses, ou l’Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT), rappellent que ces coupes « vont notamment se traduire par une baisse de moyens pour plusieurs de nos associations ». Or, comme elles le soulignent : « Nous sommes au quotidien sur le terrain pour faire avancer l’égalité professionnelle, déconstruire les stéréotypes, prévenir les violences sexistes et sexuelles, accueillir et prendre en charge les femmes victimes. Nous assurons une mission de service public auprès de centaines de milliers de femmes. »

Dans leur appel, les associations peuvent trouver un soutien de poids auprès de Laurence Rossignol, ancienne ministre  des droits des femmes durant le quinquennat de François Hollande, qui a adressé un courrier au premier ministre Edouard Philippe et à sa secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa. Elle y rappelle que plus de deux tiers de ces crédits sont affectés aux associations, « véritables prestataires de ces politiques publiques ». « Quels montants pouvez-vous en espérer ? », interpelle l’ancienne ministre. « Quelques millions ! Une nanoparticule dans les 4,5 milliards que vous cherchez », faisant ainsi référence aux économies que souhaite réaliser le gouvernement.

Mardi 18 juillet sur France Info, l’ancienne ministre réitérait son cri d’alarme : « Quand on fait des économies sur les droits des femmes, ça ne rapporte rien. » Selon Laurence Rossignol, « on ne peut pas traiter l’égalité femmes-hommes comme étant un secteur d’activité ministériel. C’est transversal à toute la société, il y a beaucoup à faire et à porter. » À bon entendeur…

violences sexistes et sexuelles, égalité au travail, exemplarité de l’Etat

C’est en conseil des ministres, ce mercredi 19 juillet, que Marlène Schiappa est revenue sur les priorités de son secrétariat d’Etat : violences sexistes et sexuelles, égalité au travail, exemplarité de l’Etat. La secrétaire d’Etat en a profité pour rappeler que ces domaines d’intervention relèvent d’un « périmètre interministériel ». L’entourage de Marlène Schiappa avait à ce propos rappelé, qu’étant attachée au premier ministre, Matignon et les autres ministères devraient également participer à l’effort de cette « grande cause nationale ». 

De la lutte contre le harcèlement, à la transparence dans le processus d’attribution des places de crèches, en passant par l’introduction dans le service civique d’une journée de formation à l’égalité femmes/hommes, les chantiers que souhaite engager la secrétaire d’Etat sont nombreux et ambitieux.  

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