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La Nouvelle Génération Des Artisans Du Ski Français

SkiVictor Edouard, l’artisan du ski français

À l’âge où beaucoup de jeunes entrepreneurs créent leur start-up dans le digital, Victor Édouard a décidé de se lancer dans… le ski artisanal en créant sa marque Marcel Livet. Il incarne une nouvelle génération d’artisans qui veulent nous faire skier « autrement ».

Les skis Marcel Livet  sont des pièces en bois quasi uniques. Des planches composées avec des essences de bois nobles, travaillées à la main, des décors finement ciselés en marqueterie, un logo moulé en émail. Le tout réalisé par des artisans ébénistes, charpentiers et fondeurs, basés principalement en Isère.

Le nom de l’entreprise, Marcel Livet, sent bon l’alpage et rappellera quelques souvenirs aux plus anciens. Car Marcel Livet a été le président du Club Alpin Français à Lyon dans les années trente. Membre du comité de l’Himalaya durant plus de 10 ans, il a notamment œuvré dans la préparation de la 3e expédition française à l’Himalaya de 1951, à la conquête du toit du monde. Cette expédition, surnommée « l’expédition lyonnaise » finira tragiquement. En effet, le chef d’expédition Roger Duplat et son compagnon de cordée Gilbert Vignes disparaîtront dans la traversée de l’arrête sommitale de la Nanda Devi, à près de 7 800 mètres d’altitude.
Et ce fameux Marcel Livet n’est autre que l’arrière-grand-père de Victor Édouard : « Son nom s’est imposé naturellement car au-delà de l’hommage familial, c’est un clin d’œil à la génération des inventeurs du ski alpin qui l’ont accompagné ».
À 29 ans, cet ingénieur en sciences des matériaux, diplômé de l’Ecam de Lyon, incarne une nouvelle génération d’entrepreneur qui veut « réinventer » un ski alpin plus traditionnel, loin de la compétition, plus proche du terroir et de la nature.
Il s’inscrit dans la lignée des « petits » fabricants de ski en bois qui se sont multipliés en France.

 

 

Les pionniers ont démarré à la fin des années 90. C’est le cas de Rip’n wud à Chamonix ou de Bohême. Cette dernière a obtenu le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). Elle est désormais établie à Chabeuil, au pied du Vercors. D’autres leur ont emboîté le ski, comme Fusta qui a été fondée en 2014 par Julien et Vincent Douzal, deux frères auvergnats qui se sont lancés dans la fabrication de skis « made in Auvergne ». Idris, Brotherwood, Rabbit on the Roof, la Fabrique du Ski sont venus s’ajouter à la liste.

Certains vont plus loin, comme Cyril Cote qui a repris la marque Ski Bois Tardy à son créateur Jean-Pierre Tardy à Saint-Pierre-d’Alvey. Il n’hésite pas à utiliser l’appellation « bio » pour ses planches. Le jeune entrepreneur basé à Saint-Gervais remplace dans sa fabrication la fibre de verre par de la fibre de lin bio qui offre des caractéristiques techniques équivalente à la fibre de verre, en ajoutant de la nervosité au ski.

Tous n’ont qu’une idée en tête, nous faire skier « autrement ».

Une place pour les skis d’artisans

Alors pour faire la différence, Victor veut mettre à profit quelques convictions et un savoir-faire acquis chez l’horloger Suisse Vacheron Constantin, où il a commencé sa carrière.
« Entre le marché du ski industriel qui représente plus de 90 % de la production et le marché du luxe, il y a une place pour le ski artisanal de qualité », explique Victor Édouard qui vend ses paires de ski autour de 1 500 euros (sans fixation). Marcel Livet propose donc une gamme de skis simples (4 références en tout), personnalisables et suffisamment robustes pour être loués. « Nous voulons travailler avec des hôtels de luxe pour leur proposer des produits sur mesure pour leur clientèle » assure le jeune patron.

S’il a financé ses premiers prototypes sur fonds propres, il veut opérer une levée de fonds au printemps pour « industrialiser » sa production. « Mais nous resterons à une échelle artisanale » promet Victor Édouard.

Victor Édouard

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