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Chroniques d’Effectuation #16 : POSQA, Du Papier Augmenté

Posqua

En deux mots. De l’émotion en réalité augmentée.

Thomas Templier, comme son nom l’indique, est un voyageur, un conquérant. Il n’oublie jamais d’envoyer une carte postale à sa mamie. Cette dernière, toujours heureuse de découvrir ses nouvelles aventures, inspire le jeune homme. Dès la fin de ses études, après un Master Entrepreneuriat et Innovation, il se lance à l’assaut de la réalité augmentée pour susciter l’émotion, augmentant par exemple les capacités de la carte postale.  Aujourd’hui, le jeune diplômé de l’ESCE tente de révolutionner la communication en réalité augmentée sur support papier. Sa start-up : POSQA ; et ses Posqartes ont fait le tour du monde et sont désormais en train de prendre le marché par surprise.

Située à Morning Coworking à Clichy, l’équipe POSQA est composée de Thomas, fondateur, Thibaut, graphiste, Rémi, concepteur 3D et Karen, la conseillère avisée. La start-up bénéficie aussi d’une force de vente de cinq business développeurs freelances situés à Lyon, Paris, Rennes et Montpellier.

 

Le problème. Un pont entre les communications.

Le monde de la communication oscille toujours entre l’usage papier et le digital. Or, le papier à usage unique finit bien souvent à la poubelle. Le digital, quant à lui, nécessite avant toute chose une incarnation, un appât afin de créer de l’engagement. Le QR Code pourrait être la solution mais pour Thomas « ce n’est pas esthétique et ça ne fait que rediriger vers une page ». Doutant de l’avenir de la solution QR pour une communication cross-canal, il décide de réfléchir à un autre concept. Thomas pense alors à une solution de communication papier pérenne. Il mise donc sur l’émotion et imagine un outil qui éveille la curiosité de son destinataire.

 

 

Quoi de mieux que la réalité augmentée ! Qui n’a pas rêvé d’avoir le fameux “The Daily Prophet”, journal de Harry Potter aux images animées, entre les mains ?! Défi relevé par Thomas qui propose une carte papier à scanner avec son smartphone pour accéder à une animation en réalité augmentée. Le but ? Transmettre des messages, rediriger sur des pages définies, augmenter le trafic en ligne, collecter des données, dynamiser l’image d’une marque, proposer des jeux-concours…

Cependant, la réalité augmentée demeure un outil peu exploité car très coûteux. Aujourd’hui, pour inclure de la réalité augmentée dans sa campagne publicitaire, une entreprise doit avoir recours à une agence de communication qui va lui facturer son expertise à des tarifs, certes variables, mais toujours très élevés.

 

L’idée. La réalité augmentée accessible à tous.

Thomas veut relier le support papier (cartes postales, prospectus publicitaires, etc) au digital qui offre pléthore de possibilités créatives. Il a l’ambition de développer une solution qui transformera un simple support papier en outil marketing de masse. Pour cela, il a misé sur « la simplicité de la réalité augmentée, permettant d’incorporer des jeux, de la 3D, des vidéos au support papier et ainsi marquer l’utilisateur ». Son objectif : démocratiser l’accès à la réalité augmentée et « la rendre simple et intuitive ».

Toute son innovation repose sur son modèle économique : « prix accessibles et grandes émotions ». Il propose un service complet de création de support papier augmenté, les Posqartes en B2B et B2C. Il réalise ainsi toute la chaîne de valeur : création du contenu en réalité augmentée, design, modélisation d’objets 3D, production et livraison. Le tout à un prix fixe dégressif selon la taille de la commande. Le client peut changer le contenu sur le support déjà distribué et surprendre son auditoire avec un nouveau contenu. Actualisable, la Posqarte se dit écologique et économique.

 

 

La mise en œuvre. Presque comme une lettre à la poste.

POSQA commence son petit bout de chemin à l’Incubateur de l’ESCE en 2017. Thomas, déjà animé par l’envie de transmettre de l’émotion, débute son aventure entrepreneuriale en commercialisant des cartes avec bracelet intégré, celui-ci pouvant servir de badge d’entrée ou de simple goodie. Commercialisé aujourd’hui sous le nom de Pechue.co by POSQA, ce produit a séduit des structures prestigieuses comme la Ligue contre le Cancer, les Meilleurs Ouvriers de France ou encore TF1.
« Le présentateur de TF1 a porté notre bracelet tout au long de la Coupe du Monde que nous avons remportée, coïncidence ? » nous confie Thomas, amusé.

Cette première approche commerciale lui permet de mieux appréhender ce marché qui reste de niche. Face au grand nombre de  « c’est une bonne idée mais je peux faire la même chose en interne », Thomas réalise qu’il doit ajuster son offre. C’est après sa rencontre avec SnapPress, l’application gratuite et grand public qui connecte les supports imprimés au digital, qu’une nouvelle idée se concrétise. « Et si j’incorporais du contenu digital sur mes supports imprimés ?» Thomas peut enfin lier sa volonté de transmettre de l’émotion avec une touche d’innovation. Une semaine plus tard, la licence SnapPress en poche, il lance la Posqarte, carte en réalité augmentée.

Son produit phare séduit rapidement les enseignes. Sur sa première année, POSQA décroche BricoPrivé, Live ! by GL Events, l’ARPP… Les cartes servent aux vœux d’entreprises, envoyer des invitations aux événements ou encore communiquer en interne. En 2018, POSQA prend de l’ampleur et séduit un grand nombre de clients prestigieux tel que Saint-Gobain, Lancôme, Siemens, Peugeot,… mais sa politique de prix abordables permet aussi à certains particuliers de lui commander des faire-part de mariage ou de bar mitzvah. Par exemple, pour Saint- Gobin, POSQA a créé une carte informative et formative, envoyée à l’ensemble des collaborateurs pour présenter les nouveaux joints que le groupe commercialise.

La force du pivot et de l’écoute de Thomas ont permis de redresser la barre avec sagesse. « Malgré des expériences aux résultats variables, à chaque rendez-vous, j’ai appris des choses. Les personnes que j’ai rencontrées étaient humaines et m’ont aidé sur le positionnement de ma boite. » Il lui reste cependant encore des étapes à franchir.

 

Les finances. Un papier en béton.

Thomas a commencé seul et reste à ce jour l’unique associé. Il a financé sa vision avec ses fonds propres et a lancé son entreprise en autofinancement. « J’ai mis toutes mes économies : 8 000 €. C’est une somme conséquente, certes, mais il faut casser le cliché comme quoi il faut 100 000 € pour être entrepreneur » assume Thomas. Si la première année son chiffre d’affaires était de 15 000 €, il devrait atteindre les 120 000 € en 2018.

Avec plus de 80 000 Posqartes vendues depuis son lancement, Thomas espère faire une levée de fonds qui lui permettra d’inonder le marché et de développer sa notoriété. À terme se posera la question de sa relation avec SnapPress pour toujours plus démocratiser la réalité augmentée.

 

Chronique co-réalisée avec @Jean Rognetta, Directeur de la rédaction de Forbes France

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