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Urbanisation : La crise climatique nécessite une action plus intelligente, locale et urbaine

urbanisationShibuya, Tokyo, Japon. Getty Images

L’urbanisation rapide sera l’un des plus grands défis que nous devrons relever pour atteindre nos objectifs collectifs en matière d’émissions nettes zéro. Cette mégatendance mondiale fait l’objet de discussions et d’analyses depuis des décennies et aujourd’hui, comme le suggèrent les données, son accélération nécessite une réponse plus intelligente, plus propre et plus rapide.

 

Deux titres de l’année 2022 ont vraiment mis en évidence ce point. Le premier, publié en octobre par les Nations unies, indique qu’« il n’existe pas aujourd’hui de voie crédible pour empêcher une hausse des températures mondiales supérieure à 1,5 °C ». Selon le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), « pour que la situation s’améliore, il est nécessaire de procéder à un remaniement à grande échelle, rapide et sans combustibles fossiles de nos secteurs de l’approvisionnement en électricité, de l’industrie, des transports et de la construction, ainsi que des systèmes alimentaires et financiers… et cela doit se faire beaucoup plus rapidement ».

Le deuxième a été publié en novembre, également par les Nations unies, marquant le 15 novembre comme le jour où la population humaine mondiale a atteint 8 milliards, soit 1 milliard de plus qu’en 2010. Les Nations unies prévoient que la prochaine étape sera franchie en 2037, lorsque la population de la planète atteindra 9 milliards d’habitants.

L’urbanisation continuera d’être le thème déterminant des 50 prochaines années, soulignant la nécessité d’un air plus pur, d’une réduction des émissions, d’infrastructures plus intelligentes et d’espaces équitables pour vivre et travailler, et ce phénomène s’accélère. Des millions de personnes reviennent en masse dans les environnements urbains. D’ici 2030, on estime que le monde comptera 43 mégapoles (villes de plus de 10 millions d’habitants).

La population augmente et pourtant, notre capacité à atténuer les aspects les plus dommageables de cette croissance semble s’essouffler. Selon les Nations unies, « les villes sont responsables de 75 % des émissions mondiales de CO2, les transports et les bâtiments étant parmi les plus gros contributeurs ».

 

La digitalisation des bâtiments est au cœur du problème

En début de semaine, Matthias Rebellius, directeur général de Siemens Smart Infrastructure,  est intervenu au Forum économique mondial dans le cadre d’une table ronde intitulée « Localizing Net Zero ». Il y a souligné que l’un des plus grands obstacles à l’adoption du digital pour les propriétaires de bâtiments ou de campus peut être l’intégration des systèmes et technologies existants. Il s’agit d’une première étape cruciale pour obtenir une image globale de l’utilisation de l’énergie.

Lorsque M. Rebellius s’entretient avec des propriétaires et des gestionnaires de bâtiments, il entend souvent dire qu’ils ont entrepris une série de changements progressifs sur leurs sites, par exemple en ajoutant des capteurs pour l’éclairage ou en installant un nouveau système de gestion des bâtiments pour le chauffage et la climatisation. Ils évoquent souvent les difficultés liées au matériel existant, où les systèmes individuels fonctionnent de manière isolée et donnent une image décousue.

Sans une base de référence claire sur l’utilisation, la plupart des propriétaires de bâtiments auront du mal à effectuer les changements importants qui permettront de réduire les émissions de CO2.

La création d’un point unique de gestion, de collecte et d’interprétation des données est la première étape de l’audit et de la gestion de l’énergie et des émissions dans nos bâtiments.

Building X est l’antidote à ces silos de données. Nous pouvons désormais connecter toutes les données générées par un bâtiment intelligent en un seul point, ou comme nous l’appelons, un «lac de données ». Building X permet l’intégration des logiciels et de l’écosystème existants d’un bâtiment, y compris des applications tierces, par le biais d’interfaces de programmation d’applications (API) ouvertes, le tout avec une cybersécurité des plus solides.

Siemens analyse déjà plus de 3 millions de points de données par jour, dans des milliers de bâtiments à travers le monde.

Non seulement ces données sont essentielles pour réduire les émissions et la consommation d’énergie, mais elles peuvent également fournir des informations sur les programmes de maintenance et la sécurité des occupants. En moyenne, les utilisateurs réalisent jusqu’à 30 % d’économies d’énergie, 30 % de réduction de la maintenance et 45 % de réduction des temps d’arrêt des équipements.

 

Penser globalement, agir localement

La solution réside dans une réflexion sur l’ensemble du système. Ce n’est que lorsque l’énergie entrant dans le bâtiment provient de sources renouvelables, que le réseau lui-même est intelligent, que le chauffage urbain est déployé à grande échelle et qu’un stockage à équilibrage de charge accru est déployé que nous pouvons commencer à réduire réellement l’utilisation de l’énergie dans nos bâtiments et dans de nombreux secteurs.

Chez Siemens, notre stratégie consiste toujours à travailler avec nos partenaires et à nous rapprocher des défis locaux, ainsi que des compétences nécessaires pour les résoudre. C’est ce que nous appelons la « glocalisation » et c’est une stratégie qui a été évoquée au Forum économique mondial par Roland Busch, PDG de Siemens. Nous devons trouver les bonnes solutions décentralisées au niveau des villes, qu’il s’agisse du chauffage urbain avec nos partenaires Cetetherm ou de la production et de l’utilisation d’hydrogène dans une petite ville comme Wunsiedel, en Allemagne. Comme l’Histoire nous l’a montré à maintes reprises, lorsque nous travaillons ensemble, en unissant nos forces et en multipliant notre impact, nous pouvons construire un avenir meilleur.

Alors que des millions de personnes reviennent s’installer dans les villes du monde entier, de nouvelles mégapoles voient le jour chaque année. Cependant, les villes n’abritent encore que la moitié de la population asiatique, et l’Afrique reste essentiellement rurale. Elles ne représentent que 2 % de la surface de la terre, mais leur consommation de ressources est bien plus importante. La manière dont nous construisons, agrandissons et modifions les bâtiments dans ces centres urbains sera déterminante dans notre lutte contre le changement climatique et l’expansion urbaine massive. Il est temps de construire le monde dans lequel nous voulons vivre.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Matthias Rebellius (Branvoice : Siemens Smart Infrastructure)

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