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The Refiners : « Il Ne Suffit Pas D’Être À San Francisco, Il Faut En Être »

Aerial of city at sunset, San Francisco, USA / Sources Getty ImagesAerial of city at sunset, San Francisco, California, USA

Pour accompagner les start-up françaises à penser global et à s’intégrer dans la Silicon Valley, trois pointures de la tech françaises, Géraldine Le Meur, Carlos Diaz et Pierre Gaubil, ont monté en 2016  The Refiners. Un programme de trois mois, pour les jeunes pousses désireuses de penser global et de s’intégrer dans l’écosystème américain. À la rentrée, place à la troisième promotion.

« Le problème de SF [San Francisco, NDLR], c’est qu’on la voit très souvent comme la ville la plus européenne des Etats-Unis. » Attablée à la terrasse d’un café situé dans les beaux quartiers de Paris, Géraldine Le Meur, de passage en France, recadre cet a priori : « or, il y a un vrai ‘’gap’’ culturel. Il ne suffit pas d’être à San Francisco, il faut en être. » C’est de ce constat, de ce fossé culturel, qu’est né The Refiners, un accélérateur de start-up basé au cœur de l’écosystème, à San Francisco. Fondé en 2016 par Géraldine Le Meur (LeWeb), Carlos Diaz (Blue Kiwi) et Pierre Gaubil (Sensopia), The Refiners accueillera sa troisième promotion en septembre.   

La formule est déjà rodée : trois mois d’immersion dans les locaux de The Refiners, à deux pas de Twitter et Airbnb, pour un petit groupe de douze jeunes pousses. Au programme, des master class « par des champions » sur des thèmes variés : dépasser le fossé culturel, penser global, lever des fonds ; 250 heures de mentoring ; des apéros pitch hebdomadaires pour s’entraîner et avoir un retour constant… Surtout, des rencontres. Vincent Nallatamby, cofondateur de la start-up Tempow, a fait partie de la première promotion, entre septembre et décembre 2016. « Sur place, j’ai pu rencontrer des investisseurs, des personnes avec de l’expérience, certaines qui avaient un parcours similaire à celui de ma start-up. » Ce que le jeune entrepreneur a apprécié, c’est la possibilité d’avoir accès, dès le début, à des mentors qu’il aurait été difficile de rencontrer par ailleurs. « Si j’étais arrivé seul à San Francisco, précise-t-il, j’aurais pu échanger avec des personnes de mon secteur d’activité. En revanche, je n’aurais probablement jamais été en contact avec des personnes d’autres horizons. » Or, selon Vincent Nallatamby, ce sont précisément de ces rencontres qu’émergent des idées et des solutions, car « cela permet d’ouvrir les perspectives, de challenger le business ».

Sérendipité

L’ouverture d’esprit est un maître mot pour Géraldine Le Meur qui ne pense pas The Refiners comme un accélérateur, mais comme « un reset ». « La question essentielle à se poser est pourquoi je me lève le matin ? », ajoute-t-elle. « Sur trois mois, l’entrepreneur va rencontrer 150 personnes, c’est tout un travail sur la sérendipité qui se met alors en place. » La sérendipité, cette capacité à faire des découvertes de manière inattendue. Plus qu’une méthode, c’est un état d’esprit particulièrement diffusé chez les entrepreneurs qui aiment partager et apprendre les uns des autres. D’ailleurs, il n’y a pas de concurrence qui vaille entre les start-up d’une même promotion. « Nous ne les recrutons pas sur le même secteur d’activité », constate Géraldine Le Meur. Quand bien même, ce n’est pas l’idée. « C’est très enrichissant de travailler avec d’autres jeunes entreprises », affirme Vincent Nallatamby qui a gardé contact avec la quasi-totalité des entrepreneurs de sa cuvée. « Je suis venu seul participer à ce programme, mes collaborateurs étant restés à Paris. Le fait d’être isolé de son équipe nous a poussé à aller vers les autres, à s’entraider, à partager les enseignements et les connaissances. »

Entrée au capital

Pour les jeunes pousses, participer au programme est un investissement, « un choix stratégique à bien réfléchir », précise le fondateur de Tempow. En effet, The Refiners entre pour 3 à 7% au capital de l’entreprise. « C’est très cher, ajoute Vincent Nallatamby, mais j’ai encore eu Carlos [Diaz] hier au téléphone pour quelques conseils, comme je le ferais avec un investisseur ».

«  Venir à « SF » ne convient pas à tout le monde. Il faut avoir envie d’aller global »,

souligne la cofondatrice de The Refiners. De son côté, l’accélérateur s’assure qu’il pourra apporter une valeur ajoutée à la jeune pousse, sinon, elle est réorientée vers un autre programme, une autre solution. Pour faciliter les premiers mois à San Francisco, The Refiners affecte une enveloppe de 50 à 100 000 euros par entreprise. « Je ne veux pas entendre  »je n’ai pas de cash » », s’exclame Géraldine Le Meur. Car trois mois à San Francisco coûtent très cher. Les jeunes entrepreneurs se débrouillent pour le logement, désormais d’une promotion à l’autre, ils s’indiquent les « plans » colocation. Au bout des trois mois, les entreprises ne s’installent pas toutes dans la Silicon Valley. Vincent Nallatamby était venu trouver des clients américains. Il est reparti avec des clients en Asie, rencontrés à San Francisco. 

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