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Rencontre avec Beverly Sonego, fondatrice de Monogram Paris

Beverly Sonego, 36 ans et maman de quatre enfants a fondé Monogram Paris, devenu en peu de temps, un acteur référent du marché de la seconde main. Artiste et issue dune famille de commerçants, elle crée Byluxe il y aune dizaine d’années, quelle renomme Monogram. Cette plateforme phygitale de seconde main conquiert très vite une clientèle de passionnées de luxe en quête dauthenticité.

 

Décrivez-vous et pourquoi vous êtes-vous lancée dans le marché de la seconde main ?

B.S : « Jai grandi dans un milieu artistique, depuis toujours, jaime me mettre en scène. Jai fait une formation dans les métiers du spectacle (danse, théâtre, chant) et je suis une passionnée de mode. Ce projet combine mes deux passions. En 2007, lorsque j’ai démarré, la seconde main se limitait à EBay ou LeBonCoin. Les produits de luxe n’avaient pas de plateforme dédiée, c’est alors que je me suis lancée : Les réseaux sociaux ont été une vitrine pertinente de promotion de la seconde main. Je me suis très vite prise au jeu de la mise en scène des produits que je vends, bien avant l’ère des influenceurs ! »

Comment vous êtes-vous lancée ?

B.S : « J’ai commencé en proposant mes services au sein d’un réseau familial et amical. Autour de moi, j’aidais à trier les placards, puis vendais moi-même les pièces sélectionnées. Très rapidement, j’ai commencé à m’intéresser à des produits hauts de gamme, en me spécialisant dans les sacs à main et les accessoires de luxe. J’ai ouvert mon premier showroom il y a une dizaine d’années, ma société a été construite autour d’un modèle retail. En 2015, j’avais déjà construit une jolie communauté qui me faisait confiance. Assez naturellement, j’ai alors ouvert mon premier eshop ! »

L’émergence des réseaux sociaux, vous a-t-elle aidé dans le développement de Monogram (autrefois Byluxe) ?

B.S : « Facebook a été un véritable tremplin. C’est sur ce réseau que je relayais mes premières annonces, bien avant d’avoir un ecommerce. La viralité a été immédiate, et cela m’a très vite permis d’agrandir ma communauté et surtout de toucher des consommateurs en province, puis à l’étranger. L’arrivée d’Instagram a été une chance pour créer du contenu, de véhiculer notre identité. Notre atout, c’est la qualité de nos services. Nous avons pu mettre notre différence en avant : adopter les mêmes codes que ceux du marché du luxe, de manière décomplexée. Nos followers nous suivent car nous véhiculons un message sincère et authentique. La croissance de cette communauté à été 100% organique, avec un taux d’engagement très fort. »

Quest-ce qui vous différencie des maisons de luxe ?

B.S : « Nous respectons les codes du marché du luxe en y ajoutant une proximité qui est nécessaire lorsque l’on veut créer un lien avec ses clients. Cela passe par une certaine agilité dans notre communication, c’est très important qu’un client se sente proche de nous, que l’on puisse interagir simplement (WhatsApp, Lives Instragram, etc.) Proposer un service de qualité, et personnalisé, sont à mon sens la clé pour fidéliser une audience. »

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Comment avez-vous géré la crise du Covid-19 ?

B.S : « Le Covid a été un tournant dans l’écosystème de la seconde main. Confinés, nous nous sommes tous mis à trier nos placards ! Il y a eu une prise de conscience générale : la fast fashion est un piège car nous achetons trop, nous entassons, et nous perdons le sens-même de nos achats. Dès lors, nous avons su véhiculer des messages plus responsables. Durant toute la période du Covid, nous avons continué à animer quotidiennement notre communauté, en essayant de proposer la seconde main comme une évidence, comme une façon de consommer plus durable, ludique, et nettement plus intéressante financièrement ! Nous avons déployé nos services jusqu’au pas de la porte de nos clients, sans bouger de chez eux. C’est à ce moment-là que la part de nos ventes digitales s’est envolée. L’enjeu le plus fort a été de conserver nos valeurs, en les transposant online » 

Pourquoi avoir renommé la société Monogram Paris ?

B.S : « Le rebranding a été une étape extraordinaire de notre histoire. Cela a nécessité plus d’un an de travail et de réflexion. Byluxe a été le nom qui a très bien accompagné nos débuts, mais en constatant notre croissance et notre positionnement international, il nous fallait un nom puissant, qui reflète mieux ce que nous sommes. Dans l’inconscient le « monogramme » raisonne comme une référence du luxe, cela parle à chacun, en France et ailleurs. » 

Quels sont les projets à venir ?

B.S : « Tout d’abord, enrichir notre équipe ! La priorité n’est pas seulement de l’agrandir mais bien entendu de s’entourer des talents les plus compétents et engagés dans notre projet. Nous avons également de nombreux projets du côté IT, avec l’arrivée de notre nouveau site cet été – une interface toujours plus ludique au service de la seconde main ! Enfin, évidemment continuer notre croissance en France et à l’international. Nous ouvrons ce mois-ci nos premiers pop-up aux États Unis, puis aux Émirats. J’ai à cœur de continuer de faire croître notre belle communauté et de l’aider à mieux consommer. » 

Quelles sont les marques les plus demandées par votre communauté ?

B.S : « Le top cinq des marques vendues chez nous est : Chanel, Dior, Louis Vuitton, Saint-Laurent et Gucci. »

Quelle est votre force ?

B.S : « Elle se trouve dans le fait que nous privilégions la relation à la transaction. Pour vendre de la seconde main, il ne faut jamais négliger l’affect. Les consommateurs sont attachés à leurs produits. Nous continuerons toujours de garder une présence retail car le lien humain est indispensable : il permet la réassurance, la confiance. La seconde main est évidement une histoire de transmission et d’authenticité. Ce sont des valeurs et des forces que nous ne traiterons jamais à la légère. Je m’efforcerai toujours de rester précise sur ces points. »

Quel est votre marché ? Avez-vous des ambitions européennes, voire internationales en dehors des frontières européennes ?

B.S : « Nous avons aujourd’hui des clients dans le monde entier, la seconde main n’a pas de frontière ! Il y a des marchés plus matures que d’autres. Nous les avons déjà identifiés, comme le Maroc, les Etats-Unis, l’Asie ou les Émirats. Nous sommes progressivement en train de nous y implanter via des pop-up et des partenariats digitaux. En France, nous allons poursuivre notre collaboration avec les Galeries Lafayette qui ont choisi de nous faire confiance depuis plus d’un an. En province, notre souhait est de s’implanter sur des marchés locaux, dans un soucis de rester toujours dans une proximité forte. Nous allons ouvrir cet été avec notre première boutique éphémère à Cannes, d’autres régions suivront rapidement »

Avez-vous de la concurrence ?

B.S : « Oui, le marché de la seconde main est assez concurrentiel. Il y a des géants digitaux, et des acteurs plus petits, mais tout aussi interessants. Les offres et le positionnement prix sont assez hétérogènes. Mais mon but est surtout de ne ressembler à personne et du continuer à cultiver les différences qui sont les forces de MONOGRAM ! »

Monogram Paris en trois mots ?

B.S : « Incarnation, luxe décomplexé et accessibilité. » 

 

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