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Open Tourisme Lab : Dans Les Coulisses De l’Accélérateur De Start-up Du Tourisme

L’équipe d’Open Tourisme Lab. De gauche à droite : Élodie Geoffroy, Léa Rodriguez, Emmanuel Bobin (CEO), Géraldine Mauduit et Justine Cres.

Si les structures d’accompagnement et les incubateurs de start-up se multiplient à mesure que l’entrepreneuriat prospère dans l’Hexagone, rares sont ceux qui choisissent de se spécifier. Un choix audacieux fait par Open Tourisme Lab, se positionnant comme le premier accélérateur de start-up du secteur touristique. Rencontre avec Emmanuel Bobin, fondateur de la structure nîmoise.

Quelle est la force d’innovation d’Open Tourisme Lab ?

Emmanuel Bobin : Notre cœur de métier, c’est l’accompagnement de start-up proposant des innovations dans le tourisme. Les start-up qui viennent nous voir ont déjà opéré toutes les phases de création en amont. Notre positionnement se situe autour de l’accès au marché, ou comment la start-up va tester une première version de son offre sur un marché et comment elle va passer de zéro à un chiffre d’affaires significatif, sur un marché bien identifié.
Dans l’accompagnement de start-up, nous sommes donc sur l’étape d’amorçage.
La première spécificité d’Open Tourisme Lab, c’est ce positionnement sur la chaîne de valeur. La deuxième, c’est notre verticalité tourisme. Se spécialiser, c’est un point d’innovation dans ce type de structures.
Il y a une réelle convergence de vue de tout notre écosystème sur un univers sectoriel. Le tourisme est un secteur complexe, parce qu’on y inclut la partie hébergement et les prestations d’activités, qu’elles soient culturelles ou sportives, font également partie de l’univers du tourisme, de la même manière que la partie déplacement ou encore travail, à l’image des agences de voyages. C’est donc un univers vaste que nous couvrons.
Le « tourism & travel » recouvre bon nombre de métiers et d’opérateurs. Nous avons su trouver des points de transversalité à travers chacun de ces segments dans lesquels nous avons des partenaires. C’est l’une de nos forces et de nos innovations. L’idée est ensuite d’avoir un partenaire fort dans chaque segment.
L’équipe d’Open Tourisme Lab s’est construite sur une base de diversification des compétences. Nous avons trois designers de services qui empruntent des méthodes de design thinking pour faciliter l’implémentation. La grande difficulté dans nos métiers aujourd’hui, c’est d’élaborer un business model et de travailler sur des stratégies commerciales et financières. C’est le b.a.-ba de notre accompagnement. Nous travaillons en marketing digital sur les solutions proposées aux start-up, mais c’est autre chose d’obtenir des résultats concluants. C’est pour cette raison que j’ai intégré l’an dernier des designers en capacité de monter les protocoles d’implémentation, sans que l’on ait à se reposer sur nos partenaires. C’est quelque chose qui rassure les équipes. Un bon encadrement est prépondérant pour pouvoir passer de l’intention à la réalisation.

 

Quel est votre pivot stratégique en termes d’innovations ?

E.B. : Nous nous sommes créés en tant que programme d’accompagnement de start-up, mais depuis quelques mois maintenant, Open Tourisme Lab n’est pas seulement un accélérateur de start-up, mais aussi un studio d’innovation. En plus de notre premier programme d’accompagnement de start-up, nous avons lancé des programmes d’accompagnement de territoires qui s’adressent aux collectivités, aux structures touristiques ou encore aux comités régionaux.
Si les start-up sont les premières cibles des structures d’accompagnement, ces acteurs-là sont peu représentés. Ils ont donc fait appel à nous pour l’implémentation d’innovation, comment intégrer ces démarches d’innovation, et pour avoir de vraies dynamiques d’équipes. À partir de ces questionnements, on a lancé un programme d’open innovation pour les territoires de destinations dans l’idée d’un cercle vertueux à base d’intégration, implémentation et innovation. Le projet en 2020 est de lancer d’autres programmes d’open innovation, qui ne s’adressent pas à des start-up, ni à des territoires, mais plutôt à des PME ou à des grands comptes sur des sujets de transition. Pas seulement les transitions digitales, mais également les transitions environnementales et sociétales.
En résumé, Open Tourisme Lab tend à être un studio d’innovation qui accompagne, qui a des programmes d’innovations et qui conduit le changement au sein des structures.

Open Tourisme Lab a dévoilé le 11 mars sa troisième promotion composée de 15 startups qui bénéficieront du programme d’accélération.

 

Quels sont vos enjeux à court et long terme dans un secteur en pleine expansion ?

E.B. : Nous sommes basés à Nîmes, mais nous avons l’intention de déployer la structure à Toulouse. On accompagne des projets de plateformes d’innovation touristique, donc nos missions nous amènent sur d’autres régions pour l’accompagnement de ces projets. Cela peut ainsi déboucher sur de l’essaimage.
Dans cet esprit, Open Tourisme Lab va intégrer CAST (Creative Accelerator for Sustainable Tourism), un réseau d’incubateurs européens qui compte aujourd’hui neuf structures. Nous sommes fiers d’être la première structure française de ce réseau. Nos enjeux en 2020, c’est l’essaimage et le lancement d’autres programmes.
On voudrait lancer un programme exécutif, pour faire du design fiction. On travaille sur une modélisation de scénarios d’avenir, en prenant en compte des facteurs de transition écologique. L’idée est de peser les options en incrémentant un certain nombre d’aléas et de faire travailler des scénarios pour voir ce que cela pourrait représenter dans 10 ans si l’on prend telles innovations en compte aujourd’hui pour adresser telle problématique constatée sur des territoires. J’appelle cela du design fiction. C’est pouvoir incrémenter un certain type d’aléas à une solution innovante précise et en percevoir les évolutions et les impacts qu’elle aurait un certain nombre d’années plus tard.
Notre problématique est de répondre aux questions de l’ »over tourisme » et de gestion des flux. Malgré le tourisme bashing de ces derniers mois, il faut garder une bonne anticipation et une bonne appréciation de la gestion des flux terrestres et marins. Si nous n’avons pas de réponse à apporter à certaines problématiques comme le flying bashing, nous nous sommes donné pour objectif de répondre à ces questionnements à travers nos missions.

 

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