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Amoami | Les peluches nées de la guerre en Ukraine

Et si l’on trouvait des moyens pacifistes et esthétiques pour lutter contre la guerre en Ukraine ? L’association Amoami a sans doute trouvé une partie de la solution : avec un design de peluche adorable, l’association contribue à aider financièrement les femmes ukrainiennes en exil tout en recréant du lien social. Retour pour Forbes France sur une initiative belle et innovante de l’entrepreneur Rafael J. Alcaide.

 

amoami.design

Le logo et slogan de l’association – élaboré par Onss Mhirsi – ©amoami.design

 

Amoamil’association qui offre un travail et donne du sens aux femmes ukrainiens

La guerre en Ukraine semble désormais faire partie de notre quotidien. Depuis le début de l’invasion russe, des millions de femmes ukrainiennes sont arrivées en quête de refuge dans différents pays européens. Experte en droit humanitairen, Roberta Abdanur rapporte : « Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que plus de 6,2 millions de personnes avaient été déplacées hors d’Ukraine». En mars 2022, Rafael J. Alcaide, jeune entrepreneur originaire de Cordoue et Rita Ruiz designer de talent de Marbella, ont décidé de réagir avec une idée simple et originale : créer un réseau coopératif dans lequel les femmes refugiées ukrainiennes confectionnent des peluches par la technique du crochet. L’entrepreneur espagnol explique : « L’objectif est double : financier d’une part, en redistribuant directement une grande partie des revenues aux femmes ukrainiennes mais aussi, social, en redonnant de l’espoir et un travail à ces femmes déracinées ». Tout cela avec un design des plus craquants d’origine japonaise appelé « Amigurumi » qui désigne un jouet rembourré tricoté. Amoami était née. « Une petite peluche peut sembler simple mais peut avoir un très gros impact par la communauté qu’elle crée » continue le cofondateur.

 

Rafael J. Alcaide organisant un des ateliers à Lausanne, Suisse – cofondateur du projet Amoami – ©amoami.design

Yuliia Derkach, l’une des femmes du réseau Amoami relate: « Mes parents et beaucoup de mes amis n’ont pas pu quitter la région ; encore pire,  ils ont été coupés de tout moyen de communication et  je n’ai pas eu de nouvelles d’eux pendant des jours. Le crochet est une activité relaxante qui aide à s’évader l’espace d’un instant de notre situation. Nous avons été formé par des videos Youtube préparé par l’association. ». Yuliia est une jeune femme de la province ukrainienne de Kherson, qui est aujourd’hui au cœur du conflit. Les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs exhorté les civils à la mi-juillet 2022 à évacuer la ville de Kherson avant une contre-offensive. La jeune ukrainienne peut désormais grâce à l’association s’entretenir régulièrement avec d’autres femmes qui partagent la même condition.

 

Yuliia

Yuliia – l’une des femmes originaire de Kherson qui a rejoint du réseau Amoami. ©amoami.design

 

Un Business modèle humanitaire

Le profit de chaque Amigurumi vendu est destiné aux tricoteuses ukrainiennes, à l’achat du matériel et à l’expansion du projet dans d’autres pays. Ainsi, plus de 60% des ventes sont reversé directement à la créatrice de la peluche et chaque peluche est accompagnée d’une carte avec l’ukrainienne qui a conçu la peluche ! Les membres de l’association ont la possibilité de crocheter des Amigurumi depuis chez elles ou lors d’ateliers hebdomadaires organisés à La Casa Encendida à Madrid ou à la paroisse catholique romaine du Sacré-Cœur à Lausanne. Les petits oursons sont aussi respectueux de l’environnement : 100% coton de haute qualité de Scheepjes, un rembourrage hypoallergénique espagnol Kadusi et un sac en jute végétal biodégradable et réutilisable confectionné par CreatingBags à Alicante.

Un projet qui s’internationalise rapidement : de l’Espagne à la France en passant par la Suisse, l’Allemagne et la Roumanie

Les succès sont rapides et croissants. Initié à Madrid, le projet a rapidement gagné d’autres villes espagnoles puis la Suisse à Genève, Lausanne et Basel avec l’aide de Free Ukraine et à Zurich avec le soutien actif de Martin Wigger de Kulturhaus Helferei. Actuellement, Amoami compte plus d’une centaine de femmes ukrainiennes entre l’Espagne, la Suisse et la France. Les ventes ne connaissent quant à elles pas de frontières : Australie, USA, Suède, etc… La France apporte aussi son soutien par le biais du Comité de coordination d’aide à l’Ukrainien partenariat avec l’Ambassade d’Ukraine en France.« Le président de la République a été clair : c’est aux Ukrainiens de définir ce qu’ils appellent une victoire. Nous ne nous substituerons pas à eux« , assure l’ambassadeur de France en Ukraine Etienne de Poncins. L’ONG suisse FreeUkraine fondée en 2014 par Anna Lysenko et Kristiana Ivchenko, qui a commencé comme un réseau de soutien culturel et éducatif pour la population ukrainienne collabore activement avec Amoami. Des négociations sont en cours pour créer de nouvelles communautés de tricoteusses en Allemagne, Pologne, République Tchèque et Roumanie. C’est en effet en Roumanie où des liens importants avec des associations telles que YouHub, dirigée par Andreeas Novacovici et Eliza Chifu et financée en partie par CARE France se sont tissés pour mettre en place un nouveau réseau roumain.

 

Peluche Amoami

Les peluches Amoami – disponible en vente sur Instagram et Facebook à partir de 44€ – ©amoami.design

 

Pour ceux qui voudraient les rejoindre

L’association est en pleine croissance : elle recherche tant des ukrainiennes pour rejoindre le réseau que des lieux pour distribuer les peluches et des volontaires pour rejoindre l’équipe. Pour les lecteurs qui voudraient les contacter ou acheter une peluche (livrée sous une semaine partout en Europe) : amoami.design ou par email [email protected]

 

« A lire également: Union européenne : L’Ukraine obtient le statut de candidat« 

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