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FemTech : un marché porteur au service des femmes qui doit encore convaincre les investisseurs

2021 a été une année charnière pour l’industrie de la FemTech, les investissements mondiaux en Capital risque ayant franchi pour la première fois la barre du milliard de dollars, selon les données de PitchBook. Lorsque Ida Tin, cofondatrice et présidente de Clue, une application de suivi des règles et d’ovulation, a inventé le terme « FemTech » en 2016, le financement de ces startups n’avait même pas atteint la moitié de ce montant.

 

Ce marché mondial valait 40,2 milliards de dollars en 2020 et devrait atteindre 75,1 milliards de dollars d’ici 2025, guidé par l’Amérique du Nord en tant que leader incontesté (55% des entreprises) suivi par l’Europe (25%) et l’Asie (8%). Malgré un intérêt croissant des capital-risqueurs et des business angels pour ces applications ces dernières années, le secteur reste sous-évalué et présente pourtant un fort potentiel de croissance. 

 

Des entreprises féminines dynamiques, proches de la cotation boursière

Le terme FemTech regroupe les sociétés ayant développé des technologies destinées à améliorer la santé mais également le bien-être global des femmes. Ces dernières années, de nouvelles start-ups ont développé et lancé des outils numériques sophistiqués ciblant les femmes tout en attirant des investissements importants dans le secteur. Le marché est porté par des mastodontes telles que l’entreprise Flo Health qui a développé une application de santé féminine basée sur l’intelligence artificielle pour soutenir les femmes à chaque étape de leur cycle de leur vie. L’entreprise a levé un total de 75,5 millions et sa valorisation est estimée à 800 millions en 2021. En parallèle, Progyny, qui aide à gérer les coûts et à trouver les ressources nécessaires au traitement de la fertilité, se négocie actuellement à 37,10 dollars, soit 186 % au-dessus de son prix d’offre (13 dollars). 

C’est la preuve du développement et de l’intérêt que suscitent ces entreprises, même si nombre d’entre elles sont encore sous-financées. Malgré l’énorme croissance du secteur, trop d’investisseurs détournent encore le regard lorsqu’ils entendent parler de FemTech, et c’est regrettable. 

 

Des freins toujours présents

Le secteur reste sous-évalué notamment en raison de nombreux tabous toujours présents (la menstruation, le bien-être sexuel, la fertilité ou encore la ménopause…). Ces dernières années, la rhétorique sexiste contre les entreprises technologiques féminines n’a fait que ternir leur image et repousser les investisseurs. L’obtention de capitaux est ainsi le plus grand défi pour ces dernières malgré une libération de la parole sur ces sujets féminins. D’autre part, atteindre les décideurs (principalement des hommes) qui contrôlent les budgets et les amener à comprendre l’analyse de rentabilité et le potentiel de croissance de solutions à destination des femmes représente un autre challenge. Les FemTech sont encore confrontées au manque de recherche, de financement, d’éducation et d’acceptation culturelle de la santé des femmes comme une priorité.

À l’heure où de premières licornes font apparition dans les FemTech mais aussi des investissements exponentiels dans la santé en général, comme la valorisation exceptionnelle de Doctolib à 5,8 milliards d’euros après sa levée de fonds de 500 millions d’euros le 15 mars 2022, le fort potentiel du secteur pour les investisseurs devient une opportunité évidente à saisir.

 

Maxim Manturov

 

Tribune de  Maxim Manturov est Head of Investment Research chez Freedom Finance Europe 

 

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