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Immobilier : les limites de la transformation digitale

immobilier@Gettyimages

Depuis plusieurs années, le secteur de la proptech a le vent en poupe et profite d’une forte croissance atteignant dernièrement 34 % d’augmentation. Peu d’entre elles parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu et à s’inscrire dans la durée. En effet, la technologie actuelle ne peut pas encore résoudre toutes les problématiques auxquelles le secteur immobilier est confronté. Ainsi, avec une transition digitale qui s’accélère, des progrès sont encore nécessaires pour répondre aux enjeux de demain.

 

Des méthodes traditionnelles qui perdurent

Contrairement à certaines idées reçues, vendre un bien en tant qu’agent immobilier demande d’intervenir à plusieurs niveaux et de mener une multitude d’actions, telles que la négociation, et l’identification des besoins qui ne peuvent pas être remplacées par la technologie. Elles nécessitent en effet la participation active et l’expertise de personnes qualifiées pour garantir des transactions réussies.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la désintermédiation, c’est-à-dire la vente ou l’achat d’une propriété sans l’aide d’un agent immobilier, souvent présentée comme une solution pour contourner les coûts associés aux agents immobiliers, n’a pas reçu tout le succès escompté. D’ailleurs, dans la plupart des transactions immobilières, seulement 30 % des ventes se font entre particuliers. Par conséquent, et malgré les critiques, les agents immobiliers restent un élément indispensable. Au-delà des visites organisées pour trouver un acquéreur, ils prospectent, évaluent la valeur d’un bien, conseillent sur les documents à fournir ou les diagnostics à réaliser et accompagnent le vendeur jusqu’au rendez-vous chez le notaire. Des tâches bien trop souvent minimisées mais qui font partie intégrante du métier et qui permettent de proposer des biens en  adéquation avec les besoins du client.

D’autres ont tenté de mettre à mal le développement des offres de mandat de vente à commission fixe pour les agents immobiliers (Proprioo, Hosman, Les Agences de Papa, Immo-Pop…), mais se sont heurtés aux limites de leur modèle et ont fini par augmenter leurs tarifs forfaitaires ou sont passés à un tarif classique au pourcentage pour rester compétitifs.

 

Le digital a encore du chemin à parcourir

S’il est vrai que le digital permet de faciliter certaines parties du processus d’achat ou de vente d’une propriété, comme la prise de contact ou la signature des documents, les dernières innovations sont loin d’avoir été concluantes. Les technologies de visite en 3D ou dans le métavers ont par exemple été présentées comme une solution pour faciliter la visite des propriétés. Pourtant, il faut toujours visiter physiquement une propriété pour avoir une idée précise de l’espace et réaliser l’état des lieux.

Et si l’investissement immobilier dans le métavers semble attractif à première vue, il suscite beaucoup d’incertitudes et peine aujourd’hui à convaincre le grand public malgré des millions dépensés pour le faire entrer dans les mœurs. L’évolution du prix d’un bien immobilier virtuel n’offre en effet aucune garantie et peut rapidement perdre toute sa valeur. Certains investisseurs alertent d’ailleurs sur les risques de pertes que pourrait engendrer une bulle spéculative, à l’image de celle des années 2000. 

Et ce n’est pas tout ! Le principe de l’Open Data sur le marché de l’immobilier est également à questionner. Lancée en 2011, la loi de modernisation des professions réglementées obligeait les notaires à alimenter une base de données sur les prix de l’immobilier et leur évolution. Mais actuellement, cette base a un décalage de six mois avec les prix du marché et la qualité des données reste très mauvaise. En comparaison, aux États-Unis, il est possible de voir l’évolution des prix de n’importe quel bien sur une carte.

 

Il est donc temps de prendre des mesures concrètes pour accélérer la transformation digitale dans le secteur immobilier afin de faire émerger des innovations qui répondent à des besoins réels. L’avenir des proptech dépendra ainsi en grande partie de la capacité des acteurs du secteur immobilier à travailler ensemble pour trouver des solutions efficientes avec en ligne de mire la productivité, la satisfaction client et la transition écologique.

Tribune rédigée par Bassel Abedi, CEO chez Horiz.io

 

<<<< A lire également : Etude sur l’immobilier : Est-ce le bon moment d’acheter pour les primo-accédants ? >>>

 

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