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Uber Bouté Hors De Londres ? La Mobilisation Bat Son Plein

© Getty Images

L’autorité des transports à Londres (Transport for London ou l’acronyme TfL) a retiré son droit d’opérer à Uber dans la capitale britannique, plongeant ainsi le contingent de 40 000 chauffeurs  dans l’incertitude la plus totale. Toutefois les discussions se poursuivent entre l’état-major du mastodonte américain et les responsables publics britanniques, et une pétition contre l’interdiction a déjà recueilli 500 000 signatures.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Uber, « champion du monde » des VTC, pourrait prochainement perdre le droit d’opérer sur l’un de ses principaux marchés, en l’occurrence Londres. Le compte à rebours est enclenché et  le groupe américain verra sa licence expirer le 1er octobre… mais sera en mesure de poursuivre ses activités dans la capitale anglaise jusqu’à épuisement de tous les recours juridiques, Uber disposant, à partir de cette date, de 21 jours pour faire appel. Une décision justifiée de la sorte par les autorités : « TfL considère que l’approche et l’attitude d’Uber démontrent un manque de responsabilité de l’entreprise en ce qui concerne un certain nombre d’aspects ayant de possibles implications en termes de sécurité publique ». Fin de citation.  

Groggy par cette annonce, Uber n’est néanmoins pas disposé à se laisser faire… même si le maire de Londres, Sadiq Khan a, de facto, abondé dans le sens de l’autorité des transports – organisme sous sa tutelle -, mettant le géant du VTC face à ses responsabilités. «Toutes les entreprises présentes à Londres doivent respecter les règles et adhérer aux normes les plus élevées que nous attendons de leur part, particulièrement lorsqu’il s’agit de la sécurité des clients ». Et d’asséner le coup de grâce. « Il serait erroné que la TfL continue d’accorder une licence à Uber si, de quelque manière que ce soit, cela pouvait constituer une menace contre la sécurité des Londoniens. Toutefois de nombreux usagers ont dénoncé cette « mise à l’arrêt » programmé de la plateforme… via une pétition mise sur orbite par le groupe américain.

500 000 signatures contre l’interdiction

Et force est de constater que cette dernière a remporté un succès franc et massif. En effet, lancée ce vendredi,  la pétition avait déjà recueilli, 24h plus tard, plus de 500 000 signatures. Un « engouement » essentiellement imputable à l’implantation historique de Uber à Londres. Comme évoqué en préambule, la plateforme créée par Travis Kalanick compte 40 000 chauffeurs et trois millions d’utilisateurs à Londres, pour un total de un million de courses par semaine.  Une mise hors circulation ferait évidemment les affaires de la concurrence qui suit le dossier de très près. 

Londres est un marché colossal où se côtoient les traditionnels taxis noirs, des compagnies de taxi privées comme Addison Lee et des sociétés de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) comme Get et Hailo, qui fait désormais partie de MyTaxi, du groupe Daimler. Sans oublier de nouveaux venus aux dents longues comme Taxify, start-up estonienne, qui a récemment mis le cap sur la Perfide Albion avec 3 000 chauffeurs pour desservir l’ensemble de Londres.  Cette dernière a rappelé, comme argument de vente, qu’elle prélevait une commission de 15% sur les courses commandées via sa plate-forme en ligne quand Uber prend 20% à 25% à Londres. 

Uber met de l’eau dans son vin

Outre cette offensive médiatique par l’intermédiaire de cette pétition, Uber n’en oublie pas néanmoins de soigner ses relations avec l’autorité des transports, ultime décideur de l’avenir de la plateforme en terre londonienne. Ainsi, selon le Sunday Times, le spécialiste de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) prévoit d’avancer des mesures en termes de sécurité des passagers et de prestations sociales de ces chauffeurs, notamment en matière de congés payés et, surtout, éternelle pomme de discorde, d’heures travaillées.  Mais Uber déplore également le manque de dialogue, à ses yeux, avec l’autorité compétente.  « Quoiqu’on ne nous ait pas demandé de faire de changement, nous aimerions savoir ce que nous pouvons faire », a déclaré à l’hebdomadaire britannique Tom Elvidge, le patron des activités londoniennes de Uber. Et de préciser. « Mais cela nécessite un dialogue que nous n’avons malheureusement pas été en mesure d’obtenir récemment ».

Une nouvelle pierre dans le jardin de la plateforme de VTC  qui a fait état d’une perte nette de 645 millions de dollars contre 708 millions au premier trimestre et 991 millions au quatrième trimestre 2016. N’étant pas coté en bourse, le groupe n’est pas tenu de rendre ses comptes publics mais il en a pris l’habitude, l’IPO étant un objectif « un jour ou l’autre » selon le vocable en vigueur, aucune date n’ayant été arrêtée à ce jour. Mais  ce « projet » devrait rester d’actualité avec la nouvelle direction pilotée par l’ancien patron d’Expedia Dara Khosrowshahi. Privé de sa licence à Londres, le redressement tant attendu pourrait néanmoins prendre plus de temps qu’escompté.

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