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Vincent Farret d’Astiès (Zephalto) : « Je voulais qu’on puisse partir dans l’espace comme on part en voilier »

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Zephalto est une entreprise innovante qui rêve de proposer des voyages en ballon dans la stratosphère. La Start-up héraultaise a déjà mis en place des prototypes et réalisé plusieurs vols d’essai. Son objectif est désormais d’être opérationnel à l’horizon 2024. Entretien avec Vincent Farret d’Astiès, fondateur et président de Zephalto. 

Forbes France : Comment un tel projet vous est-il venu à l’idée ? 

Vincent Farret d’Astiès : A la base c’était un rêve, le rêve d’aller très haut, de voir les étoiles sans polluer. Je voulais qu’on puisse partir dans l’espace comme on part en voilier, sans limite de temps, porté par les éléments et sans laisser d’empreinte carbone. 

C’était vraiment le rêve un peu fou du début et de fil en aiguille j’ai voulu creuser puisque je suis ingénieur en aéronautique. J’ai cherché des solutions. J’ai alors commencé à travailler avec des experts de l’agence spatiale française, le CNES. En 2016 j’ai fondé  Zephalto, afin que mon rêve puisse être partagé avec le public. 

Notre but principal est d’emmener des passagers dans la stratosphère,  aux portes de l’espace mais nous avons aussi comme projet d’emmener des équipements scientifiques et industriels pour les tester. 

D’où proviennent les fonds qui financent le projet ? 

V. F. d’A. : Il y a eu une première levée de fonds il y a 4 ans, nous avons obtenu des financements publics et privé ; nous entamons aujourd’hui une nouvelle levée de fonds pour aborder la phase commerciale. 

On a élaboré deux prototypes. Le but, désormais, c’est de construire des nacelles pressurisées. Evidemment, il faut des financements plus importants. Pour cela, on peut s’appuyer sur des fonds d’investissements, des grandes entreprises qui croient en notre projet mais également sur des particuliers. 

Les particuliers qui investissent chez nous, sont des personnes assez aisées, intéressées par les voyages spatiaux mais aussi par le côté industriel et écologique du projet. C’est ce que l’on appelle des Business Angels. 

Il ne faut pas oublier les subventions publiques provenant de la région Occitanie mais aussi de l’Union européenne qui y trouve un intérêt stratégique. 

Comment est-il possible d’avoir un impact écologique neutre ? 

V. F. d’A. :Le vol en lui-même ne consomme pas de carbone. Il n’est pas alimenté par des énergies fossiles. On utilise juste du gaz porteur et l’énergie solaire pour monter et descendre. Grâce aux nouvelles technologies, l’enveloppe de nos ballons est réutilisable. Cette caractéristique fait que l’on diminue encore notre impact carbone.  

Où en êtes-vous actuellement dans la conquête de la stratosphère ? 

V. F. d’A. :Comme je vous le disais, il y a eu deux générations de prototypes. Le premier a volé en basse altitude, le second également mais avec en plus des pilotes à bord. Celui-ci est capable d’aller très haut car tous nos matériaux sont faits pour résister à – 80 degrés. On va aborder la montée en altitude dès la phase suivante. L’idée c’est de mettre dès le départ les pilotes au cœur du processus sachant qu’on a la chance de bénéficier de toute la connaissance du CNES dans ce domaine. 

Nous voulons être opérationnel pour 2024. Zephalto met l’accent sur la sécurité, donc on ne brûlera pas les étapes mais avec l’apport technologique du CNES, nous pensons que nos vols seront bientôt opérationnels. De plus, le ballon reste quelque chose de très très simple à concevoir par rapport à un avion. 

Quels sont les développements technologiques que vous allez apporter aux secteurs du tourisme spatial ? 

V. F. d’A. :On a développé notre propre régulateur d’altitude qui augmente la sécurité des vols en stabilisant la trajectoire. Cela facilite l’insertion dans la circulation aérienne car le ballon peut monter, descendre ou rester en palier sans limite de temps.

 Actuellement, les autres ballons ont besoin de descendre en parachute lors des vols dans la stratosphère. Ces derniers s’effectuent donc dans des déserts comme le Grand Nord canadien ou l’Arizona. Grâce au régulateur d’altitude, nous pouvons voler en France. 

L’idée c’est de ne pas avoir besoin d’infrastructure, il suffit qu’il y ait un grand terrain et on peut décoller. Le ballon pourra faire des paliers durant le trajet, mais aussi plusieurs montées et descentes, ce qui apportera du confort pour les futurs passagers. 

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