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8 Mars | Portraits de 3 femmes entrepreneures qui ont perçé dans la Spacetech française

On parle beaucoup en ce moment de l’entrepreneuriat spatial, le « Newspace », mais le domaine reste encore largement préempté par de grandes figures masculines tels que Elon Musk ou Jeff Bezos pour ne citer qu’eux. Pourtant des femmes regardent au delà des étoiles. Nous vous proposons 3 portraits à l’occasion du International Women’s Days. Partons à la découverte de Sandra Budimir, Alice Memang et Ane Aanesland. Dossier réalisé avec l’aide de Pierre Roy.

 


Sandra Budimir, co-fondatrice et directrice de Starburst Europe

 

Sandra Budimir a co-fondé Starburst, le premier accélérateur de start-up aéronautique, spatial et défense (ASD) dans le monde.  C’était en 2013 à Paris avec son mentor François Chopard. Elle est actrice de cette aventure entrepreneuriale depuis le début. En tant que Directrice Europe de Starburst, Sandra Budimir  évolue au cœur des préoccupations stratégiques d’innovation des acteurs du secteur ASD. Sa carrière s’est tournée vers le monde de l’ASD dès son démarrage en 2004. Cette orientation s’est faite par la conjonction d’événements personnels et de rencontres professionnelles.

Depuis ses débuts, Sandra Budimir évolue dans ce monde passionnant en France, en Allemagne, en Espagne et au Brésil. Elle a travaillé dans le cadre de programmes militaires très complexes :

  • Elle a accompagné le GIE Rafale dans sa tournée brésilienne en 2009 et 2010, aux côtés des industriels Dassault Aviation, Safran, MBDA, Thales. Elle a été à la rencontre des institutionnels brésiliens en s’attachant à conclure des accords avec les universités locales notamment afin de transférer au mieux les compétences clés comme l’ingénierie des systèmes.
  • Elle a piloté des équipes d’ingénieurs travaillant sur différents systèmes de l’A400M, dont le TP400, s’inscrivant dans un contexte de coopération internationale avec tous les challenges que cela implique : transfert de compétences, équipes multi culturelles, enjeux transnationaux…
  • En Allemagne, où elle a été notamment responsable du compte EADS, elle a pu participer aux développement de différents programmes comme l’Eurofighter, le Félin ou le Système d’Information Régimentaire, SIR.
  • Tout au long de son parcours, elle a rencontré, travaillé et intégré dans ses équipes des passionnés, de toutes nationalités et à tous les niveaux : du jeune thésard, aux Présidents de grands groupes industriels en passant par d’anciens militaires en reconversion.
  • En 2017, elle intègre la 70ème promotion de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), section politique de défense nationale.

Fin novembre 2020, Sandra Budimir déploie le 1er programme d’accélération DeepTech en France dans l’aéro, le spatial et la défense en France créé par Starburst avec l’ONERA, la SATT Paris-Saclay et l’école Polytechnique.

Starburst en bref : Starburst a été créée à Paris il y a 8 ans. La société s’est développée sur 2 principaux piliers :

  • Le conseil en stratégie pour ses partenaires du secteur aéronautique, spatial et défense
  • L’accélération de start-up

Les équipes de Starburst identifient 2 500 nouvelles start-up tous les ans pour les adresser au marché de l’aérospatial et de la défense. Aujourd’hui ils en comptent près de 8000 dans leur base de données. Ils en font pitcher environ 200 tous les ans dans leur 8 bureaux dans le monde et auprès de la cinquantaine de partenaires qui les sollicitent. Starburst fait entrer 30 start-up par an dans son portefeuille, dans lesquelles la société prend de l’équity.

 


Alice Memang, co-fondatrice et directrice générale de Delfox 

 

Delfox, est le fruit de la rencontre d’un féru de l’intelligence artificielle et des mathématiques avec une passionnée de l’entrepreneuriat.

Maxime Rey, (l’autre co-fondateur de Delfox) et Alice Memang sont convaincus qu’une convergence entre l’entrepreneuriat et la recherche permet des innovations pérennes et profondes. C’est ainsi qu’ils ont imaginé Delfox, et qu’ils œuvrent quotidiennement pour en faire la championne de l’intelligence artificielle.

 

  • Alice Memang est en charge à la fois du développement commercial et de la croissance stratégique, et contribue à l’encadrement de l’ensemble des équipes de Delfox.
  • De façon concrète, son rôle quotidien consiste à définir les orientations stratégiques et commerciales, et à les mettre en œuvre de façon opérationnelle.
  • Diplômée en commerce international, elle a créé sa première entreprise en 2009.
  • Sa passion pour l’entrepreneuriat s’est renforcée lors d’une riche expérience professionnelle en tant que Manager des Risques au sein d’une ETI française.
  • Ces expériences lui ont permis d’être partie prenante des décisions d’organisations de taille importante, et d’en comprendre les enjeux.

Lors de son intégration au projet Delfox en 2017, Alice Memang a décidé de devenir dirigeante d’une entreprise dans un secteur fortement innovant, pour contribuer à construire le monde de demain.

Delfox est une start-up bordelaise créée en février 2018, et spécialisée en Intelligence Artificielle (IA). A travers cette entreprise, les fondateurs souhaitent développer des systèmes autonomes et apprenants, qui auront la particularité d’apprendre des situations rencontrées et de s’adapter en conséquence. Delfox se positionne en priorité sur le marché de l’aéronautique, du spatial et de la défense. Dans ce cadre, Delfox collabore avec des acteurs clés tels qu’ArianeGroup, Dassault Aviation, Thales ou encore la DGA.

 

ArianeGroup, Thalès, Dassault : de premiers succès fondateurs qui appellent Delfox à devenir une grande :

  • Le projet Delfox a vu le jour à la suite de travaux de recherche menés par son fondateur Maxime Rey, sur les questions de l’apprentissage des algorithmes en matière d’intelligence artificielle. Delfox se consolide autour d’un algorithme propre, LandscapeTM qui résout la problématique d’apprentissage par une approche géométrique.
  • En 2018, l’entreprise est créée et signe un premier contrat dans le domaine de la SSA (Space Situational Awareness) avec ArianeGroup, pour détecter des trajectoires de satellites à partir de données provenant de son réseau de surveillance de l’espace GEOTrackerTM.
  • Fort de ce premier succès et de son expertise reconnue, Delfox remporte le PEA MMT (Man-Machine Teaming), un appel à projet de la DGA, opéré par Dassault et Thales et propose dans le cadre de la thématique « gestion de mission » de développer grâce à ses algorithmes d’intelligence artificielle, une solution pour élaborer des trajectoires aériennes dynamiques et collaboratives, pour le SCAF (Système de Combat Aérien Futur).
  • Lors d’une démonstration en vol, Delfox a appliqué cette solution à un essaim de drones, dans un contexte de mission en situation réelle, en présence de Dassault et la DGA notamment. Ce projet spécifique viendra confirmer le positionnement stratégique de Delfox sur le secteur de l’aéronautique, spatial, défense (ASD) et orienter son expertise scientifique sur des technologies de pointe de l’intelligence artificielle : le Deep Reinforcement Learning (apprentissage par renforcement profond).
  • Pionnière dans ce domaine en France et en Europe, Delfox devient ainsi la première start-up à proposer une solution d’autonomie pour l’industrie et intéresse les Forces et d’autres grands comptes tels que Thales, Airbus, Nexter, ou encore Naval Group, avec lesquels l’entreprise collabore et discute.

Ane Aanesland, co-fondatrice et CEO de ThrustMe

Ane Aanesland est une entrepreneure et une exploratrice avec une solide expérience en recherche scientifique. Elle est cofondatrice et PDG de ThrustMe et directrice de recherche au CNRS. Elle est titulaire d’un doctorat en physique de l’Université arctique de Norvège, et a travaillé 3 ans en tant que chercheur à l’Australian National University. A partir de 2006, elle a constitué une équipe de recherche sur la propulsion électrique innovante au CNRS et à l’Ecole Polytechnique.

En 2017, elle a cofondé la start-up ThrustMe, dont elle est présidente et directrice générale, et elle a reçu la Médaille de l’innovation du CNRS en 2019.

ThrustMe est une entreprise de technologie de pointe dans l’industrie spatiale, qui a pour but de simplifier la mobilité des satellites dans l’espace. L’entreprise depuis que 4 années développer une portefeuille de system de propulsion spatiale innovantes et clé en main; optimisé pour les constellations de satellites.

En 2019 ThrustMe a marqué l’histoire avec la démonstration du premier satellite à iode au monde.

Aujourd’hui, ThrustMe dispose de 3 systèmes en orbite et a livré des produits à des clients du monde entier.

Formée dans sa Norvège natale à l’université de Tromsø (devenue l’Artic University of Norway), la plus septentrionale du monde, Ane Aanesland est chargée de recherche au Laboratoire de physique des plasmas1 et a fondé en 2017 la start-up ThrustMe avec son collègue Dmytro Rafalskyi.

« L’industrie spatiale se transforme rapidement et s’oriente vers des satellites de plus en plus petits, organisés en constellations, situe la présidente-directrice générale de ThrustMe. Comme ces satellites deviennent monotâches et moins chers à l’unité, toute l’ingénierie et la gestion des risques changent. » La taille des propulseurs, utilisés par les satellites pour se maintenir aux bonnes orbites, s’avère ainsi particulièrement critique.

Ane Aanesland a donc développé, avec Dmytro Rafalskyi et leur équipe, deux innovations majeures. La première tient dans le choix de l’ergol, terme générique pour toute matière qui fournit de l’énergie pour la propulsion spatiale.

La start-up a montré que l’iode pouvait remplacer le xénon, très utilisé pour les systèmes de propulsion à plasma. Elle est en effet nettement moins chère et se maintient bien sous forme solide, quand le xénon est un gaz qui doit rester pressurisé.

La deuxième innovation est la conception d’une technologie unique qui permet d’accélérer à la fois ions positifs et électrons via une tension radiofréquence. Le principal frein à la miniaturisation des moteurs spatiaux réside dans la séparation des sources d’ions positifs et d’électrons. La poussée de ces moteurs provient de l’accélération d’un faisceau d’ions chargés positivement, qui crée un champ électrique à « neutraliser » car il s’oppose à l’accélération. Des électrons sont ainsi produits pour neutraliser ces ions afin d’assurer que la charge du satellite reste neutre.

ThrustMe a déjà livré les premiers systèmes de propulsion « et nous attendons un lancement très bientôt ». La start-up a aussi été choisie par GomSpace, un fabricant danois de nanosatellites, pour améliorer les manœuvres des constellations de satellites en jouant sur l’ergol. « Nous voulons rendre durable cette nouvelle utilisation de l’espace, insiste Ane Aanesland. Face à une augmentation d’un facteur dix du nombre de satellites lancés, nous devons parvenir à mieux les contrôler pour éviter les collisions et améliorer leur durée de vie. »

 

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