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Jump : la coopérative ou la contre-révolution à l’ubérisation

Et si un modèle de l’économie sociale et circulaire volait au secours des travailleurs indépendants et réconciliait modèle social français et gig economy? C’est ce que certaines entreprises, comme Jump, fintech spécialiste du portage salarial, tentent de mettre en place en faisant revivre le modèle de la coopérative, à destination des chauffeurs VTC en l’occurrence.

 

Depuis les années 2010 les plateformes sont venues bousculer les modèles sociaux en banalisant le travail indépendant, ou en en abusant pour certains qui voient en ce modèle économique un dévoiement du modèle social. Ces dernières années, la justice française a requalifié en contrat de travail, pour travail dissimulé, plusieurs contrats de chauffeurs et de livreurs de plateformes comme Uber ou encore Deliveroo. Une épée de Damoclès sur les entreprises de la nouvelle économie reposant sur le statut d’indépendant.

C’est dans ce contexte assez incertain pour les plateformes, que ressurgit de manière paradoxale une des plus anciennes formes d’organisation du travail : la coopérative. Cette dernière, faisant partie de l’économie sociale et solidaire, pourrait être la solution pour venir protéger les travailleurs en leur octroyant le statut de salarié en CDI. C’est en tous cas le pari de Jump, une start-up française lancée en 2021 par Nicolas Fayon, Thibault Coulon et Maxime Bouchet, qui vient de créer une coopérative dédiée aux 55 000 chauffeurs VTC en France.

La jeune pousse propose aux chauffeurs VTC de devenir salarié-entrepreneur de Jump, avec un contrat en CDI. De fait, si le nouveau salarié choisit le montant le montant de sa rémunération, il cotise comme tout salarié et jouit ainsi des avantages du salariat. Et Nicolas Fayon, PDG de Jump, de préciser « au bout de trois ans de ce CDI, le chauffeur décidant d’opter pour cette formule pourra être actionnaire de la coopérative et participer à sa gouvernance ».

Le projet d’abord lancé sous forme de pilote auprès d’Uber, Heetch et Bolt, va maintenant être proposé à tous les chauffeurs de ces plateformes, qui pourront choisir sous quel statut ils préfèrent évoluer. Le service n’est pour autant pas gratuit et il en coûtera au nouvel entrepreneur-salarié la somme fixe de 79 euros par mois pour se détacher de toute tâche administrative.

Si une telle initiative était couronnée de succès, la coopérative pourrait se révéler une porte de sortie à la relation parfois conflictuelle que ces plateformes, souvent accusées « d’uberiser » le travail, entretiennent avec les acteurs de l’économie traditionnelle. Car de manière plus générale ce sont les quelque 4 millions d’indépendants qui pourraient bénéficier de cette solution d’avenir empruntant au passé.

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