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Emmanuel Macron Regonfle Le Moral Des Entreprises Allemandes

L'acession à l'Elysée d'Emmanuel Macron a galavanisé le moral des chefs d'entreprise allemands.© Getty Images

La première puissance économique européenne a vu son indice mesurant le climat des affaires (ifo) –indicateur particulièrement scruté par les analystes – atteindre son plus haut niveau depuis 1991… grâce à l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence française.

En Allemagne (aussi) on déroule le tapis rouge à Emmanuel Macron dont l’arrivée à la tête du vaisseau amiral France – accessoirement second partenaire commercial individuel de l’Allemagne – a galvanisé le moral des chefs d’entreprise outre-Rhin. En effet, comme chaque mois, « l’indice ifo », du nom de l’institut munichois chargé mensuellement de recueillir les données nécessaires à l’élaboration dudit indice, était particulièrement attendu par les principaux acteurs économiques du pays. Et c’est peu dire que la publication du mois de mai a surpris les analystes. Ainsi, l’indice du « climat des affaires », comme il est plus prosaïquement désigné, et calculé à partir d’un échantillon de quelques 7 000 entreprises, a atteint 114,6 en mai contre 113,0 (un chiffre revu en hausse) en avril. Là où le consensus Reuters tablait sur une très légère amélioration à… 113,1.

Invité à commenter ces chiffres, l’un des économistes de l’ifo a clairement corrélé cette surprenante progression à la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle française contre « l’épouvantail » – du moins pour les marchés et l’Union européenne – Marine Le Pen. « Cette nouvelle positive (ndlr : l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée) a donné un coup de fouet.  Cela veut dire qu’il n’y a pas sur l’Union européenne de pression aussi vive qu’il y a un an », a souligné Klaus Wohlrabe, cité par Reuters. Et d’ajouter également, lors de ce point mensuel, que ni le Brexit ni la politique du président américain Donald Trump n’avaient encore eu d’effets manifestes – positifs ou négatifs – sur l’économie allemande.

La Bourse en effervescence… en France

Dans l’Hexagone, ce sont davantage les marchés actions qui ont réagi à l’arrivée du jeune président… et ce, avant même son élection entérinée, les investisseurs ayant déjà très largement anticipé sa victoire face à Marine Le Pen. Ce scénario ne faisait, en effet, aucun doute dans l’esprit des marchés, et ce dès le lundi 24 avril, soit au lendemain du premier tour. Ainsi, sur cette seule séance suivant ce « premier » verdict des urnes, le CAC 40 a décollé de 4,14% (+4,11% sur l’ensemble de la semaine « post-premier tour » à 5 267,33 points), ce qui a permis de dégager l’horizon obstrué des analystes et permis au CAC 40 de signer sa meilleure performance hebdomadaire depuis le début de l’année 2017.

Un soulagement pour de nombreux investisseurs mais qui, selon certains analystes, ont très largement exagéré le risque politique, une victoire de Marine Le Pen faisant office de chimère. « Le risque politique a été surévalué parce que les investisseurs avaient encore en mémoire le traumatisme du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Le risque politique, s’il a été le principal moteur des investisseurs depuis maintenant six mois, voire même davantage, n’est, aujourd’hui, plus un marqueur aussi important pour les investisseurs. Ce qui est, à mon sens, une excellente chose », ajoute Christopher Dembik dans nos colonnes, analyste et chef de groupe Macroéconomique chez Saxo Bank.

Excellente nouvelle pour Angela Merkel

Retour en Allemagne où l’indice ifo s’affirme comme le point d’orgue d’une kyrielle de statistiques témoignant de la robustesse de l’économie germanique. « Les fortes statistiques allemandes du jour sont une nouvelle preuve que, non seulement l’économie allemande, mais encore l’économie de la zone euro dans son ensemble, pourraient bien devenir la bonne surprise de 2017 pour ce qui est de la croissance », souligne Carsten Brzeski, économiste d’ING, toujours cité par Reuters. Pour rappel, la croissance au premier trimestre outre-Rhin était de 0,6%.

Enfin, du point de vue strictement politique, la bonne tenue de l’économie allemande dans son ensemble constitue une excellente nouvelle pour la Chancelière Merkel qui briguera, lors des élections législatives de septembre, un quatrième mandat. Forte de tous ces éléments, la « candidate sortante » disposera d’un bilan, du moins sur le front économique, particulièrement bon et pourra, dès lors, se prévaloir de ses brillants résultats face au coup de boutoir de ses adversaires, Martin Schulz en tête. Se faire (ré) élire sur son bilan, encore une différence notable avec « le voisin français ».

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