logo_blanc
Rechercher

Les Ambitions D’Atlantic Airways Pour Dynamiser Le Tourisme Aux Iles Féroé

©A320 Atlantic Airways

Constellées par 18 îles rocheuses de l’Atlantique Nord, entre la Norvège et l’Islande, les Iles Féroé appartiennent encore à ces destinations dites « confidentielles ». Mais plus pour longtemps. La compagnie nationale de cet archipel préservé vient de frapper un grand coup en inaugurant cet été une ligne directe Paris – Vagar. Objectif : faire de Paris le hub du petit Poucet nordique en vue de dynamiser le tourisme. Rencontre avec Jóhanna á Bergi, charismatique présidente d’Atlantic Airways, qui décline pour Forbes sa feuille de route et ses nombreuses ambitions.

Depuis le 1er juillet, vous proposez une desserte aérienne directe pour relier Paris à Vagar trois fois par semaine. Quelles sont vos ambitions pour le marché français ?

Paris est un centre névralgique en Europe. Nous souhaitons faire de la capitale française un hub stratégique pour dynamiser le tourisme des Iles Féroé. A terme, nous visons un vol quotidien Paris – Vagar. Chez Atlantic Airways, nous sommes très honorés d’avoir signé un partage de codes avec Air France-KLM, deux compagnies emblématiques de l’aéronautique. Etre connecté à l’un des plus gros hubs d’Europe donnera aux voyageurs du monde entier une nouvelle et une plus grande porte d’entrée à nos 18 îles qui ont beaucoup à offrir aux amoureux de la nature, aux grands randonneurs et aux adeptes de destinations patrimoniales encore confidentielles.

Le tarif proposé se veut également attractif avec un billet aller-retour qui avoisine les 220 €. Est-ce un prix de lancement ou souhaitez-vous vous positionner comme une compagnie accessible ?

Notre positionnement est clairement axé sur une approche low-fare car notre objectif est de renforcer le flux touristique. A cela s’ajoute le segment de la clientèle MICE (événements professionnels) que nous ambitionnons aussi d’élargir. Pour l’heure, nous attirons principalement les voyageurs d’affaires originaires de Scandinavie, de fait nous voudrions développer les autres marchés dont la France. Je précise cependant que nous ne souhaitons pas tendre vers le tourisme de masse. Les gens qui nous visitent sont très actifs pendant leurs séjours et privilégient les destinations dites ‘outdoor’. Notre archipel appartient à ces paradis verts.

Diriez-vous que c’est un choix des instances féringiennes de ne pas trop communiquer sur la destination auprès du grand public, de se préserver du tourisme de masse ?

Nous essayons en effet de trouver le bon équilibre entre la promotion de notre destination et la bonne capacité d’accueil. Le plus important à nos yeux est d’offrir la meilleure expérience touristique possible, notre approche s’avère donc incompatible avec le tourisme de masse. Il faut aussi savoir que pour le moment notre parc hôtelier est assez réduit… Conscients de nos limites, les instances féringiennes ont lancé plusieurs constructions d’hôtels allant du trois au cinq étoiles. Dès 2020, plusieurs établissements seront opérationnels. Quoi qu’il en soit, il n’y aura jamais d’urbanisation à outrance car nous prioriserons toujours la qualité plutôt que la quantité.

Jóhanna á Bergi : « Etre connecté à l’un des plus gros hubs d’Europe donnera aux voyageurs du monde entier une nouvelle et une plus grande porte d’entrée à nos 18 îles. »

Parlez-nous des prestations que vous avez déployé à bord ?

Nous avons une seule classe, ce qui d’ailleurs fut un véritable challenge lorsque nous sommes entrés en discussions avec Air France-KLM ! La plupart des compagnies nationales ont une Business Class, Economy Premium contrairement à Atlantic Airways qui a toujours été mono-classe. Ce n’est pas un choix mais plutôt un réflexe culturel : notre modèle de société est érigé selon une approche égalitaire où il n’est pas envisageable de créer des catégories. Aux Iles Féroé, tout le monde connaît tout le monde ! Alors en tant que compagnie nationale, nous nous devons bien sûr de refléter les valeurs prônées par notre nation.

Notre flotte, aujourd’hui composée de trois avions, deux Airbus A319 de 144 sièges et un A320, accueillera prochainement l’A320 Neo. Un modèle moins énergivore qui a vocation à remplacer l’ensemble de nos avions. D’un point de vue serviciel, nous comptons déployer le Wifi à bord avec l’arrivée de cette nouvelle génération d’appareils. Quant à la restauration, elle est payante mais toujours à un prix très étudié.

Vous étendez également votre flotte et connecterez l’archipel aux États-Unis. L’Amérique s’affiche-t-elle comme l’un de vos marchés à fort potentiel aussi ? 

C’est un marché intéressant pour nous. Nous commencerons par un vol une fois par semaine sur trois périodes clefs : l’été, septembre/octobre et avril/mai. Je suis convaincue que cela deviendra une route régulière d’ici quelques années. Notre but est de connecter les Féringiens des deux côtés : Europe et Amérique pour qu’ils accèdent plus facilement aux villes américaines et européennes sans avoir nécessairement à passer par le Danemark. A travers ce développement outre Atlantique, nous dynamiserons les entrées touristiques et gagnerons encore en visibilité.

Pour toute personne désirant expérimenter la destination, quels sont selon vous les immanquables à découvrir ?

Il n’y a rien de mieux que de louer une voiture et de partir explorer l’archipel, à son rythme et en toute liberté ! Au final, grâce à notre excellent réseau routier, très peu d’îles ne sont accessibles que par les airs ou par les mers. La découverte du pays en hélicoptère est aussi une expérience fantastique, d’autant que nous pratiquons des prix vraiment intéressants chez Atlantic Airways. Notre gastronomie, nos événements folkloriques valent aussi le déplacement. Sans oublier la célèbre statue « Seal Woman » (la femme phoque) à Kópakonan qui fait partie de nos plus illustres légendes nordiques.

 

 

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC