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Ana Jasmina, Être Top Model À L’Ère D’Instagram

©Getty Images

Dans ses yeux céruléens s’entrechoquent ses beautés septentrionale et méditerranéenne. Ana Jasmina captive sa communauté digitale en partageant son quotidien de top model influent et de jeune maman. Comment basculer du statut de fille photogénique à celui de hit-girl à l’ère d’Instagram ? Le mannequin finlando-algérien, et francophile, nous donne des clefs pour comprendre le changement de paradigme dans le mannequinat.

A l’ère d’Instagram et de l’omniprésence des réseaux sociaux, quelles sont aujourd’hui les principales exigences pour devenir mannequin ? 

Il faut avant tout aimer son métier et l’exercer avec beaucoup de convictions. Derrière le glamour, il y a beaucoup de travail. Entre shootings matinaux et course aux castings, un mannequin peut avoir de longues amplitudes horaires, sans oublier la gestion du décalage horaire. Autre exigence, la photogénie bien sûr ! Un top model doit être capable de révéler son côté caméléon ainsi que son jeu d’acteur. Il est indispensable d’avoir un look-book bien rempli pour faire la différence.

Quand on fait le choix de devenir mannequin, il faut bien intégrer que sa trajectoire n’ouvrira pas forcément les portes de la célébrité. Il ne faut pas faire non plus l’amalgame avec les personnes qui se lancent dans la télé-réalité, car leur but est de se faire connaître du grand public, de devenir « un people ». Tous les mannequins ne pourront pas prétendre à une carrière à l’image des sœurs Gigi et Bella Hadid qui ont deux illustres parents. La notoriété de ces derniers a été un accélérateur pour leurs filles.

Je pense en outre qu’un mannequin doit aussi s’interroger sur sa communauté : pourquoi vous suit-on sur les réseaux sociaux, qu’est-ce que vos followers aiment chez vous ? L’authenticité est importante. Ainsi, je suis venue à partager très naturellement mes univers et mes passions qui sont le make-up, ma vie de mannequin et de jeune maman. Ma double culture, finlandaise et algérienne, intéresse également ma communauté. De par la richesse de mes origines – car je suis aussi mariée à un Franco-Libanais – je suis très attachée à promouvoir la diversité, la tolérance et la beauté universelle de la Femme.

Vous venez d’évoquer votre double emploi de top model et de mère : quels sont vos principaux challenges pour mener de front votre carrière tout en vous épanouissant dans votre vie de jeune maman ?

Rien n’est plus important que ma vie de famille ! Je souhaite profiter pleinement de mon enfant avant qu’il ne prenne le chemin de l’école. Ce choix implique de facto des concessions comme ne pas pouvoir accepter des projets sur une longue période. J’ai néanmoins la chance d’être sollicitée sur de belles missions et d’être accompagnée par une équipe incroyable avec laquelle je peux collaborer en confiance. Si bien qu’il m’est possible de convier mon mari et mon enfant afin de les immerger dans mon environnement professionnel. Autant d’éléments qui contribuent indubitablement à mon épanouissement.

« Je pense que nous vivons une véritable révolution dans la mode avec l’émergence de mannequins over size, seniors ou encore non-genrés ».

Vous êtes d’origine algérienne et finlandaise, quel regard posez-vous sur le manque de diversité des podiums alors que les mannequins « blacks », « maghrébins », « métisses » et « asiatiques » sont bien représentés dans les campagnes médiatiques (presse, numérique, vidéo) ? 

Il faut aborder la question sous le prisme des différences culturelles qui imprègnent chaque pays. Dans des marchés comme les Etats-Unis, l’Angleterre ou l’Allemagne, il y a une réelle appétence pour les beautés universelles, non standardisées, c’est le côté original qui prévaut. Tandis qu’en France, l’industrie est restée figée sur la figure de la blonde élancée et mince. De fait, l’Amérique offre bien plus d’opportunités aux beautés latines, orientales, africaines, asiatiques et métissées. Mais pas que. Pensez-vous vraiment qu’Ashley Graham, la top model over size, serait devenue mannequin en France ? J’ai bien peur que non… Dans l’Hexagone, mon profil est catégorisé comme russe / libanais, alors que je suis Algérienne et Finlandaise ! Une agence m’a d’ailleurs écartée d’un casting car elle recherchait l’éternel profil de la parisienne chic (et blonde).

Mannequins grandes tailles, models « non-genrés » ou beautés senior : la mode fait donc sa mue en s’ouvrant à d’autres profils. Tendance ou véritable révolution ? 

Je pense que nous vivons une véritable révolution. Je l’observe très clairement dans mon métier ou sur Instagram. D’ailleurs, cela se voit également sur les sites de prêt-à-porter qui valorisent ces nouveaux profils. La mode évolue.

Parlez-nous de vos collaborations actuelles ?

Mes collaborations sont très éclectiques, elles peuvent être liées à la beauté : je suis par exemple l’égérie de PeggySage pour cette année ; je collabore aussi avec des marques dans le secteur de la petite enfance comme Twistshake, une marque suédoise. Je suis très regardante sur ce point car le fait d’être mère d’un petit garçon va de pair avec mon envie de collaborer avec des marques innovantes liées à cet univers. Je viens par ailleurs de tourner dans un spot de la marque de Demdem, « I am not a Rapper », en collaboration avec le chanteur Maître Gims et son épouse.

Et pour quels designers rêveriez-vous de défiler ?

Elie Saab, Berta et Donatella Versace.

« Un mannequin doit aussi s’interroger sur sa communauté numérique : pourquoi est-on suivi sur les réseaux sociaux ? ».

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