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Guillaume Benech : Nomophobe, Lycéen Et Déjà Patron

En pleines révisions pour ses épreuves du baccalauréat, Guillaume Benech, l’un des plus jeunes entrepreneurs de France fait une pause pour nous partager son quotidien, mais aussi sa perception du monde de l’entreprise.

À 17 ans, Guillaume Benech a déjà vécu plusieurs vies. Lycéen, écrivain, chroniqueur, conférencier, entrepreneur et fondateur du magazine L’Petit Mardi… Plus rien ne semble arrêter celui qui a déjà démarré un nouveau projet : le Drop, 1ère messagerie ​instantanée pour les imprimés grâce à sa rencontre avec la startup spécialisée dans la réalité augmentée, SnapPress. Et pour cette entrepreneur de la génération Z qui mène sa vie d’une main de maître, “être un patron ne signifie pas être le chef”.

Julie Galeski : Tu es en pleines révisions pour ton baccalauréat. Aujourd’hui, as-tu plus l’âme d’un entrepreneur ou d’un étudiant ?

Guillaume Benech : Instinctivement, je dirais entrepreneur. Cela va plutôt déplaire à mes parents ! (sourire). Au fur et à mesure que je me suis lancé dans des projets, l’entrepreneuriat est devenu une véritable raison de vivre, c’est certainement l’une des choses qui me donne le plus envie de me lever le matin. Et aujourd’hui, le milieu scolaire me déplait fortement… Malheureusement, je n’ai pas le choix !

​En attendant de terminer mes études, j’aime m’investir dans différents projets et les développer : créer une maison d’édition, écrire 3 romans, ​créer et publier un magazine culturel, être chroniqueur sur Canal +, conférencier, m’emparer avec mon smartphone de l’appli SnapPress et permettre la naissance du Drop qui est la première messagerie en réalité augmentée sur l’imprimé.

J.G : Quelle est ta définition du mot « entreprendre » ?

G.B : Entreprendre, c’est avant tout faire en sorte de réaliser ses rêves. Entreprendre est bien plus qu’une passion, c’est une sorte de virus qui se faufile dans nos veines sans même le vouloir, et qui s’installe au chaud dans chaque artère.

Mais entreprendre c’est aussi sentir l’air du temps, voir ce qui va éclore, chercher à sentir les premiers signes annonciateurs encore imperceptibles. Entreprendre, c’est vivre et être bien dans son temps !  

J.G : À seulement 17 ans, ta vie semble déjà aussi chargée que celle d’un patron de PME, à quoi ressemble ton quotidien ?

G.B : Dans une journée normale, en tant que lycéen lambda, je me lève en râlant et en rêvant de rester enroulé dans ma couette.  Puis, je vais au lycée en priant pour que les heures de cours défilent vite. Dès que j’ai une heure de trou, j’en profite pour checker mes mails et passer quelques coups de fil, et le soir, après mes révisions des épreuves anticipées du bac (eh oui !)​,​ je bosse sur L’Petit Mardi ​ma revue littéraire et ​sur mon dernier projet ​SnapPress devant la télé. Et le mercredi, je file souvent sur Paris pour des rendez-vous professionnels.

J.G : En rentrant des cours, tu trouves malgré tout l’énergie pour te consacrer à ta vie d’entrepreneur ?

G.B : ​Bien sûr ! J’ai vraiment besoin de cet équilibre, même si mes journées sont très chargées car mes projets ​me tiennent vraiment à coeur. J’adore l’idée de me challenger en étant innovant et disruptif, c’est ce qui me plait. C’est toujours dans ma tête au quotidien et avec SnapPress, je crois y être parvenu.

J.G : Selon toi, quelles sont les qualités indispensables que doit avoir un entrepreneur ?

C’est une question très subjective. Je pense que chaque entrepreneur a sa propre vision des choses. Néanmoins, à mon goût, il faut surtout de la créativité, de l’imagination, une petite dose d’audace et beaucoup de folie. Ah oui, et il faut aimer prendre des risques et ne pas avoir peur d’inventer, d’innover, de penser à l’inverse des autres​ ! Sinon, à quoi bon se prendre la tête pendant des mois sur un projet ?

J.G : Les entrepreneurs d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, ils ont beaucoup plus d’outils mis à leur disposition, des nouveaux moyens de communication. Fais-tu partie de ceux que l’on surnomme les “digital natives” ?

G.B : Je suis de ceux qu’on revendique comme étant de la génération Z. Et au-delà de ça, je pense être complètement nomophobe, c’est à dire que mon téléphone et moi formons un couple inséparable. Je panique lorsqu’il n’est pas dans ma poche, et j’ai très souvent mon Mac dans mon sac à dos. Quant aux réseaux sociaux, je pense être assez addict à Twitter, réseau social que je trouve pertinent et ​ultra pratique pour interagir avec une communauté ! Bon, et puis, faut être honnête : je dirige une maison d’édition et un groupe de presse, tout en étant concepteur de contenus en réalité augmentée chez SnapPress donc impensable pour moi de ne pas être ​​le plus souvent ​connecté possible.

​Même si je suis passionné de littérature, je suis un digital native, ​le print ​aujourd’hui est pour moi indissociable du ​digital​, les 2 forment un couple et chacun enrichit l’autre. La réalité augmentée justement le permet​ et j’ai trouvé avec le Drop l’outil génial qui me permet de le faire et de le partager avec ma communauté.

J.G : En tant que lycéen-entrepreneur, comment perçois-tu le monde de l’entreprise ?

G.B : De l’entreprise figée dans un modèle des années 80, avec une hiérarchie en pyramide, des services qui vérifient le travail qu’un deuxième service à fait faire par un autre service ? Quelle horreur ! J’aime l’atmosphère des startups, et c’est l’une des choses que j’ai le plus adoré en arrivant chez SnapPress. Quand ils m’ont contacté et que j’ai rencontré le patron de 58 ans, je me suis dit : « Mon Dieu ! Une startup qui développe une technologie innovante en réalité augmentée, gérée par un patron de cet âge là ! », et finalement, en arrivant dans les bureaux, j’ai découvert une énergie débordante et des gens complètement soudés, amicaux et avec la volonté de changer le monde ! Christophe Bossut, est certainement l’entrepreneur le plus investi et énergique que j’ai jamais rencontré… Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est plus âgé que la moyenne des créateurs de startup qu’on a une vision ancienne du monde de l’entreprise !

Le monde de l’entreprise doit absolument s’inspirer des nouvelles méthodes de travail, casser cette hiérarchie débile et plombante. Quand un pigiste de ma boîte propose quelque chose, il est autant écouté que le DRH. Le titre n’est qu’un titre ! ​Il faut valoriser l’intelligence et la personnalité de chacun.

J.G : Pour toi, quand tu entends le terme « patron », qu’est ce que ça représente ?

G.B : On a fait de ce mot quelque chose de très péjoratif. Beaucoup de clichés existent sur les patrons, alors que certains sont peut-être ceux qui s’investissent le plus dans leur boîte… Être un patron ne signifie pas être le chef. Un patron est le navigateur d’un voilier, prêt à virer de bord au moindre changement climatique pour retrouver la bonne route !

J.G : Et ce serait quoi un “bon patron” ?

G.B : C’est avant tout quelqu’un à l’écoute de ses collaborateurs. Il doit être capable de prendre la place de l’un des membres de son équipe s’il n’est pas là. Il connaît sa boite sur le bout des doigts, fera tout pour la faire marcher. C’est une lourde responsabilité, mais c’est certainement la plus enivrante.

J.G : Dans 10 ans, tu t’imagines patron d’une grande entreprise ?

G.B : Hum… Je m’imagine à la tête d’une holding regroupant une maison d’édition, un groupe et une agence de presse, une boite de production de contenus audiovisuels, une agence artistique… Et actionnaire d’une application de réalité augmentée qui aura permis de redonner envie aux gens de redécouvrir le réel et de créer du lien social​​… Vous approuvez ce programme ?!

Julie Galeski

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