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David Hammel (Elmer) : De L’Entreprise Familiale Au CES De Las Vegas

Hammel

David Hammel a rejoint l’entreprise familiale, à l’origine une quincaillerie fondée par son grand-père, et dirige à présent trois structures de tailles différentes, mais toutes dans le même groupe : l’entreprise historique de robinetterie Hammel, la PME Aqua+ et la start-up Elmer. Le dirigeant insuffle le goût de l’innovation à ses équipes, dans un secteur peu changeant. Un pari réussi qui le conduira en janvier prochain au CES de Las Vegas avec une douche « à la française ». Quand l’open innovation s’invite en PME.

Tout commence dans une petite quincaillerie, fondée à Périgueux en 1948 par le grand-père. C’était au lendemain de la guerre, période de reconstruction. 70 ans plus tard, huit heures du matin dans un café du 2ème arrondissement de Paris, à deux pas du sentier. Il fait encore nuit et le petit fils annonce qu’il lance un nouveau concept de douche. Quelque chose de suffisamment ébouriffant pour être sélectionné au Consumer Electronics Show (CES) de janvier 2018.

De la petite boutique familiale au CES de Las Vegas, David Hammel affronte cela avec sérénité et détermination, comme une évolution quasi naturelle de la structure originelle. « L’entreprise s’est toujours développée grâce à la création de structures en interne », retrace le petit fils Hammel, aujourd’hui codirigeant de l’entreprise avec son frère. Depuis 2000, les deux frères ont mis l’accent sur la croissance externe afin de « couvrir tout ce qui permet la gestion de l’eau ». Plomberie, robinetterie, salle de bain et traitement des eaux. Quatre pôles, 15 sociétés, 350 salariés et un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros.    

Fibre entrepreneuriale

Après un petit tour ailleurs, juste après leurs études, ils rejoignent le père, lui aussi dans le business. Comme une évidence. « Je me rendais bien compte de la chance et du privilège que j’avais de pouvoir me faire une telle expérience dans la structure familiale », constate aujourd’hui David Hammel. Mais pas simple de déployer sa fibre entrepreneuriale quand il s’agit de robinets et de tuyaux. « Le marché est vieux, avec des lignes installées », ajoute-t-il. « Un plombier fait toujours le même métier, certes avec un nouveau design et des matériaux différents, mais le métier ne change pas trop. »  

« J’essaie de me demander quel sera le futur de la salle de bain », explique David Hammel. En 2012, les choses s’accélèrent pour le groupe Hammel qui rachète Aqua+, qui conçoit et vend des meubles de salle de bain. « Nous avons pris le temps d’intégrer la structure en respectant sa structure tout en lui inculquant celle du groupe », précise David Hammel. Surtout, le rachat est l’occasion de rebondir et prendre de l’avance sur la concurrence : « nous avons constaté un retour au bien-être, au fait de prendre soin de soi. La salle de bain est peut-être le dernier endroit d’intimité. Sans oublier l’émergence de nouveaux besoins liés à la santé et au fait de recevoir des soins à domicile. » Tout un champ des possible que la société Hammel compte prendre pas à pas.

Douche à la française

L’entrepreneur commence par la douche dont il sent qu’entre la cabine premier prix à monter soi-même et la douche à l’italienne qui demande de gros (et souvent coûteux) travaux, il y a un espace pour « une douche à la française ». Au sein même de l’entreprise historique, une équipe est constituée pour réfléchir à un nouveau concept de douche, faire des recherches sur des matériaux. Marketing, R&D, commerce, achat et produits, plusieurs équipes projets se lancent, accompagnées d’un cabinet pour effectuer une étude de marché. Divisés en trois groupes, les salariés sont tous arrivés à la même conclusion : il faut créer une douche qui s’installe aussi facilement qu’une cabine, mais qui rend l’effet d’une douche à l’italienne. La start-up Elmer est née.

« Dans l’entreprise, tout le monde suivait les avancées du projet », se souvient David Hammel, selon lequel cette période a créé une émulation. En méthode agile, après avoir valider le concept avec Fabernovel, l’équipe d’Elmer fait des « sprint » pour atteindre rapidement des objectifs et s’initie avec 360 Learning à l’intelligence collaborative et à la dématérialisation des échanges grâce à des outils comme Trello. Une nouvelle forme de management qui ne convient pas à tout le monde. Après une période de test sur Elmer, la méthode est déployée peu à peu au reste de l’entreprise, « seulement à partir du moment où l’équipe d’Elmer avait accouché de ses premiers résultats ».

CES de Las Vegas

Le petit d’Elmer est en phase de production, après un peu plus d’un an de gestation. Le produit sera lancé en décembre, juste avant le CES de Las Vegas. « C’est une douche tout en un, facile à installer et à encastrer dans la salle de bain et qui peut être customisée ou sur laquelle on peut ajouter des options. » Comme sur une voiture. Elmer s’est associé à trois autres start-up pour les options : diffuseur d’huiles essentielles, application pour maîtriser la consommation d’eau et limiter le temps de la douche, et système de boîtier vibrateur qui diffuse le son dans la douche.

« Nous avons réalisé un investissement fort en R&D car nous voulons nous différencier sur le produit », indique David Hammel qui a créée au sein de l’entreprise un « lab » avec imprimante 3D et possibilité de faire des tests grandeur nature pour permettre aux ingénieurs, aux techniciens, de venir éprouver leurs idées quand bon leur semble. Et une fois par semestre, un séminaire est planifié pour réfléchir à de nouvelles idées. Avoir des idées n’est pas un objectif en soi. Plusieurs idées sont en gestation et attendent le meilleur moment pour être développées. « Notre enjeu est de sortir le produit », souligne David Hammel qui compte poursuivre la conduite du changement « en douceur et avec pédagogie ». Le groupe Hammel reste une entreprise familiale où le sentiment d’attachement à l’entreprise est très fort.  

 

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