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Solylend, Quand L’Epargne Devient Ethique Et Solidaire

©Solylend

Mise sur orbite en février 2017 par Nicolas Pereira, à peine âgé de 26 ans, la start-up  bordelaise Solylend  (contraction de « Solidarité et de I-Lend pour prêt en ligne) pose les jalons d’une épargne « à visage humain » destinée à financer des projets vertueux et éthiques. Et ainsi rompre avec les mauvaises pratiques et l’opacité qui entourent des projets qui, malheureusement trop souvent, n’ont d’éthique que le nom.

Rendre l’épargne utile en soutenant des projets sérieux. Tel est le postulat de Solylend, plateforme bordelaise de crowdlending (littéralement « prêt par la foule » visant donc un large public à l’instar de son grand frère, le « crowdfunding ») qui propose un mode de financement alternatif dévolu à des projets à portée humanitaire. En d’autres termes, esquisser les contours d’une épargne éthique et soutenir des porteurs de projets en parfaite adéquation avec des valeurs humanistes et solidaires. « Il est devenu important pour les épargnants de privilégier la finance alternative en choisissant eux-mêmes des projets qui ont du sens. Preuve en est, la finance solidaire est une alternative de plus en plus plébiscitée par les épargnants, qui y trouvent la transparence et l’impact social que les banques traditionnelles peinent à fournir », abonde Nicolas Pereira, maître-d’œuvre de la plateforme à seulement 26 ans.  Avec en filigrane, la volonté de venir en aide aux populations en difficulté dans les pays émergents.  Pour ce faire, Solylend s’évertue à concilier, en parfaite harmonie, les aspirations des investisseurs et des porteurs de projets, tout en gardant à l’esprit ce qui constitue son ADN ou sa vertu cardinale : donner du sens à l’épargne.

Un positionnement ambitieux mais qui a résolument le vent en poupe dans l’Hexagone. Car l’encours de l’épargne solidaire continue sa progression sur notre territoire dans la mesure où, comme rappelé par Le Nouvel Economiste, les fonds déposés sur des placements d’épargne solidaire connaissent depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres réglée comme du papier à musique. Ainsi en 2016, 9,76 milliards ont été déposés sur ce type de placements soit une hausse de 15,6% par rapport à 2015. Et pourtant, malgré cette dynamique prometteuse, ils ne représentent que 0,2% du patrimoine financier des Français. Autrement dit quantité négligeable. Mais Solylend se bat avec ses armes pour tenter d’évangéliser et de démocratiser ce type de placements, trop souvent victime du fameux « on ne sait jamais vraiment où va notre argent ».

Donner du sens

Mais la start-up est bel et bien décidée à rompre avec les mauvaises pratiques en la matière. « Les particuliers savent exactement à quoi sert et où va leur argent », martèle-t-on chez Solylend toujours avec cette volonté de connecter le Nord et le Sud via une communauté. « Qu’il s’agisse de soutenir un projet de kit solaire innovant ou de donner l’accès à l’eau dans un village, j’adore l’idée d’accompagner un projet qui a du sens au quotidien et surtout à améliorer les conditions de vie de milliers de personnes », analyse Emilie, prêteuse. Un véritable enjeu de civilisation en somme. Nicolas Pereira abonde dans ce sens. « Les écarts de richesses entre le Nord et le Sud seront au cœur des enjeux géopolitique de demain. On doit trouver des solutions qui soient les plus pertinentes possibles, et si le politique échoue, il s’agit de faire en sorte que l’électricité, l’eau, l’agriculture, la gestion des déchets, la santé ou encore l’éducation soient accessibles partout et pour tous dans les pays qui en ont le plus besoin ».

Et de poursuivre. « En effet, peut-on encore accepter qu’un enfant n’ait que la lumière d’une bougie pour réviser le soir ou qu’une mère soit contrainte de marcher plusieurs heures pour trouver de l’eau ? ». Effectivement l’urgence est manifeste. Ainsi, 72 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation, 1,3 milliards de personnes ne bénéficient pas de l’électricité et 2,5 milliards de personnes ne peuvent profiter de l’eau potable avec des infrastructures pérennes et durables. Pour tenter d’agir à son échelle, Solylend multiplie les initiatives. Dernière campagne en date, la récolte d’un montant de 100 000 euros pour la start-up toulousaine Sunwaterlife, qui ambitionne d’installer des kiosques de purification d’eau autonomes afin de fournir – à moindre frais – de l’eau potable en Côte d’Ivoire. Près de 16 000 personnes sur place, actuellement privées de ce qui devrait être considéré comme « un droit élémentaire et fondamental », auront ainsi toute latitude pour accéder à l’eau potable si ce projet, soutenu par bpifrance et la région Occitanie, voit le jour.

« Une folle énergie »

Comment cette louable idée d’une plateforme éthique et solidaire a-t-elle germé dans l’esprit de son fondateur, Nicolas Pereira ? Après avoir fourbi ses armes à l’Idrac Business School de Bordeaux où il a décroché un Master en management international, le jeune homme s’enhardit et se retrouve en charge du développement international au sein d’une société spécialisée dans les énergies renouvelables en Afrique. Un « premier contact » avec les populations dont il souhaite améliorer l’ordinaire aujourd’hui qu’il n’est pas prêt d’oublier. « J’ai découvert un nouveau monde, au Sud de notre Europe riche et développée. La pauvreté y est présente partout et les services de base, comme l’accès à l’énergie et à l’eau, sont un défi de tous les jours pour des millions de gens. Pourtant, en même temps, j’ai pu constater la folle énergie et la motivation de ces mêmes populations pour s’en sortir. » Et Solylend ne manque pas d’ambition(s) : fédérer une communauté de 50 000 personnes en 2020 et financer, dès 2018, des projets à hauteur de 1,5 million d’euros. Pour changer la vie de tous ceux « nés du mauvais côté de la barrière ».

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