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Malgré Vuitton Et Dior Au Sommet, LVMH Reste Plombé Par La Chine

Getty Images

Particulièrement attendu après les craintes autour d’une demande chinoise devenue incontournable, LVMH a ouvert le bal des résultats du troisième trimestre ce mardi soir. Et le numéro 1 mondial du luxe a maintenu la cadence comme en atteste, une fois de plus, l’excellente tenue de ses fleurons Vuitton et Dior. Insuffisant pour néanmoins rassurer un marché toujours focalisé sur la Chine. 

Les joyaux de la couronne LVMH vont bien. Merci pour eux. Et pourtant…Malgré des résultats en ligne avec les attentes et une surperformance de sa division phare « Mode-maroquinerie » les craintes persistantes sur la demande chinoise  ont eu raison du titre LVMH, ce mercredi matin à l’ouverture de la Bourse. Si le titre a cédé près de 6% depuis le 28 septembre à cause de ce « supplice chinois », il est également en grosse difficulté ce matin où il cède plus de 4,13% à 273,5 euros, entraînant de facto dans son sillage Kering qui plonge de 5,62% à 398,2 euros tandis que Hermès abandonne 3,72% à 512,6 euros. A Londres, Burberry lâche 4,229%, tandis qu’à Zurich, Richemont cède 2,88% et Swatch 3,02%. « Le trimestre devrait marquer le début du ralentissement cyclique de la croissance des ventes pour LVMH et le secteur », ont commenté les analystes de Société Générale cité par Reuters.  Mais le groupe de Bernard Arnault, s’il a perdu son titre honorifique de première capitalisation du CAC 40 dans l’intervalle au profit de Total, a néanmoins signé un troisième trimestre digne de son rang. Le mérite en revient notamment, comme évoqué, à la Mode-Maroquinerie et ses deux plus éminents représentants, à savoir Dior et l’incontournable Louis Vuitton, première marque de luxe mondiale. 

Principal centre de profits de l’empire tentaculaire aux 70 marques de l’avenue  Montaigne, le pôle Mode-Maroquinerie a vu ses ventes progresser de 14%, contre 15% au premier semestre, soit une croissance supérieure aux attentes du marchés qui escomptait 12%. Ce qui aurait eu de quoi apaiser les craintes d’investisseurs sur le qui-vive et dont le regard, est largement tourné vers la Chine où les turpitudes de la Bourse de Shanghai inquiètent. Il n’en a, malheureusement pour LVMH, rien été. Cette période de turbulences qui se prolonge est liée à la demande chinoise susmentionnée, à la dépréciation du yuan mais aussi (et surtout) aux conséquences de la guerre commerciale sino-américaine sur la croissance de la Chine qui occupe très largement l’esprit des opérateurs depuis la rentrée. Même si LVMH avait déjà « préparé le terrain » lors de la publication des résultats du premier semestre, fin juillet.

Le regard tourné vers la Chine

« Bien que l’industrie du luxe ne soit pas en première ligne dans cette affaire, un tel risque aurait certainement quelques conséquences négatives pour nous », avait averti, à l’époque, Jean-Jacques Guiony, directeur financier du numéro 1 mondial. Dans une note publiée jeudi dernier et relayée par Reuters, le bureau d’études Bryan Garnier juge probable un ralentissement de la croissance du luxe au cours des prochains trimestres, entre autres en raison de bases de comparaison défavorables et des incertitudes au sein du marché de l’empire du Milieu. La croissance organique des ventes du secteur, qui a atteint 10% au premier semestre, devrait ainsi revenir à 8% au second et « la normalisation devrait se poursuivre en 2019 avec une croissance organique des ventes de 6%, en ligne avec la moyenne historique », poursuit le broker.  

Pour rappel, la clientèle chinoise compte pour 32% des ventes mondiales du luxe, une proportion qui devrait atteindre 40% d’ici 2024, selon le Boston Consulting Group pour qui ces consommateurs contribueront alors à 70% à la croissance du secteur. En attendant les publications de ses concurrents Kering et Hermès,  LVMH a, globalement, signé des résultats en ligne avec le marché avec des ventes de 33,1 milliards d’euros sur 9 mois, en croissance de 10% en données publiées comme escompté par le consensus Inquiry Financial pour Reuters et de 11% à taux de change et périmètre constants.  Si Vuitton et ses ventes estimées peu ou prou à 9 milliards d’euros dont un tiers de clients chinois – LVMH ne dévoilant pas, dans le détail, les comptes du malletier- profite d’une « forte dynamique » trimestre après trimestre, l’autre division phare de LVMH Vins et Spiritueux (la deuxième en termes de profit) n’est pas en reste au troisième trimestre. 

Vin et Spiritueux en hausse

Le « cocon » de Moët et Chandon, de Dom Perignon et du cognac Hennessy a repris sa marche en avant, avec un rebond des ventes (+7%) grâce à la reprise des ventes en volume de Hennessy en Chine, le groupe ayant purgé des excès de stocks constitués auprès des grossistes en début d’année. Dans le reste de la galaxie LVMH,  la croissance s’est quelque peu ralentie tout en restant à un niveau robuste. La division Montres-Joaillerie (Tag Heuer, Bulgari ou Chaumet) a vu ses ventes s’apprécier de 10% contre 16% au premier semestre tandis que les parfums et les cosmétiques (Dior, Guerlain) marquent également le pas avec une augmentation de 11% contre 16% sur les six premiers mois de l’année 2018, et ce en dépit du lancement de « Joy », dernier né des parfums féminins de Dior. Mais l’essentiel est ailleurs. De l’autre côté de la planète.  

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