Femmes dans la cyber : en 2023, activons les leviers de la mixité !

D’après une enquête – réalisée en 2022, en France – par l’Observatoire des métiers de la cybersécurité de l’ANSSI, les cursus de formation en cybersécurité ne compteraient que 14 % d’étudiantes. De tels chiffres pourraient laisser penser que les entreprises du secteur sont condamnées à une mixité plus que restreinte. Pourtant, plusieurs axes d’amélioration peuvent être identifiés pour non seulement attirer ces profils, mais également transmettre et susciter de nouvelles vocations à la jeune génération. En 2023 plus que jamais, l’entreprise a son rôle à jouer pour inverser la tendance et faire évoluer les mentalités !

 

S’ouvrir à de nouveaux profils

Si les profils féminins sont pénuriques dans la cybersécurité, plusieurs leviers d’actions sont possibles dès l’étape du recrutement pour attirer de nouvelles recrues.

Lors d’événements de recrutement, pour commencer, il peut être intéressant de s’éloigner des visuels très stéréotypés masculins : le geek à capuche ou le super héros à cape en sont de bons exemples. Une plaquette de présentation de l’entreprise doit laisser penser aux candidates qu’elles y auront leur place et ne devront pas nécessairement s’adapter à un environnement qui ne les prend pas en compte.

De plus, lors des processus de recrutement de profils techniques, le fait de s’appuyer uniquement sur des scores obtenus à des challenges peut présenter un biais d’exclusion pour une grande majorité de femmes. En effet, la plupart des événements spécialisés (CTF et challenges en tout genre) sont organisés via des cercles de socialisation où les femmes sont peu représentées. Pour diversifier vos équipes, d’autres critères sont à étudier !

Enfin, certaines candidates n’ont pas nécessairement un schéma d’études classique – en cursus d’ingénieur ou en poursuite de carrière après une expérience passée dans une entreprise concurrente. De nombreuses femmes entreprennent des parcours de reconversion professionnelle ou des réorientations, accompagnées par des organismes ou des sociétés proposant des programmes de formation adaptés. Il est donc, aujourd’hui, important d’élargir l’accès aux métiers cyber à ces profils plus atypiques, en misant sur une formation continue en entreprise.

Des associations, comme le CErcle des Femmes de la CYberSécurité (CEFCYS) ou le Manifeste pour la reconversion des femmes dans les métiers du numérique, appellent à changer de paradigme et de perception en matière de recrutement. Les entreprises signataires s’engagent alors à élargir leurs critères de recrutement, valoriser tous types de parcours professionnels, recruter des profils de tout âge, accompagner l’accueil, l’intégration et la mobilité en interne des talents en reconversion ainsi que de sensibiliser et former l’ensemble des équipes aux pratiques favorisant l’inclusion et l’égalité Femmes/Hommes.

 

Réajuster sa culture d’entreprise

La culture d’entreprise doit, elle aussi, être adaptée – pour pouvoir accueillir au mieux cette diversité de profils et permettre aux femmes de s’engager dans la durée dans le domaine de la sécurité informatique.

Le manque d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle peut être un frein pour l’évolution de carrière. Il peut être difficile de se projeter dans un métier cyber demandant un investissement conséquent et régulier pour la montée en compétences. La formation continue en entreprise est un outil essentiel pour accompagner cette évolution : son accès et son organisation sont des éléments à prendre en compte. Permettre de réaliser cette formation sur le temps de travail est nécessaire. En effet, approfondir des sujets professionnels en dehors des heures de travail est chose complexe pour beaucoup.

D’autres aspects – tels que les compétitions ou les défis techniques – peuvent être mis en avant pour valoriser au quotidien le travail des femmes. La participation à des événements professionnels internes ou externes à l’entreprise (mentorat, forum, conférences) permet également à tous les employé.e.s d’explorer les possibilités en matière de cybersécurité. Il est, finalement, important d’encourager et de soutenir les évolutions de carrière au sein de l’entreprise. Tout cela apporte de la visibilité sur la diversité des parcours et des missions possibles pour tous les profils dans le domaine de la cybersécurité.

 

Donner de la visibilité

Les menaces sont de plus en plus nombreuses et diversifiées dans le monde du numérique. Pour y répondre et anticiper les besoins de demain, de nombreuses opportunités de carrière sont disponibles. Même si le stéréotype de l’homme technophile est toujours omniprésent dans le monde de la cybersécurité, il existe un panel de métiers variés dans ce domaine – et aucun ne leur est réservé.

Nous pouvons classer les métiers de la cybersécurité en plusieurs catégories : la gestion de projet, la gestion des risques, la maintenance, les opérations, la gestion des incidents et, pour finir, le conseil. Chacune de ces catégories requiert des compétences techniques ou fonctionnelles. Obtenir une diversité de profils dans ces équipes est alors plus que nécessaire, aujourd’hui, pour répondre au mieux aux différents enjeux que nous impose la cybersécurité. La motivation et la vocation de protéger les organisations et les personnes n’a pas de genre, autant les femmes que les hommes peuvent se sentir concerné.e.s par ce métier – plus que jamais porteur de sens.

Pour inciter les femmes à rejoindre les équipes IT et/ou cybersécurité des entreprises et organisations, ou encore à devenir consultantes dans des cabinets de conseil et d’expertise technologique, il est important de les rendre visibles. Pour montrer l’exemple et, ainsi, affirmer leur présence. En effet, il est fondamental – et ce dès maintenant – de les encourager à postuler aux offres proposées dans le domaine de la cybersécurité, mais surtout à des postes à responsabilités ! Plus que jamais, nous avons besoin des femmes pour sécuriser le numérique de demain.

Mesdemoiselles, mesdames, n’ayez pas peur ! Beaucoup d’entreprises du secteur l’ont bien compris. Ces métiers sont faits pour toutes et tous.

Tribune rédigée par Maud Becam, Mathilde Dziengelewski et Aline Pillaudin,  consultantes IAM chez Synetis

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