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Les Femmes Sont Plus Diplômées Que Les Hommes Mais Gagnent Moins Bien Leur Vie

femmes diplôméesGettyImages

Aux États-Unis, les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes depuis les années 1980, et pour la première fois la population active américaine comprend plus de femmes diplômées que d’hommes diplômés. Les femmes issues de minorités font également plus d’études, entraînant ainsi d’importants gains en termes de création d’emplois pour cette tranche de la population. Pourtant, malgré tous ces progrès, les femmes, et en particulier les femmes issues de minorités, sont encore loin d’atteindre la parité avec les hommes dans le monde du travail.

Selon une nouvelle étude du Pew Research Center, qui a analysé les données du Département du Travail des États-Unis, les femmes de 25 ans et plus représentent aujourd’hui 50,2 % des travailleurs diplômés. Cela représente 11 % de plus qu’en 2000.

Le taux d’emploi pour les femmes issues de minorités connaît également une hausse significative. En effet, le pourcentage de femmes hispaniques âgées de 25 à 54 ans occupant un emploi a augmenté de 2,2 % depuis 2007. C’est la plus forte progression pour cette période. Les femmes noires se placent en deuxième position, avec 1,6 % d’emplois supplémentaires au cours de la même période. Le New York Times attribue cette augmentation en partie à la hausse du taux d’inscription des femmes hispaniques à l’université (la proportion de femmes hispaniques poursuivant des études universitaires est passée de 36 % en 2010 à 41 % en 2016) et à la baisse du taux de fécondité chez les femmes noires et hispaniques.

Nous devrions nous réjouir de ces progrès, qui démontrent que le champ des possibles s’élargit pour les femmes américaines. Mais sont-ils le signe de la fin de l’écart salarial entre les femmes et les hommes ? Hélas, non. Si l’éducation et la participation au marché du travail indiquent bien une progression indéniable des femmes, de nombreux obstacles les empêchent encore d’être payées autant que les hommes. En voici quelques exemples.

Les préjugés inconscients empêchent les femmes d’atteindre les échelons supérieurs des entreprises. En effet, parmi le classement Fortune 500, seuls 33 chefs d’entreprise sont des femmes. Bien qu’il s’agisse d’un record, moins de 7 % des grandes sociétés ont une femme pour PDG. Les femmes diplômées sont embauchées à taux égal par rapport aux hommes, mais ne sont pas promues au même rythme que leurs homologues masculins. De plus, la plupart des femmes PDG du classement Fortune 500 sont blanches (à l’exception de Mary Winston de chez Bed Bath & Beyond), suggérant ainsi que les femmes issues de minorités ont plus de difficulté à gravir les échelons des entreprises. Cette lutte vers le sommet est probablement imputable à des préjugés inconscients, qui conduisent à une préférence envers les hommes blancs pour les postes à haute responsabilité. L’augmentation du nombre de femmes et de minorités au sommet de la hiérarchie contribuera à réduire ce préjugé, mais il faudra s’armer de patience.

Les femmes diplômées dans les spécialités scientifiques sont encore trop peu nombreuses. En effet, bien que les femmes obtiennent en moyenne plus de diplômes que les hommes, elles ne représentent que 25 % des diplômés dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques. Ces spécialités ont souvent un fort potentiel en termes de revenus futurs, et l’absence des femmes contribue sans nul doute à l’écart de salaire avec les hommes. Même les femmes diplômées en informatique ont moins de chance de trouver un emploi dans ce domaine, à qualification égale avec les hommes. De même, les femmes spécialisées en ingénierie ont moins de chance de trouver un travail correspondant à leurs études. De toute évidence, d’autres efforts doivent être déployés pour attirer les femmes et les minorités dans ces domaines.

La question de la garde d’enfants demeure un problème. Les femmes sont encore souvent associées à la garde des enfants, et acceptent pour ce faire des emplois leur assurant une certaine flexibilité, afin de se rendre disponible pour leur(s) enfant(s). Pour obtenir cette flexibilité, les femmes sacrifient souvent d’autres avantages, tels qu’un salaire plus élevé ou une possibilité d’évolution dans l’entreprise. Nous sommes donc face à un double problème. Tout d’abord, pour assurer une égalité réelle, les hommes doivent participer tout autant que les femmes à la garde des enfants. Ensuite, le lieu de travail doit proposer une flexibilité à la fois aux mères et aux pères, afin que personne n’ait à choisir entre le job idéal et ses obligations parentales. D’autres pays sont bien plus en avance en la matière, notamment la Finlande, avec 92 % d’entreprises proposant des horaires flexibles. La Norvège offre pour sa part des congés parentaux obligatoires, de sorte qu’aucune stigmatisation n’accompagne la prise de congés. D’autres pays fournissent également des services de garde d’enfants abordables, ou subventionnent en partie les dépenses liées à la garde des enfants. 

Pendant longtemps, nous avons attribué l’absence des femmes dans les postes à haute responsabilité au fait qu’elles n’étaient pas suffisamment nombreuses. En d’autres termes, la population active ne comprenait pas assez de femmes diplômées pour permettre aux entreprises d’avoir un nombre égal d’hommes et de femmes dans leurs effectifs. Cette excuse n’est aujourd’hui plus valable, et nous devons nous attaquer aux obstacles qui freinent les femmes, afin qu’elles puissent être réellement égales aux hommes sur le marché du travail.

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