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Ada Hegerberg, Ballon d’Or Féminin « Derrière Certains Succès Se Cachent Beaucoup D’échecs » 

Ada Hegerberg Norvegian football meilleure joueuse mondiale interview de l'égérie Taittinger Cope de Monde féminine 2019Ada Hegerberg Norvegian football meilleure joueuse mondiale interview de l’égérie Taittinger Cope de Monde féminine 2019

En désaccord avec sa fédération, la norvégienne Ada Hegerberg, meilleure joueuse mondiale n’a pas participé à la Coupe du monde féminine  de football 2019, mais elle était de passage à Paris. Egérie de la Maison Taittinger, Champagne officiel de la Coupe du Monde féminine, la meilleur joueuse mondiale – et ballon d’or féminin – avait bien voulu répondre à nos questions.

 

« Avec la Coupe du monde de football, nous partageons l’envie de viser l’excellence, qu’elle soit poursuivie par les hommes ou par les femmes », explique Vitalie Taittinger, directrice artistique de la maison champenoise dont le grand-père, Jean Taittinger, était maire de Reims à l’époque où le club de la ville vivait ses plus beaux instants. « Ma famille a grandi avec cet amour pour ces rendez-vous festifs, pour l’épopée des joueurs de légende ». Une histoire qu’elle a décidé de prolonger en s’associant à la Coupe du Monde féminine de la FIFA 2019. « Nous avons pour la première fois invité une personnalité pour incarner le rapport que la maison Taittinger entretient avec le foot. Ada Hegerber est une personne lumineuse, déterminée et libre. J’espère que cette première “campagne” articulée autour de l’esprit du jeu (The instant #ShePlays), n’est que le début d’une longue histoire. » L’occasion pour nous de rencontrer cette ambassadrice de choc venue pour quelques jours à Paris, joueuse à l’Olympique Lyonnais et première « Ballon d’Or » de l’histoire du football.

 

Désirée de Lamarzelle : Quel premier bilan pouvez-vous faire sur le déroulé de la Coupe du monde féminine 2019 ?

Ada Hegerber : Je suis impressionnée par l’engouement populaire qu’il y a eu pour cette Coupe du monde. Beaucoup de stades étaient remplis, des records d’audience furent battus, les gens se sont intéressés à notre sport, le plus important est que cela puisse se matérialiser la saison prochaine dans notre championnat. 

Vous n’avez pas voulu concourir dans votre équipe nationale pour porter un message. Peut-on parler de sacrifice en faveur de l’égalité des femmes ?

A. H. : Pour moi, le seul sacrifice est d’être loin de ma famille. Le reste n’est pas un sacrifice lorsque l’on vit un rêve éveillé. Je suis footballeuse professionnelle, ce que j’ai toujours voulu faire. J’assume mes décisions qui n’ont rien d’un sacrifice puisqu’elles sont naturelles. Elles correspondent à ma personnalité. L’égalité des femmes a toujours été respectée et célébrée dans ma famille et je veux pouvoir promouvoir cette égalité des genres à mon tour, quelles que soient les répercussions. 

Comment se construit une carrière de compétitrice comme vous ?

A. H. : Elle se construit très jeune : à 7 ans. Cela passe par des étapes physiques bien sûr, mais aussi psychologiques. Néanmoins, dès lors que j’ai choisi le football – ou que le football m’a choisie ! -, je m’y suis mise à fond, sans jamais baisser d’intensité. C’est un travail de tous les jours, un entraînement quotidien, des répétitions où vous devez vous investir avec le plus de talent possible. Réussir quelque chose, c’est bien, le réussir plusieurs fois de suite, c’est mieux. Parmi les décisions les plus importantes pour m’améliorer a été de partir en Allemagne à 17 ans. J’ai pu apprendre autre chose, continuer à me développer en tant que joueuse et en tant que personne. C’est à ma volonté que je dois d’être arrivée dans ce qui est considéré comme le meilleur club du monde pour les femmes, l’OL. Mais à l’OL aussi, j’avais tout à prouver, et je dois prouver encore et toujours, chaque jour, que je mérit

En compétition comment gère-t-on l’échec ? En regardant toujours plus loin ?

A. H. : C’est un processus. Lorsque l’on gagne, il faut éviter d’être blasée ou rassasiée par la victoire et penser à l’étape suivante avec l’envie de recréer ce succès : il y a toujours de nouveaux titres à aller chercher. Le challenge est de trouver le bon équilibre entre profiter de ces grands moments et se remettre à travailler. En ce sens la défaite n’est pas si différente, c’est une étape à digérer, analyser afin de passer à la prochaine étape. L’échec n’est pas une fatalité, c’est quelque chose sur laquelle on doit construire pour le futur. Derrière certains succès se cachent bien souvent beaucoup d’échecs.

Le meilleur conseil que l’on vous ait donné professionnellement ?

A. H. : Mes parents sont mes modèles. Ils me disaient tout simplement « Crois en toi » et cela m’a guidée dans ma réussite. Un conseil que je transmets aux jeunes filles (mais aussi aux jeunes garçons !). La confiance en soi est tellement importante pour nous, athlètes, mais aussi plus généralement.

Que pensez-vous des bleues ?

A. H. : Je connais la plupart des joueuses, ce sont de grandes professionnelles à qui il a manqué des petites choses pour faire une grande performance, peut-être à un niveau physique, ou à un niveau psychologique. Elles n’étaient pas loin, mais les Etats-Unis ont montré une force mentale incroyable. C’est dommage, car la France a deux des meilleurs clubs d’Europe, voire du monde, chez les femmes ; c’est un vrai pays de football, passionné, avec énormément de talent. C’est une des plus grandes puissances mondiales dans le football, pour toutes et tous. Elles y arriveront.

 Quelle est pour vous la plus grande conquête pour les femmes à obtenir en 2019 ?

A. H. : C’est une question très compliquée. Je pense qu’il y a des femmes talentueuses partout dans le monde, et dans tous les domaines, qui n’attendent qu’une seule chose, avoir l’opportunité de montrer ce qu’elles savent faire, et être traitées d’égale à égale, sans distinctions de genres.

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