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Axelle Tessandier, L’Echappée Belle

© DR

Indépendance

J’étais Geek, je faisais du yoga et j’étais végétarienne, autant vous dire que moi San Francisco c’était la maison ! », sourit-elle. Lors de son « retour » sur place, Axelle Tessandier continue de relater l’actualité de la Silicon Valley avant d’être embauchée par Scoop it (outil en ligne pratique pour mettre en place et partager une veille d’informations réactive) en 2011 où, elle officie en tant que directrice marketing afin de développer la marque, créée par deux Français, aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, Axelle Tessandier est rattrapée par son irrépressible envie de « voler de ses propres ailes ». « J’ai toujours eu l’impression d’être un électron libre. L’esprit start-up me correspondait davantage qu’une grosse multinationale. J’ai toujours eu l’envie de monter ma propre structure sans oser le faire ».

Elle franchit pourtant le Rubicon en avril 2013 et fonde AXL Agency, une agence de communication digitale. Et de préciser, tout de go. « Contrairement à ce que les gens pensent, je ne fais pas de relations presse. J’étais vraiment là pour aider les makers, travailler avec les start-uppers, évangéliser la plateforme ». Ses premiers clients se nomment Loïc Le Meur, My Little Paris ou encore Kickstarter. Une dernière aventure qui va profondément la marquer. « En mars 2015, Kickstarter est venu me voir pour ouvrir la plateforme aux start-uppers français. J’avais sous-estimé l’aura de Kickstarter en France et cela a été la mission la plus importante pour ma boite en 3 ans ».  

« Come back home »

La France, justement. Qu’en est-il du rapport à son pays d’origine ? « J’ai passé beaucoup de temps en France pour cette mission et me suis rendu compte qu’en 5 ans, l’écosystème avait considérablement évolué. Il y avait une énergie nouvelle, une véritable volonté de faire des choses ». Et de développer.  « Nous n’avions pas à rougir que ce soit au niveau des talents ou des idées. La réflexion de rentrer en France a alors germé dans mon esprit, alors que je n’étais pas du tout dans cette optique. Ne serais-je pas plus utile ici maintenant que j’ai appris de ma double culture ? »

Deux événements tragiques vont achever de la convaincre de regagner la « mère-patrie » : les attentats de Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre. Mais également les élections régionales de la fin de l’année 2015. « Je ne voulais pas que la France bascule du mauvais côté de l’Histoire », souligne Axelle Tessandier dont l’engagement citoyen est de plus en plus prégnant. « J’ai atterri à Paris le 1er janvier 2016. J’ai remonté ma boîte et je vois comment je peux m’engager à travers mon travail, mes interventions et j’ai essayé de porter la société à laquelle je crois ».  

De la Silicon Valley à la Mutualité

Une vision qui va rapidement croiser celle de celui qui n’est pourtant, à l’époque, qu’un turbulent ministre de l’Economie. « J’avais déjà identifié Emmanuel Macron, lorsque j’étais à San Francisco, mais je ne le connaissais pas plus que cela, même si certaines thématiques relatives à l’Europe où à la diversité développées par ses soins m’intéressaient ». Le 12 mars, elle se rapproche davantage de la sphère du ministre en intervenant lors d’un débat organisé par « Les jeunes avec Macron » auquel participent notamment le député Pascal Terrasse, auteur d’un rapport sur l’économie collaborative et l’économiste Jean-Marc Daniel. De fil en aiguille, Axelle Tessandier pousse la réflexion jusqu’à envisager de soutenir officiellement Emmanuel Macron et son mouvement qui voit le jour au mois d’avril 2016. « Emmanuel Macron n’est pas l’homme qui court après son époque, mais celui qui la comprend », précise celle dont le destin va basculer le 12 juillet 2016 lorsque le ministre et ses équipes font appel à elle pour animer la soirée du grand meeting de la Mutualité.

« J’ai un peu hésité par rapport à ma boîte. Est-ce le rôle d’un entrepreneur de s’engager politiquement », se rappelle-t-elle. Mais son engagement et sa volonté de changer les choses est plus forte et avec une maestria certaine, elle électrise la salle lors d’un discours d’introduction résolument engagé et empreint de sincérité. « Le 12 juillet a été un tournant de ma vie. Au même titre que mon départ à Berlin et l’aventure Palomar 5 ou encore mon installation à San Francisco ». En octobre, son engagement prend encore une autre dimension : elle est nommée déléguée nationale du mouvement.

« Ce qui était pour moi inattendu mais qui, en même temps, me confortait dans mon choix. En Marche! n’est pas un parti politique mais un véritable mouvement. Sur les 9 délégués nationaux trois sont issus de la société civile et trois autres viennent du milieu associatif ». Tout est politique…mais pas partisan. « Nous n’avons pas encore cinq ans à perdre avant de rentrer dans le 21e siècle. Je n’aurai aucun regret et je préfère avoir, et c’est mon côté entrepreneurial, un « Oops » plutôt qu’un « What if… ».  A méditer. 

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