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La Roche-Posay : Comment Laetitia Toupet En A Fait « L’Apple De La Peau »

La roche posayphoto DR

Le groupe L’Oréal a racheté La Roche-Posay il y a trente ans. Depuis, le laboratoire dermatologique est en expansion permanente. Rencontre avec Laetitia Toupet, directrice générale de La Roche-Posay International.

Comment la marque La Roche-Posay s’est-elle imposée ?

LAETITIA TOUPET : La Roche-Posay est une marque innovante, engagée et bienveillante, qui n’a de cesse de faire progresser la dermatologie et la connaissance de la peau pour améliorer la vie des peaux sensibles. La marque est partenaire des dermatologues depuis plus de quarante ans et est aujourd’hui recommandée par 90 000 d’entre eux dans le monde. L’efficacité de nos produits est cliniquement prouvée et change la vie des gens. À toutes celles et tous ceux qui souffrent de problèmes de peau, nous apportons de l’innovation utile.
Ma mission en tant que directrice générale est de développer la stratégie, définir la vision et chercher de nouveaux relais de croissance grâce à nos recherches et nos innovations. Pour cela, je suis entouré d’une formidable équipe constituée notamment d’une direction scientifique dont le travail consiste à trouver des ingrédients, à formuler des produits avec nos laboratoires et à mettre en place des études cliniques pour les évaluer. Une grande partie de notre travail est d’identifier les besoins des peaux fragilisées de demain et de développer des partenariats avec les médecins, notamment les dermatologues, pour pouvoir remplir notre mission.

La Roche-Posay est une petite commune située dans la Vienne. Quelle est l’origine, la genèse de la marque ?

L. T. : Tout a commencé au XIVe siècle. Un jour, un cheval atteint d’eczéma est tombé dans une mare à La Roche-Posay, il a rapidement guéri. À l’époque, les gens pensaient que cette mare était magique ! L’ingrédient curatif unique de notre marque se situe donc à la source de La Roche-Posay. L’Oréal a racheté le laboratoire il y a trente ans, mais la cure s’y trouve depuis plus d’un siècle. L’eau de la source a un pouvoir curatif qui agit sur le microbiome de la peau mais aussi, quand on la boit, sur le microbiome intestinal. Cela a été une découverte importante pour le monde de la santé.

Qu’est-ce que cette eau contient comme molécule particulière, comme substance, qui puisse expliquer ce phénomène ?

L. T. : Elle est constituée d’une composition minérale unique, notamment le sélénium, qui fait que l’eau est plus efficace et plus réparatrice que d’autres. Cette eau a une particularité : elle traverse le sol pendant très longtemps à une faible profondeur avant de réapparaître en surface. Elle se charge donc de minéraux et de bactéries, et c’est ce qui la rend si efficace. L’Oréal a racheté la cure thermale de La Roche-Posay en décembre, afin de renforcer son ancrage dermatologique. Notre usine se situe à côté de la cure pour que l’eau de la source se dirige directement vers le complexe.

Le rachat de la cure fait-il partie de votre stratégie de développement dermatologique ?

L. T. : Il renforce notre ancrage dermatologique. L’eau de la source est notre ingrédient le plus précieux, et tout l’ADN de la marque s’y retrouve. Notre eau a des effets curatifs qui soignent les effets secondaires cutanés des traitements contre le cancer, chimiothérapie ou radiothérapie. La plupart des gens viennent à la cure pour réparer des cicatrices, ou simplement pour se faire du bien et prendre confiance en eux.

En trente ans, La Roche-Posay a vu sa notoriété et son chiffre d’affaires exploser. L’internationalisation y est-elle pour beaucoup ?

L. T. : Lorsque L’Oréal a racheté La Roche-Posay, le chiffre d’affaires s’élevait à plusieurs millions d’euros. L’an dernier, il s’élevait à près d’un milliard. Il y a trente ans, La Roche-Posay n’opérait qu’en France. Aujourd’hui, nous nous développons dans 60 pays. Nos principaux marchés sont la France, le Brésil, la Chine, Les États-Unis, le Canada, la Russie. Nous avons une très forte croissance sur tous les continents. Notre ambition est de rendre la dermatologie plus accessible. Nous avons récemment lancé Effaclar Spotscan, la première application codeveloppée avec des dermatologues qui permet d’analyser les peaux à tendance acnéique.
Le principe est simple : vous prenez trois photos de vous, une de face et deux de profil, et grâce à l’intelligence artificielle et des milliers de données scientifiques, cette innovation fournit instantanément des conseils et un suivi personnalisé pour corriger les lésions et éviter qu’elles s’aggravent. En cas de besoin, les utilisateurs sont incités à consulter un dermatologue. Spotscan, comme le capteur solaire My Skin Track UV que nous avons lancé en exclusivité chez Apple aux États-Unis et qui permet de mesurer son exposition aux UV, à la pollution et à l’humidité, sont de vrais exemples de services digitaux qui permettent d’améliorer la vie des gens au-delà de nos produits.

Comment la marque gère-t-elle la distribution et la stratégie marketing tout en conservant un engagement éthique ?

L. T. : Nous aimons penser que La Roche-Posay est un peu comme l’Apple de la peau, une marque très moderne qui repose beaucoup sur l’innovation et la science. Derrière une jolie bouteille se trouvent des années de recherche.
Au-delà de nos produits, nous organisons des « Dermclasses », dans lesquelles un dermatologue partage son savoir avec des consommateurs, des influenceurs ou d’autres médecins. En Chine, ces Dermclasses sont retransmises en direct sur les réseaux sociaux et touchent plusieurs dizaines de millions de personnes.
La Roche-Posay est également très investie dans la lutte contre le cancer, notamment de la peau. Nous faisons des dépistages gratuits ainsi que des campagnes de sensibilisation dans des dizaines de pays. Nous concentrons aussi une grande partie de nos recherches sur les effets secondaires cutanés des traitements contre le cancer.
Récemment, la Fondation La Roche-Posay a lancé un programme d’accompagnement pour améliorer la qualité de vie des enfants atteints de cancer et de leur famille. Il a été travaillé avec un comité d’experts et avec Cancer Childhood International (CCI), qui regroupe 170 associations de parents du monde entier.

Est-ce important d’avoir une femme à la tête de La Roche-Posay ?

L. T. : Ce qui importe n’est pas tant le fait d’être une femme que d’être en affinité avec les attentes de nos consommateurs et avec les valeurs de la marque. Nous sommes particulièrement fiers car, pour la deuxième année consécutive, le groupe L’Oréal a obtenu le Grand Prix de la mixité. La parité, le mélange de cultures mais également le mélange d’âges sont un véritable atout chez La Roche-Posay.

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