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CodeNekt, le « Doctolib » de l’automobile entretient la cote des véhicules grâce à la blockchain

© Francis Hachem

Faciliter la vie de l’automobiliste, soulager les gestionnaires de flotte d’entreprise, adopter une conduite (éco)-responsable… CodeNekt a développé une solution de suivi administratif et technique inviolable grâce à la blockchain. La start-up fondée par Francis Hachem intéresse une multitude d’acteurs (constructeurs, assureurs, services généraux ou particuliers) qui – grâce à la data – entretient la cote du véhicule. Egalement auteur du livre baptisé « 100 Tips pour devenir un super entrepreneur », l’homme d’affaires geek nous partage aussi sa méthodologie pour se construire un mental de gagnant.           

Blockchain et NFT, cette terminologie est au cœur de votre solution de gestion de flotte automobile. Concrètement, comment fonctionne CodeNekt ? 

Francis Hachem : CodeNekt est une application mobile gratuite pour la gestion administrative et le suivi technique du véhicule. L’idée de départ était de faciliter la vie du propriétaire en lui permettant d’avoir toutes les informations liées à son véhicule dans une seule application. Plus de factures perdues, plus d’échéances techniques oubliées. CodeNekt permet la prise de rendez-vous avec un centre auto ou son garage favori avant l’échéance d’une révision ou en prévention d’une panne. Ensuite, les rapports d’intervention et les documents associés sont automatiquement stockés dans l’application. Ce que je souhaite, c’est que les utilisateurs se disent : « Enfin une solution qui me permette d’avoir l’esprit tranquille et qui me notifie en cas de besoin ». Je veux également leur éviter de jongler avec une multitude d’applications pour au final ne se servir d’aucune… De plus, avoir le suivi régulier du véhicule c’est permettre à son propriétaire de le revendre en toute sérénité et de créer un véritable rapport de confiance au moment de la transaction.

Ce qui nous a amenés à utiliser la blockchain, c’est la volonté de sécuriser au maximum les données recueillies, qu’elles soient relatives au véhicule ou à son conducteur. Nous manipulons des données sensibles et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour les gérer. Par ailleurs, une fois stockées sur la blockchain, ces données ne peuvent plus être modifiées. Une garantie pour s’assurer du vrai kilométrage du véhicule par exemple, au moment de la revente sur le marché de l’occasion. Les données recueillies via l’application CodeNekt sont ensuite encapsulées dans un NFT qui est la représentation numérique du véhicule. Le NFT est transmis de propriétaire en propriétaire et suit donc la vie du véhicule. Nous sommes loin du NFT d’art ou de collection.

En résumé, comme beaucoup aiment à nous le dire, CodeNekt est un mix entre la Carte Vitale et Doctolib, rapporté au secteur de l’automobile.

En traçant la « vie du véhicule », vous intéressez une multitude d’acteurs. Qui a d’ores et déjà adopté CodeNekt ? Quid des premiers retours ? 

Les avantages que l’on propose au propriétaire privé sont les mêmes pour les entreprises qui disposent de flottes automobiles. Ce qu’elles apprécient par-dessus tout, c’est la responsabilisation de leurs collaborateurs sans que cela en coûte à ces derniers. La seule différence, c’est qu’ils pourront apporter leur véhicule de société en révision en temps et en heure. C’est une économie pour l’entreprise car on évite les pannes ou les usures prématurées. Tout le monde est gagnant. En outre, notre ambition est de permettre à tout l’écosystème du véhicule d’utiliser notre solution. Plus les constructeurs, distributeurs, assurances, garages ou centres automobiles adopteront CodeNekt, plus nous pourrons accomplir notre mission de tiers de confiance dans l’industrie automobile.

Nous n’en sommes pour le moment qu’au début de l’aventure. Notre ‘go to market’ cible en premier lieu les gestionnaires de flottes auto. Les premiers retours sont plus qu’encourageants. Ce qui est apprécié en premier lieu, c’est l’automatisation et le processus de notifications qui permettent un gain de temps considérable pour les utilisateurs, mais surtout pour les responsables de flotte. Un important distributeur de véhicules dans ce domaine (que je ne peux pas encore citer) s’intéresse de très près à notre solution. La traçabilité lui permet de mieux mettre en valeur les véhicules au moment de la vente sur le marché de l’occasion. CodeNekt devient un outil de création de valeur pour le buy-back.

© Francis Hachem

 

Utile, mais sensible, la data est un levier important dans la solution que vous développez. De quelle manière veillez-vous à ne pas être trop « intrusifs » dans l’analyse de la conduite des utilisateurs ? 

La data est le nouvel or noir dans le secteur automobile, comme dans bien d’autres d’ailleurs. Les données ont toujours été exploitées par les sociétés dans tous les domaines, souvent au détriment de leurs clients. Nous souhaitons redonner le pouvoir à l’utilisateur en lui permettant de sélectionner quand bon lui semble les données qu’il souhaite partager. Cela se fera dans les paramètres de l’application de manière très simple en activant ligne par ligne le partage des données. Pour ce qui concerne l’analyse de la conduite, le premier à en bénéficier est l’utilisateur. Plus il a une conduite éco-responsable, plus il fera des économies de carburant, de pneus et autres plaquettes de freins, et donc d’argent. Quand on sait que le véhicule est le poste le plus important dans le budget des ménages, cela a énormément de sens. L’utilisateur sera alors enclin à jouer le jeu. Nous gamifions d’ailleurs cela, de manière à augmenter sa participation et rendre son comportement de conduite plus facile à améliorer.

L’analyse de la conduite donne lieu à une note de 1 à 5 qui traduit l’empreinte carbone en prenant en compte la consommation de CO2. Nous ne mesurons en aucun cas les dépassements de limites de vitesse ou autres types d’infractions. Notre rôle n’est pas de “fliquer” les utilisateurs, mais de les coacher en les sensibilisant à une conduite plus souple par exemple. Cela ne peut pas être intrusif dans la mesure où l’utilisateur choisit ou non de permettre l’analyse de sa conduite.

Comme toutes les autres données, l’utilisateur peut en plus choisir de partager sa note avec son assurance. Un conducteur éco-responsable est aussi responsable tout court. Il a un comportement moins accidentogène, ce qui intéresse les assurances et leur permet de récompenser leurs clients en réduisant le montant de leur cotisation. Chacun y trouve son compte.

L’automobile reste l’un des secteurs les plus disruptés en matière d’innovations. Face à une compétition très forte, comment CodeNekt s’active à maintenir un temps d’avance sur ce créneau technologique ? 

J’ai toujours aimé être avant-gardiste. Dans toutes mes aventures entrepreneuriales, mon objectif a été d’innover en permanence en essayant de faire partie des premiers à adopter les technologies émergentes. Au lancement de CodeNekt, j’ai décidé d’aller là où d’autres ne se sont pas aventurés. J’ai accepté d’entendre ça et là : « C’est trop ambitieux », « Comment vas-tu faire pour convaincre tel ou tel acteur ? » ou « Pourquoi les autres ne l’ont pas fait ? »…. Pour moi, le facteur clé de succès est d’exploiter ce qui n’a pas encore été tenté, pour avoir un train d’avance en permanence. Il faut de l’innovation continue pour sortir du lot et faire face à la compétition. CodeNekt exploite des technologies comme l’intelligence artificielle, le big data, le cryptage des données ou encore la blockchain et les NFT. Nous sommes une société technologique et notre force est de rester à la pointe.

Nous voulons être un game changer. Je sais que beaucoup d’acteurs seront gênés par ce que nous voulons faire car cela peut aller à l’encontre de leurs intérêts à court terme. En revanche, notre ambition est de développer de la valeur dont tous pourront bénéficier.

Francis Hachem :  » CodeNekt exploite des technologies comme l’intelligence artificielle, le big data, le cryptage des données ou encore la blockchain et les NFT. Nous sommes une société technologique et notre force est de rester à la pointe. Nous voulons être un game changer.« 

 

Entrepreneur dans l’âme, vous avez également pris la plume pour rédiger un livre sous forme d’outil de développement personnel et d’épanouissement professionnel ; un guide baptisé « 100 Tips pour devenir un super entrepreneur ». Quels sont les prérequis pour qui veut tenter l’aventure ? 

Je dis toujours qu’un bon entrepreneur doit être capable d’aller au bout de ses idées, même s’il doit pivoter en cours de route. Il ne doit jamais se laisser démonter ou détourner par d’autres. Il doit faire preuve de résilience car son parcours sera toujours semé d’embûches. J’ai voulu écrire ce livre car j’ai toujours aimé motiver les entrepreneurs qui avaient besoin d’un coup de boost et aider ceux qui avaient envie de se lancer. Je donne 100 tips issus de mon expérience mais aussi celle des autres. Ils sont assortis d’exemples, de to-do lists ou de références à de grands entrepreneurs. J’aimerais qu’en lisant ce livre, des graines d’entrepreneurs se développent par la simple confiance qu’ils auront en eux.

Il y a en effet une part de développement personnel auquel je suis attaché. Je suis convaincu et – j’en ai eu maintes fois la preuve – que tout est une question de mindset. L’adage qui dit « quand on veut, on peut » est une réalité. Je l’ai vérifié tout au long de mes aventures entrepreneuriales et je l’ai beaucoup observé par ailleurs. Je fais beaucoup de parallèles avec le sport car pour moi un entrepreneur est comme un sportif de haut niveau. Il doit être psychologiquement et physiquement entraîné pour atteindre ses objectifs. Il élabore un plan, met en place des étapes de progression, échoue souvent avec pour seul objectif : réussir.

J’aime cette citation d’Henry Ford que vous mentionnez : « L’échec n’est qu’un moyen de recommencer de manière plus intelligente ». L’école américaine sait valoriser les revers. Mais en France, comment dédramatiser l’échec ? 

L’échec n’est pas considéré de la même manière d’une culture à une autre. Je considère que c’est dramatique pour nos entrepreneurs en France. Si vous échouez, vous êtes marqués au fer rouge. Ça commence dès l’école où les enfants sont classés en bons et mauvais. Les mauvais ne sont pas plus idiots que les bons, ils ont simplement fait des erreurs de parcours, puis on les a désignés comme cancres. On leur colle cette étiquette qu’ils acceptent et s’en accommodent. Nous devrions d’ailleurs beaucoup nous inspirer de certains pays nordiques qui abordent la scolarité d’une manière moins sanctionnée. J’ai rencontré nombre d’entrepreneurs qui ont échoué et sont repassés au salariat par peur de se planter de nouveau, mais surtout parce que notre système ne les encourage pas à réessayer.

Jusqu’il n’y a pas si longtemps, un entrepreneur qui liquidait sa société avait une notation « dénonciatrice » à la Banque de France. Cette note était à la disposition des banques. Autant dire que vous aviez intérêt à montrer patte blanche pour créer une société. Les choses changent peu à peu, mais on est encore loin du système américain qui valorise l’échec. Outre-Atlantique, un échec est considéré comme un apprentissage. Plus on échoue, plus on s’améliore. Celui qui n’échoue pas n’a certainement pas tenté quelque chose d’extraordinaire. Si on parvient à admettre cela en France, on aura encore plus d’entrepreneurs et de belles entreprises qui rayonneront à l’échelle internationale. Je vois beaucoup d’entreprises autour de moi avec de beaux projets et des gens talentueux. Je suis souvent attristé de constater qu’ils se cantonnent au marché français et manquent d’ambition. La raison ? La peur de prendre des risques et … d’échouer.

En cette ère de pandémie, d’affrontement du bloc Occident / Russie et de nouveau monde qui émerge autour de la révolution Web3.0, comment s’approprier au mieux vos préceptes ? 

À mon sens, la première chose à faire est de lutter contre la peur. Il ne s’agit pas de nier ce qui se passe autour de nous, mais simplement de faire en sorte que cela n’affecte pas notre fibre d’entrepreneur. Les plus belles histoires entrepreneuriales se sont développées durant les crises. Nous constatons en effet des événements exceptionnels ces dernières années, mais en même temps nous assistons à une révolution technologique qu’est le web 3.0. Les opportunités sont innombrables et beaucoup de problèmes peuvent être résolus grâce à la blockchain, aux NFT ou aux crypto actifs. Je ne parle même pas du métavers qui est le trait d’union entre la vie réelle et une infinité de cas d’usages virtuels.

Le web 3.0 est à notre époque ce qu’était internet il y a plus de 20 ans. Beaucoup de sociétés voient le jour et une partie importante disparaîtra au bout des quelques années, voire quelques mois. Nous continuons d’apprendre de ces nouvelles technologies et nous découvrons encore ce qu’elles vont permettre de réaliser. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Là encore, nous ne devons pas avoir peur de tester, échouer, apprendre pour enfin sortir des projets dont l’innovation servira des populations entières.

 

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