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Rencontre Avec Le Fondateur d’Uber

L’algorithme constitue l’épine dorsale de Uber dans sa que d’une société en pleine mobilité. Pour asseoir son monopole, Uber envisage d’investir dans de nouveaux systèmes pour développer sa voiture autonome (c) Flikr

Sur la voie de la voiture autonome

Dès les débuts de Uber, Kalanick était convaincu que la cartographie était l’une des technologies «existentielles» dont Uber devait faire l’acquisition. Il a donc contacté Brian McClendon, co-créateur de Google Earth. Google a dépensé plusieurs milliards pour Maps c’est pourquoi il est aussi performant.  « Aujourd’hui Uber dépend entièrement de nos cartes », dit McClendon.

L’entreprise de transport recueille des données pour déterminer avec exactitude l’emplacement du client lorsqu’il se trouve dans un centre commercial avec de multiples entrées par exemple.  Avec en ligne de mire, une nouvelle idée : conseiller les clients sur un endroit de ramassage optimal pour éviter une rue particulièrement encombrée ou un tour de pâté de maison inutile au chauffeur.

Dans le même temps, des véhicules équipés de caméras sont occupés à capturer des panneaux de signalisation que le système de Uber peut détecter. Cette cartographie permet à Uber de prévenir des risques auxquels pourraient être amenés les conducteurs du réseau, et sert au développement de la voiture autonome. D’ailleurs en août dernier, Kalanick a révélé que, dans la région de Pittsburgh, certaines courses Uber se feraient dans ces voitures 2.0 (il y a toujours un conducteur derrière le volant, afin de prévenir les accidents et de se conformer à la réglementation). Dans le même temps, le californien annonçait le rachat de la société Otto pour 570 millions d’euros, cette start-up a été créée par les pionniers du véhicule autonome de Google, qui a fait des progrès considérables notamment dans le domaine des camions autonomes.  “Nous travaillons d’arrache-pied pour faire de cette ambition une réalité le plus tôt possible” affirmait le multi-milliardaire.

La transition vers les voitures autonome est l’avenir d’Uber qui devra radicalement modifier son système économique. En effet, l’entreprise devra déployer une flotte de véhicules sans disposer d’une réelle unité de fabrication. La pleine autonomie d’Uber est donc loin d’être assurée quand on sait qu’aujourd’hui seuls les constructeurs automobiles peuvent produire en masse. Uber sera en mesure d’introduire des véhicules autonomes uniquement de manière progressive à moins que la compagnie choisisse la solution d’une alliance.

La perte d’une bataille mais pas de la guerre

Comme Uber cherche à devenir le premier  système d’exploitation de transport de la planète, son directeur peut passer pour un “grand méchant”. Mais son entourage et ses proches soutiennent que Kalanick est attachant… tout en comprenant qu’il puisse renvoyer cette image de « tête brûlée » au monde extérieur.

Sa plus grosse déconvenue vient de Chine. Si Uber refuse de communiquer à ce sujet, les estimations Forbes font état de 2 milliards de dollars d’investissements pour atteindre le marché chinois et tenter de concurrencer le mastodonte Didi Chuxing. Le PDG de Uber était obsédé par la Chine – « Plus les gens me disait de ne pas le faire, plus je me suis dit Wow, je pensais qu’il y avait quelque chose que les gens ne savent pas et je m’y suis plongé ”.

L’aventure chinoise de Uber a, dès ces débuts, connue des débuts aussi fulgurants qu’aux Etats-Unis avec près de 60 villes au compteur et 800 employés. En deux ans, la Chine représentait à elle seule un tiers des « voyages » Uber. Dans le top dix de villes Uber par nombre de trajets, huit étaient en Chine.  Pire encore, le développement en Chine a coûté beaucoup trop d’attention aux ingénieurs, développeurs de produits, et aux cadres de Uber, Kalanick compris.

La Chine, seul « accident de parcours »

L’été dernier, le PDG a finalement fait le deuil de ce marché, en intégrant ses activités au groupe chinois Didi en échange de 20% des parts du nouvel ensemble, ce dernier étant estimé à près 31 milliards d’euros.  “Il était vraiment impressionnant de voir comment Travis avait reconnu cela non pas comme une défaite personnelle, mais comme ce qui était le mieux pour Uber”, abonde Ariana Huffington membre du conseil d’administration de Uber. Le PDG garde une expérience positive de cet épisode: “ Nous n’avons jamais prétendu que nous gagnerions toujours à 100%”.

La société conserve néanmoins une trésorerie sans précédent bien que la défaite en Chine ait laissé des cicatrices. Kalanick peut se concentrer sur les marchés américain, indien, brésilien et européen  et la firme se ramifie dans d’autres secteurs de l’industrie du transport.

Si les pouvoirs publics ont accueilli avec circonspection et méfiance l’arrivée de Uber sur leur territoire, force est de constater que l’entreprise est un véritable pourvoyeur d’emplois et propose également de possibles nouvelles de déplacement plus écologique avec les voitures électriques et hybrides proposées par le service Uber Green par exemple. Ainsi, la municipalité de Summit, dans le New Jersey a décider de subventionner Uber  plutôt que de construire des parkings supplémentaires autours de sa gare. Uber pourrait devenir un bon élève. 

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