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Un An Et Demi Après L’Election De Macron, Où En Est L’Attractivité De La France ?

A.C

Mise à jour du 21 janvier : cet après-midi Emmanuel Macron réunit à Versailles les patrons français et étrangers. Objectif, l’attractivité de la France. 

L’agence au service de l’internationalisation Business France dévoile son tableau de bord de l’attractivité de la France. Dans cette édition 2018, il s’agit avant tout de comparer les performances françaises au regard de celles de treize autres grands pays de l’OCDE, mais aussi de capter la progression de l’attractivité du pays, qu’elle soit perçue ou chiffrée.

Ses apparitions devant un public plus que conquis à Station F ou Vivatech ne trompent pas, Emmanuel Macron est le Président des entrepreneurs. Avec son éloge enthousiaste de la « start-up nation », le chef de l’Etat, arrivé au pouvoir il y a un an et demi essaie de dépoussiérer l’image de la France à l’étranger, celle du « 35/75 », selon Pascal Cagni. Le Président du Conseil d’Administration de Business France rappelle ainsi que « les 35 heures et les 75% de taxation rebutaient jusqu’à présent les investisseurs étrangers ». Avec ce 9ème tableau de bord, l’agence spécialisée dans l’internationalisation (investissements étrangers, exportations et VIE) compte montrer que l’attractivité perçue est en adéquation avec les chiffres.

Côté perception, tout va bien. Selon le baromètre mené par Kantar public pour Business France fin septembre-début octobre dans six pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Inde et Emirats Arabes Unis), il apparaît que les cadres dirigeants et les leaders d’opinion interrogés évoquent la France à 35% comme pays européen dans lequel il est intéressant pour une entreprise étrangère d’investir, derrière l’Allemagne (41%) et devant le Royaume-Uni (34%). Avec une nette progression pour la France qui n’était nommée qu’à 15% en 2016 et 33% en 2017.

Quant à savoir si la France est une destination attractive, les dirigeants étrangers sont 88% à estimer que oui, dont 39% à dire que la destination est même très attractive, contre 74% en 2016 et 84% en 2017. Si vue de l’extérieur la France est particulièrement attrayante, pour les 177 cadres dirigeants installés en France la réalité ne semble pas si rose. Ils sont tout de même 66% en 2018 à considérer la destination attractive, dont 18% très attractive, contre 44% en 2016 et 56% en 2017.

Est-ce alors un pays dans lequel il faut investir ? Oui, répondent à 82% les dirigeants étrangers (et 85% pour ceux déjà installés en France), contre 65% en 2016.

Savoir-faire unique

« Avec l’élection d’Emmanuel Macron, la France a connu un sursaut d’attractivité », a constaté Pascal Cagni. Cet ancien de Packard Bell et d’Apple, nommé Président du Conseil d’administration en septembre dernier s’interroge : « cette attractivité perçue va-t-elle tenir dans la durée ? » Selon lui, pas de doute, « avec son savoir-faire unique, la France est déjà attirante », reste à transformer l’essai.

Pour réaliser ce tableau, 123 indicateurs ont été retenus pour estimer l’attractivité, à partir de 9 grands déterminants de l’attractivité : la taille du marché, les infrastructures, l’éducation et le capital humain, la recherche et l’innovation, les coûts et la fiscalité, la qualité de vie, l’environnement administratif, la croissance verte.

« Nous sommes en train de construire un carré magique », indique Pascal Cagni. « Un pays ouvert prêt à accueillir les capitaux et étudiants étrangers, un pays innovant grâce à la R&D et le crédit d’impôt recherche sanctuarisé dont 23 000 entreprises bénéficient, un pays avec une nouvelle culture d’entreprise où il suffit de 3,5 jours pour créer une entreprise, et enfin, un pays en pleine reconquête industrielle avec pour la première fois depuis quinze ans, une augmentation des embauches dans le secteur. »

Création d’entreprises

La création d’entreprises en France, révèle le rapport, est dynamique. Ainsi, en septembre 2018, tous les types d’entreprises sont touchées par cette hausse du nombre de créations : +27,9% pour les micro-entrepreneurs, +23,5% pour les entreprises individuelles, et +2% pour les sociétés. Par comparaison, la France était en 2016 le 2ème pays européen avec 77 438 créations nettes d’entreprises. Et possède le 3ème taux de disparition d’entreprises le plus faible (4,7%).  

Côté entreprises étrangères installées en France, elles sont 28 000, comptabilise Pascal Cagni, « soit 1% des entreprises, mais 31% de l’export ».

Des investissements étrangers records

Côté investisseurs étrangers, Pascal Cagni a repéré trois grandes familles : « ceux qui parlent encore du 35/75 et qu’ils faut éduquer, ceux qui ont investis en France, sont partis et reviennent, et enfin, ceux qui sont restés et accélèrent. »

Dans les chiffres, les investissements étrangers se portent bien. En tous cas en France. Selon le rapport qui tire ses chiffres de la Cnuced, les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE) enregistrent un recul de 23% en 2017 pour atteindre 1 430 milliards de dollars et même un recul de 59% à destination des pays développés. A l’inverse en France, les flux d’investissements directs  étrangers ont augmenté en 2017 à 44,2 milliards d’euros (contre 31,8 milliards d’euros selon La Banque de France), soit une augmentation record depuis dix ans. La France passe ainsi de la 17ème place en 2016 à la 7ème en 2017 dans le monde et 2ème en Europe en terme de volume de flux d’IDE.

La France bénéficie notamment des flux en provenance du Royaume-Uni (+17,8 milliards d’euros, contre +1,9 en 2016), des Pays-Bas avec +7,3 milliards et des Etats-Unis (+7,1 milliards).

1 298 décisions d’investissement

Selon Business France, « les investissements étrangers en France permettraient de créer ou de sauvegarder environ 30 000 emplois en moyenne ». Ainsi, en 2017, « la France a accueilli 19% des investissements étrangers créateurs d’emploi » recensés en Europe, devant le Royaume-Uni (16%) et l’Allemagne (13%).

En 2017, près de 1 300 décisions d’investissement ont été recensées, soit une hausse de 16% par rapport à l’année précédente, permettant la création ou le maintien de 33 489 emplois (26 399 emplois maintenus et 7 090 créations).

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