Green Deal Européen : L’Importance Des Réseaux Electriques Intelligents !

Avec le Green Deal, l’objectif de la nouvelle Commission Européenne est de réduire de plus de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, afin de faire de l’Europe un continent « neutre en carbone ». Cette transition ambitieuse passe notamment par le développement massif des énergies vertes, de la mobilité durable et de bâtiments moins énergivores… autant de domaines pour lesquels les réseaux électriques intelligents jouent un rôle de premier plan. Par Aymeric Bourdin.

 

 

 

« Je veux que le Green Deal européen devienne la marque de fabrique de l’Europe », a déclaré Ursula von der Leyen. L’engagement visant à devenir le premier continent neutre en carbone est au cœur de la nouvelle Commission européenne. Il doit mobiliser les cent premiers jours de son mandat pour obtenir un accord des 27 États sur un projet commun. Le plan comportera entre autres de nombreux chantiers comme l’instauration d’une taxe carbone

aux frontières de l’Union ou la rénovation thermique des bâtiments dans l’optique de la neutralité carbone d’ici 2050. 

 

Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, responsable de ce « Pacte Vert européen » doit encore affiner les modalités de ce programme ambitieux. L’objectif environnemental est aussi économique puisqu’il s’agit de positionner l’Europe comme leader d’une nouvelle révolution industrielle portée par le développement durable. Pour être au rendez-vous de ces objectifs, on ne saurait faire l’impasse sur une des conditions sine qua none de la réussite de la transition énergétique européenne, à savoir le développement des réseaux intelligents.

 

 

 

De fait, le réseau électrique joue un rôle déterminant pour faire émerger les nouveaux usages des citoyens et des entreprises autour d’une énergie propre. Hier au service d’énergies non renouvelables comme le pétrole, le gaz ou le charbon, le réseau a aujourd’hui vocation à accompagner le développement d’un mix électrique décarbonné.

 

Cela passe notamment par le recours aux énergies renouvelables intermittentes décentralisées sur le territoire, par l’auto-consommation individuelle et collective mais aussi par le développement de la mobilité électrique. Or, ces évolutions ne seraient possibles sans une adaptation en profondeur des réseaux et de leur pilotage, dont le rôle n’est autre que de garantir l’équilibre du système électrique.

 

Dans cette optique, la digitalisation des réseaux est un levier majeur au service de la transition énergétique. Plus intelligents et communicants, ces « smart grids » permettent un pilotage énergétique fin et en temps réel, à même de répondre aux nouvelles formes de production électrique et aux nouveaux usages. Autrement dit, sans réseaux électriques intelligents, pas de transition énergétique possible.

 

Alors que les villes consomment aujourd’hui 75 % de l’énergie produite et sont à l’origine de 80 % des émissions de CO2, des démonstrateurs ont préfiguré à l’échelle de quartiers ce que les smart grids peuvent dès aujourd’hui apporter aux villes de demain. Que ce soit à Vienne en Autriche, à Freiburg en Allemagne, à Nice ou encore à Issy-les-Moulineaux, près de Paris.

 

Mieux cibler les investissements sur le réseau électrique, réduire la consommation d’énergie tout en améliorant l’efficacité énergétique sont autant de problématiques auxquelles les smart grids apportent des solutions. Jérémie Rifkin ne s’y était pas trompé quand, en 2012, il prédisait que les réseaux électriques intelligents constitueraient la base de la troisième révolution industrielle. Aujourd’hui, le Green Deal est l’occasion d’investir massivement dans cette infrastructure essentielle aux innovations vertes, afin de répondre au défi d’une Europe durable.

 

 

Par Aymeric Bourdin