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Groenland : La Fonte Des Glaces Devait Se Produire Vers 2070

GroenlandGettyImages

La semaine dernière, l’urgence climatique s’est encore fait ressentir avec des températures extrêmement élevées au Nord du Groenland. Ces températures ont causé une accélération de la fonte des glaces, du jamais vu depuis Juillet 2012. Le Groenland a perdu près de 12,5 milliards de tonnes de glaces en seulement une journée.

Le scientifique Martin Stendel montre notamment que cette quantité de glace fondue équivaut à recouvrir entièrement l’Allemagne de 7cm d’eau.

Les glaces du Groenland représentent la même superficie que l’Etat de l’Alaska aux Etats-Unis et contiennent assez de glaciers pour élever le niveau de la mer de 6mètres. Un danger auquel l’humanité va devoir faire face à cause du réchauffement climatique.

Cette année, à cause du réchauffement climatique causé par l’homme, le printemps s’est avéré particulièrement chaud, ne laissant seulement qu’une fine couche de neige sur les glaciers de l’île. Aussi, la planète vient de connaître les mois de Juin et Juillet les plus chauds de son histoire. Par conséquent, plusieurs tonnes de glaciers ont fondu à travers le monde, comme ceux du Groenland en passant par les glaciers de l’Himalaya. Il a été prouvé par plusieurs scientifiques que l’activité humaine avait eu un impact sur ces records de cet été 2019.

« L’automne reste également une saison où les glaciers se détachent et fondent, mais le pire s’est déjà produit cet été, il faut donc craindre que d’autres glaciers fondent encore », explique Thomas L. Mote, professeur de Géographie et de Sciences Atmosphériques à l’Université de Géorgie.

Néanmoins, cette fonte importante des glaces du Groenland ne devait pas se produire avant 50 ans.

« Ce qu’il se passe au Groenland ne devait se produire seulement dans plusieurs dizaines d’années si l’on regarde les prévisions climatiques. Certaines prévisions ne prennent pas en compte la conséquence de la météo sur les glaces, comme par exemple les nuages qui font fondre plusieurs glaciers. Il y a donc plusieurs scénarios auxquels nous ne sommes pas prêts, les risques semblent être plus importants que nos prévisions, le réchauffement est la cause première », dit Thomas L. Mote.

« Nous avons eu une perte de masse glacière très importante depuis les années 2000. Je pense qu’il serait particulièrement alarmant de voir le même genre de chose se produire en Antarctique. Il y a 10 fois plus de masse glacière en Antarctique. Nous commençons certainement à voir des signes d’une perte de masse plus importante en Antarctique, la perte des glaciers dans cette partie du globe serait encore plus alarmante qu’au Groenland, car le niveau de la mer montera significativement », dit Mote.

Bernie Sanders a déclaré qu’une réponse au changement climatique devrait être parallèle à la transformation nationale qui a eu lieu du jour au lendemain après l’attaque de Pearl Harbor en 1941. Et il a tout à fait raison, l’Amérique doit entrer en guerre contre le changement climatique ; l’industrie doit se réinventer, l’attitude et la mentalité de chaque personne doivent changer, de même pour l’attitude du Président des Etats-Unis, il faut mener des actions concrètes pour limiter le réchauffement.

« Les implications à long terme dans la lutte contre changement climatique doivent aujourd’hui être aussi importante que l’était la planification d’un conflit majeur dans le Pacifique au siècle dernier », écrit le Commandant Timothy McGeehan, de l’US Naval Institute.

Le problème que peu de gens semblent comprendre, c’est que même si cela se produisait, du jour au lendemain, le réchauffement climatique est déjà bien en place. L’espèce humaine va devoir subir les conséquences d’une catastrophe environnementale sur sa propre planète, même si le réchauffement est limité à 1,5°C.

Richard Engel, correspondant en chef à l’étranger de NBC, a récemment déclaré, en parlant de la fonte des glaciers en Islande : « Même si nous faisions tout pour limiter le réchauffement climatique, l’inertie de ce que nous avons fait jusqu’ici est déjà trop grave et tous les glaciers en Islande vont finir par fondre à un moment ou à un autre. »

Les scientifiques ont averti que nous devons limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C pour éviter les pires impacts du changement climatique. Une courbe comparée aux températures de 1850-1900, c’est à dire avant la période de la révolution industrielle. La terre s’est déjà réchauffée d’environ 1ºC depuis cette période. Si le réchauffement climatique se poursuit au rythme actuel, les températures pourraient augmenter de 3 à 5 °C d’ici la fin du siècle.

En mai dernier, l’Académie nationale des sciences a publié un rapport surprenant qui suggère que le niveau de la mer pourrait s’élever beaucoup plus rapidement que prévu en raison de la fonte accélérée des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique. L’étude prévient que le niveau de la mer pourrait s’élever de plus de deux mètres d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas contrôlées et réduites, noyant de grandes villes comme Londres et Hambourg. Ainsi, 187 millions de personnes seraient alors impactées et devront changer d’endroit afin de pouvoir survivre.

Les chercheurs internationaux prédisent que dans le pire des cas, si les températures mondiales augmentent de 5°C d’ici 2100, le niveau de la mer pourrait augmenter de plus du double de la limite supérieure indiquée dans le dernier grand rapport du groupe scientifique de l’ONU sur le climat. Dans ce scénario extrême, environ 1,79 million de kilomètres carrés, soit plus de trois fois la superficie de la Californie, seraient sous les eaux.

Le dernier grand rapport du Groupe d’experts des Nations Unies sur le climat, publié en 2013, prévoyait que le niveau de la mer augmenterait de 52 à 98 cm d’ici 2100 selon la trajectoire actuelle. Mais beaucoup d’experts considéraient ces résultats comme pas assez véridiques et les scientifiques craignent que les modèles actuels utilisés afin de prédire la montée du niveau de la mer à cause de la fonte massive des calottes glaciaires présentent des lacunes et ne parviennent pas à saisir toutes les incertitudes.

Si vous habitez près de la côte et que vous vous demandez comment cela pourrait vous affecter, jetez un coup d’œil à la visionneuse de cartes sur l’élévation du niveau de la mer publiée par le National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coastal Management.

Une élévation du niveau de la mer de 2mètres mettrait une grande partie du Sud de Manhattan sous l’eau, en particulier les zones proches de l’Hudson River. Mais cela n’a rien à voir avec le danger qui se profile pour Miami, la Nouvelle-Orléans et d’autres villes du Sud de la Floride et du golfe du Mexique, dont beaucoup vont tout simplement disparaître.

Alors, qu’en est-il de ces émissions ? Anders Levermann du Potsdam Institute for Climate Impact Research en Allemagne, estime que nous devons nous attendre à une élévation du niveau de la mer de plus de cinq mètres, même si les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat sont atteints. Les États-Unis sont le plus gros consommateur de pétrole et représentent près de 20 % de la consommation mondiale totale de pétrole par jour. Sous la présidence de M. Trump, c’est aussi le seul pays au monde à ne pas accepter l’Accord de Paris. L’armée américaine génère à elle seule une empreinte carbone quotidienne égale à celle du Portugal, il est donc très peu probable que ces objectifs mondiaux soient atteints.

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