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Le « Black Friday » Ou La Difficile Importation

© Getty Images

Considérée comme la journée de soldes « charnière » aux Etats-Unis avant le rush des fêtes de fin d’année, le « Black Friday » peine à trouver ses marques en France où, pourtant, plusieurs grandes enseignes essaient de s’emparer du concept.

Une « marque » pas suffisamment puissante aux yeux des consommateurs français. Un long travail de « communication » reste visiblement à mener pour que le « Black Friday », programmé au lendemain de Thanksgiving outre-Atlantique, installe définitivement ses quartiers en France. Ainsi, selon un sondage Toluna pour LSA, « seulement » 57,1% des Français ont déjà entendu parler de cette journée, soit un degré de notoriété bien moindre par rapport au « Beaujolais nouveau », connu par 81,3% des personnes interrogées. Autre enseignement de cette enquête, seulement 18,2% (+3 points tout de même par rapport à l’année dernière) pensent, « de manière certaine » faire des achats durant cette opération commerciale.

En revanche, selon une autre enquête menée par le site Brandalley, 45% des Français ne savent pas du tout à quoi renvoient cette curieuse terminologie. A sa décharge, le « mouvement » Black Friday est largement passé inaperçu, l’an passé à pareil époque, à cause des attentats de Paris. Tant est si bien que l’appellation en elle-même (littéralement « Vendredi noir ») avait été modifiée par de nombreuses enseignes, estimant celle-ci inadéquate après les attaques du vendredi 13 novembre.

Confusion pour le consommateur

Ainsi, si certains grands groupes, un an après, sont revenus à l’appellations d’origine, d’autres ont préféré continuer de se démarquer de la concurrence pour être plus facilement identifiable. Ainsi, Auchan va ainsi se lancer dans « un crazy weekend », pour Carrefour ce seront « les jours discount » tandis que La Redoute se prépare ce « Grand weekend ». Diverses dénominations qui entraînent, de facto, un manque de visibilité chez le client, d’autant que les promotions et bonnes affaires s’échelonnent sur plusieurs jours (jusqu’à deux semaines pour ebay), mettant donc un sérieux coup de canif à l’essence même de « journée promotionnelle ».

D’un point de vue purement économique, les commerçants ne s’attendent pas, non plus, à voir leurs chiffres « crever le plafond ». Ainsi, une étude du « Centre for Retail Research » pour le site Poulpeo indique qu’un consommateur français sur trois répondra tout de même présent, et que près de 735 millions d’euros pourraient être dépensés à cette année dans l’Hexagone. Un léger mieux par rapport aux dépenses de l’an passé qui s’élevaient à 632 millions d’euros, et 5,5 milliards pour l’ensemble des consommateurs européens. Cette année, selon une prévision de Webloyalty, les Britanniques pourraient dépenser, à eux seuls, la bagatelle de 1,7 milliard d’euros.

Le Royaume-Uni à l’avant-garde en Europe

S’il peine à s’installer aux yeux de l’opinion, le « Black Friday » a tout de même ses adeptes en France où Guillemette, consultante en digitale, s’est ruée sur le site de l’enseigne de parfumeries Séphora, dès 23h ce jeudi. Et d’avoir la désagréable surprise de constater que de nombreux produits, tête d’affiche de cette journée promotionnelle, étaient déjà épuisés. « C’est vrai qu’il reste tout de même encore pas mal de choix, mais disons que les produits que j’avais dans ma ligne de mire n’étaient déjà plus disponibles ». S’il n’est pas encore ancré dans les mœurs, « le Black Friday », à force de pédagogie et surtout « d’harmonisation » dans l’appellation pourrait finalement s’installer en France et suivre l’exemple d’Halloween, autre importation américaine, qui après avoir pris timidement ses marques, fait désormais office d’incontournable pour de nombreux foyers français.

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