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Guerre en Ukraine : Larry Fink, PDG de BlackRock, annonce la fin de la mondialisation

Larry FinkDans une lettre adressé aux actionnaires, le PDG de BlackRock revient sur la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’économie mondiale. | Source : Getty Images

Selon le PDG de BlackRock, Larry Fink, la guerre en Ukraine annonce la fin de la mondialisation, car le conflit bouleverse l’ordre mondial actuel, en place depuis la guerre froide.

 

Dans une lettre adressée aux actionnaires jeudi 24 mars, le PDG de BlackRock, Larry Fink, affirme que la guerre en Ukraine aura des conséquences durables sur l’économie mondiale. L’ordre mondial actuel est bouleversé par le conflit, ce qui entraînera la fin de la mondialisation.

« L’invasion russe de l’Ukraine a mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies », écrit le PDG du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, qui supervise 10 000 milliards de dollars.

La lettre de Larry Fink intervient un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alors que les États-Unis et leurs alliés occidentaux se sont associés pour imposer de lourdes sanctions et lancer une « guerre économique » contre la Russie, qui a coupé le pays de l’économie mondiale.

Non seulement le conflit a bouleversé l’ordre mondial en place depuis la fin de la guerre froide dans les années 1990, mais il a également « exacerbé la polarisation et les comportements extrémistes que nous observons dans la société actuelle », déclare Larry Fink.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a officiellement brisé les liens transfrontaliers entre les pays qui étaient déjà mis à rude épreuve par la pandémie de covid-19. Les entreprises et les gouvernements du monde entier seront désormais contraints de « réévaluer leurs dépendances et de réanalyser leurs empreintes de fabrication et d’assemblage. »

La guerre aura de nombreuses conséquences économiques à long terme, prévient Larry Fink, car la démondialisation pousse l’inflation encore plus haut, laissant les banques centrales face à un choix difficile entre des prix plus élevés ou une activité économique plus faible.

Alors qu’il était auparavant sceptique à l’égard des cryptomonnaies, Larry Fink précise que les ravages causés par l’invasion en Ukraine pourraient stimuler les monnaies virtuelles : « Un système de paiement numérique mondial, conçu de manière réfléchie, peut améliorer le règlement des transactions internationales tout en réduisant le risque de blanchiment d’argent et de corruption ».

« Le monde est en train de subir une transformation : l’attaque brutale de la Russie contre l’Ukraine a bouleversé l’ordre mondial qui était en place depuis la fin de la guerre froide, il y a plus de 30 ans », indique Larry Fink. « L’ampleur des actions de la Russie aura des répercussions sur plusieurs décennies et marquera un tournant dans l’ordre mondial de la géopolitique, des tendances macroéconomiques et des marchés de capitaux. »

Un autre investisseur influent de Wall Street, Howard Marks de Oaktree Capital, s’est fait l’écho de nombreuses préoccupations similaires dans sa propre lettre aux actionnaires mercredi 23 mars. Alors que la Russie est coupée de l’économie mondiale, Howard Marks prévient que la mise en place de nouvelles sanctions est « grandement compliquée » par la forte dépendance de l’Europe à l’égard de l’énergie russe et par le besoin des États-Unis de sous-traiter la fabrication de puces informatiques. Ces aspects négatifs de la mondialisation ont maintenant « provoqué le retour vers l’approvisionnement local », note Howard Marks.

La guerre en Ukraine a eu des répercussions importantes sur l’économie mondiale, notamment parce que les chocs sur la chaîne d’approvisionnement ont fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires, de l’énergie et d’autres produits de base. Depuis le début de l’année, les marchés ont enregistré des baisses dans un contexte d’incertitude permanente liée au conflit. Le S&P 500 a perdu près de 7 % en 2022, tandis que le Dow Jones a perdu près de 6 % et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, 12 %. Les investisseurs sont confrontés à une recrudescence des craintes d’inflation, alors même que la Réserve fédérale des États-Unis s’apprête à relever les taux d’intérêt de manière plus agressive, en raison des perturbations de l’approvisionnement dues au conflit, qui ont fait exploser les prix du pétrole et du gaz.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Sergei Klebnikov

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