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Intermarché, Monoprix, Carrefour… Amazon Veut Faire Ses Courses En France

©Getty Images

Le géant américain du commerce en ligne, Amazon, lorgnerait plusieurs grands distributeurs hexagonaux et aurait noué des contacts en ce sens en France.

Amazon fait feu de tout bois.  Le géant américain du e-commerce s’intéresseraient -de très près – à plusieurs enseignes emblématiques françaises et aurait déjà posé des jalons en vue de potentiels partenariats et autres acquisitions. Ce sont, en substance, les informations révélées par Le Monde en date du 4 octobre. En Bourse, les titres de Carrefour et Casino ont brusquement bondi à l’annonce de cette hypothèse avant de progressivement rentrer dans le rang. « Des contacts ont été pris avec Casino, concernant notamment Monoprix (…) L’Américain a aussi discuté avec Intermarché et Système U » a ainsi indiqué, sans néanmoins citer de sources, le quotidien du soir. Ces révélations font écho à celles de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, qui faisait état, il y a deux semaines, d’un potentiel rapprochement entre Amazon et Carrefour. Des rumeurs de marché qui avaient galvanisé l’action Carrefour au point que cette dernière avait terminé en tête du CAC 40 le 26 septembre dernier. « En gros, ce sont des rumeurs qui font un peu le tour des salles de marché depuis la fin de l’été. Cela reste au stade de la rumeur. En l’état actuel des choses, on n’a rien de concret », avait alors réagi Andrea Tueni, analyste chez Saxo Bank, cité par Reuters.

Ces « fameuses rumeurs de marché »  avaient néanmoins été prises au sérieux par les analystes de Société Générale dès les prémices de l’été, ces derniers estimant alors que Carrefour pouvait figurer parmi les cibles potentielles d’Amazon en Europe au même titre que son compatriote Casino et le britannique WM Morrison. Une « possibilité » qui relevait du mirage il y a encore quelques mois mais le rachat de la chaîne de magasins bio Whole Foods Market, en juin dernier, a considérablement changé la donne et a estompé un peu plus la frontière entre le commerce alimentaire traditionnel et l’e-commerce. Ce qui a eu pour conséquence de durcir encore la concurrence entre les distributeurs, désormais obligés de se positionner sur les deux segments.

Le « bouleversement » Whole Foods Market

Montant de  la transaction : 13,9 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros).  Une opération qui offre ainsi au groupe de Jeff Bezos un réseau de magasins en dur.  Amazon a ainsi mis la main sur 460 magasins dotés de produits « tendance », de facto plus chers, mais la plupart des analystes s’attendent à ce que le groupe baisse les prix, comme évoqué par Reuters. Une volonté assumée, avec ce rachat, de défier Wal-Mart sur son terrain. Mais certains experts estiment qu’Amazon aura du mal à attirer les clients de Wal-Mart dans des magasins Whole Foods car les deux groupes ont un positionnement bien distinct, la chaîne bio étant davantage dans le haut de gamme.

Une stratégie aux antipodes de celles du géant Wal-Mart qui cherche plutôt à attirer dans ses filets la clientèle « premium » d’Amazon en rachetant des marques en ligne comme Moosejaw et Modcloth ou encore, le mois dernier, la marque de prêt-à-porter masculin Bobobos. Dès lors, Amazon semble s’enhardir et voudrait donc désormais « exporter » ce modus operandi en France en se rapprochant d’acteurs historiques de la distribution qui sentent d’ailleurs le souffle d’Amazon dans leur nuque. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si depuis l’officialisation du rachat de Whole Foods Market, le cours de l’action Carrefour a reculé de près de 30% !

Monoprix « pas à vendre »

« Le risque de voir Amazon poursuivre son développement en France serait donc particulièrement redoutable pour les plus fragiles… comme Carrefour », poursuit Alain Pitous, directeur général de Talence Gestion et contributeur Forbes France. Et de poursuivre. « Malgré sa diversification internationale, Carrefour n’est pas à l’abri de l’arrivée d’un nouvel et ambitieux concurrent ». Lesté par un décrochage de ses performances en France comme à l’étranger, Carrefour a lancé un avertissement sur ses résultats annuels le 30 août dernier. En l’état, parmi les distributeurs français, seul Casino a réagi aux informations du Monde, opposant une fin de non-recevoir aux velléités d’Amazon. « Monoprix(filiale 100% de Casino ndlr) n’est pas à vendre », a simplement indiqué le groupe français. Mais Amazon est loin d’avoir baissé les armes surtout après avoir réussi le « coup de maître » Whole Foods. Amazon est loin d’être rassasié. 

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