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Le Mini Krach Permet Une Pause Salutaire

Wall-Street a fait l’objet d’un « Mini Krach » lundi 5 février et de nouveaux coups de semonces jeudi  8 et vendredi 9. Les optimistes, qui ont eu raison depuis plusieurs années, y voient une correction saine et une pause salutaire après plusieurs mois de hausse ininterrompue en particulier aux Etats-Unis. Selon eux, il convient dès à présent de profiter de cette petite baisse et de renforcer les positions sur les grands indices actions.

Pour le moment, il est un peu tôt pour leur donner raison même si plusieurs éléments abondent dans leur sens. En premier lieu, le mouvement de baisse a été largement induit par des facteurs techniques spécifiques aux marchés actions américains. L’accumulation de positions « haussières » sur les marchés depuis des mois s’était accompagnée de position spéculative pariant sur une poursuite de la baisse de la volatilité. La publication de chiffres en nette hausse sur les salaires vendredi 2 février aux Etats-Unis a mis le feu aux poudres. Les opérateurs ont redouté qu’à moyen-terme que ce soit un signal de reprise de l’inflation, entraînant une hausse des taux et plus tard un ralentissement économique. Il n’en fallait pas plus pour que les premières ventes se déclenchent. Beaucoup de positions ont ainsi été liquidées ce qui en cascade a provoqué le « Mini Krach » du 5 février.

Autre élément plutôt rassurant : la correction est concentrée sur les actions. En effet, les marchés de taux ont été très calmes. Si vraiment la crainte d’une hausse de l’inflation était forte, les obligations verraient leurs cours se dégrader nettement, les écarts de rendements entre les bonnes et les mauvaises signatures grandiraient, traduisant une méfiance concernant l’activité économique à terme. Ces derniers jours, nous n’avons rien constaté de tout cela. Même chose sur les devises ou sur l’or : en cas de crainte sur les marchés, les investisseurs se portent rapidement sur les actifs « refuge » comme le Dollar ou le Yen ainsi que sur l’or. Là aussi, les mouvements de transfert vers ces « havres » traditionnels de sécurité ont été très marginaux.

Enfin, les données de l’économie mondiale publiées ces dernières semaines sont bonnes et ne montrent pas d’inflexion laissant présager un ralentissement à venir à court-moyen terme. Les risques de l’économie mondiale sont connus à ce stade, il n’y pas de fragilité particulière ni de déséquilibre majeur mettant en péril l’économie mondiale. Au contraire, certaines zones comme l’Europe ou certains pays émergents voient leurs entreprises afficher des résultats en nette croissance. Le recul des marchés américains permet de baisser l’indice phare de valorisation des actions, le PER. Cet indicateur permet d’évaluer combien vaut une entreprise par rapport à ses résultats. Fin janvier le PER du marché américain dans son ensemble se situait à 20… La baisse de la semaine passée a ramené cet indicateur à 17. Ce multiple de résultat parait raisonnable par rapport aux perspectives de croissance des entreprises américaines.

Pour autant, il nous semble prématuré d’utiliser toutes les liquidités disponibles pour investir sur les actions et ce pour 2 raisons :

  • Une raison purement psychologique : le marché américain a reculé de 10% sur ses plus hauts en quelques jours… Ce n’est pas anodin et peut être suivi d’autres liquidations de positions par les investisseurs dans les jours à venir…
  • Une raison plus « mathématique » : la volatilité appelle la volatilité. Dans le passé, nous avons maintes fois constaté que lorsque le marché actions enchaînait fortes hausses et fortes baisses en quelques semaines ces mouvements avaient tendance à se reproduire avant un retour au calme progressif.

Dans les deux cas, il pourrait y avoir des opportunités à saisir. Par conséquent, nous n’hésiterons pas à prendre des positions sur des titres selon nous injustement traités par le marché pendant les épisodes de fortes fluctuations.

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