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Salon SME : « Nous Sommes En Pleine Transition Entrepreneuriale »

Le Salon SME, ex Salon des micro-entrepreneurs, se tient ces 25 et 26 septembre au Palais des Congrès de Paris, porte Maillot. Créée en 1999, l’événement s’adresse aux dirigeants de TPE et PME, mais aussi aux personnes ayant l’envie d’entreprendre et aux indépendants, freelances et auto-entrepreneurs. Son président Alain Bosetti, fait pour Forbes France un état des lieux de l’entrepreneuriat en France à l’occasion de l’ouverture de cette 19ème édition.

Quelle est la situation et l’évolution de l’entrepreneuriat en France ?

Globalement, nous sommes en train d’évoluer d’une société de salariés vers une société d’indépendants et d’entrepreneurs. C’est un phénomène de transition entrepreneuriale. En 2000, il y avait 200 000 créations d’entreprises par an, aujourd’hui, et depuis 2009, nous sommes à 500 000 créations annuelles.

Nous avons réalisé une étude qui montre que 6 millions de Français (soit 15%) sont – ou ont été – entrepreneurs.

Depuis 40 ans, nous constatons que les salariés quittent les grandes entreprises – de manière voulue ou non – pour rejoindre des structures plus petites. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette augmentation :

  • C’est une tendance de fond alimentée par le chômage. En effet, les gens se disent : « comme je ne trouve pas de travail, ou vu que je viens de perdre mon emploi, pourquoi je ne créerais pas ma propre entreprise ? » C’est un phénomène qui est très perceptible chez les jeunes de moins de 25 ans ou chez les personnes de plus de 50 ans.
  • Autre aspect : les nouvelles technologies. Elles permettent en effet de gérer plus facilement les activités et de développer plus facilement une entreprise, même en étant seul.
  • Ensuite, l’envie d’indépendance est croissante. Les gens aspirent à construire quelque chose, à donner du sens…
  • Pour finir, la simplification de la législation a été un énorme accélérateur. En 2003, la loi d’initiative économique (loi Dutreil), qui permet notamment la création de « SARL à un euro », puis en 2009, la loi sur l’auto-entrepreneuriat, ont toutes les deux permis de faciliter le régime et ainsi fait exploser le nombre d’entrepreneurs.

Va-t-on vers une société du tous entrepreneurs ?

Soit on crée son entreprise parce qu’on y est contraint, soit parce qu’on en a envie, mais je ne crois pas que l’on doit tous devenir entrepreneurs. Tout le monde n’est pas fait pour cela. Notre infographie montre que les entrepreneurs considèrent qu’il s’agit d’une expérience difficile et enrichissante, dont ils sont fiers. L’idée est de pouvoir impacter la société, que ce soit à l’échelle de son quartier ou à l’échelle du monde entier.

Les jeunes ne se reconnaissent pas aujourd’hui dans le modèle dit classique du monde du travail. Et les personnes plus âgées font un bilan et veulent alors se lancer dans quelque chose qui soit en accord avec leurs aspirations, quelque chose qui ait du sens. Il y a énormément de reconversions, or, celles-ci se font vers 40-50 ans. L’objectif est de se rapprocher de ses valeurs. Après 1968, il y a eu un mouvement d’intellectuels qui se lançaient dans l’artisanat. Aujourd’hui, il n’y a pas une réunion de manager ou une réunion de ressources humaines sans que l’on parle de donner du sens.

Peut-on apprendre à devenir entrepreneur ?

Une grande majorité des personnes qui se lancent dans l’entrepreneuriat n’étaient absolument pas préparée à ça. Or, le métier est plus compliqué qu’auparavant : s’il est plus simple de se lancer, la multiplication des outils rend pour certains les choses plus difficiles. Avant, il suffisait d’un rendez-vous annuel avec le commercial pour avoir son encart dans les Pages Jaunes. Aujourd’hui, il faut avoir son site internet, penser au référencement (naturel ou non), être sur Facebook, Instagram, Pinterest et LinkedIn… Une personne qui était salariée dans une grande entreprise et qui se lance comme consultante doit apprendre à se servir de tous ces outils, ne serait-ce que pour trouver des clients. Le business peut venir à vous, à condition de maîtriser toutes ces nouvelles plate-formes. Les entrepreneurs doivent donc apprendre et se perfectionner.

Le principal frein pour créer son entreprise est la complexité. Nous avons conçu le Salon SME (ex Salon des micro-entrepreneurs) en 1999 comme un salon professionnel et pratique avec pour question centrale : « comment je fais pour ? ». Ce salon s’adresse aux dirigeants de TPE et PME, actuels ou à venir, afin qu’ils trouvent les solutions pour créer, gérer et développer une entreprise. Nous proposons un format interactif avec 150 conférences, des masterclass et des workshops durant lesquels des petits groupes pourront résoudre un problème. Car c’est souvent ainsi que les entrepreneurs se lancent : en résolvant un problème personnel. L’entrepreneur est celui qui voit avant les autres ce que les autres ne voient pas et se lance.

Sur 100 visiteurs du salon, nous avons calculé que 50 étaient déjà entrepreneurs et 50 autres ne sont pas à leur compte. Quatre mois après leur passage sur le salon, 47 d’entre eux se lancent dans l’aventure.  

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