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Euro 2016 : La Fan-Zone, Un Puissant Outil De Promotion Du Football

Les fan-zones, dont le maintien est remis en question à mesure que l’Euro 2016 se rapproche, ont un fort pouvoir d’attraction auprès des supporters. L’UEFA, instance organisatrice de la compétition, impose un exigeant cahier des charges aux dix villes hôtes. Focus sur la dimension économique d’un dispositif sans précédent à l’échelle française.

Écrans géants, concerts en plein air et trampoline réunis dans un même lieu en pleine période estivale laisse rêveur. Il n’est pas question de fête foraine mais du dispositif des fan-zones déployé dans dix municipalités françaises à l’occasion du championnat d’Europe des Nations organisé du 10 juin au 10 juillet prochain. Chaque municipalité a dû se plier à une liste de doléances imposée par l’UEFA (Union Européenne du Football Amateur) pour les préparatifs liés à la mise en place, l’exploitation et la sécurisation des fans-zones. Le lieu, ouvert au minimum trois heures avant le début de la première rencontre, doit assurer la diffusion gratuite de tous les matchs de la compétition. L’heure de fermeture de l’espace situé dans un emplacement central dans chaque ville hôte est fixée, tous les jours de la compétition, au plus tôt à minuit. Chaque fan-zone jouit de débits d’alimentation, de divertissements et des activités pour les supporters.

Pour le reste, les villes ont une liberté dans le choix des animations – gratuites ou payantes – qui rythmeront le lieu entre deux journées de diffusion des rencontres. La division sport de Lagardère Sports and Entertainment, qui assure la gestion de la fans-zone du Champs-de-Mars à Paris, prévoit deux séries de concerts en marge de la compétition. La société spécialisée dans l’événementiel Electron Libre Production, organisatrice entre autres du concert du 14 juillet à Paris, participe à cette opération. La première se déroule le 9 juin – la veille du match d’ouverture France-Roumanie – avec la présence de David Guetta, auteur de l’hymne officiel de la compétition. Les passionnés de football pourront se désaltérer les boissons de la marque Coca-Cola ou se divertir avec ses goodies du coréen Samsung. La fans-zone francilienne jouira du plus grand écran (420m²) jamais installé pour une compétition diffusée en plein air en Europe.

La sécurisation de l’espace de divertissement, d’une taille de 130 000m², sera assurée par une société privée. Une série de palpations, filtrations, contrôles magnétiques et la présence d’équipes cynophiles sont prévus autour de cette espace clos par la Préfecture de police de Paris et la gendarmerie nationale. Plus de 90.000 personnes par jour sont attendus dans cette fan-zone pendant la compétition. « Elle sera entièrement barriérée et étanche, les entrées et les sorties s’effectueront par des sas sécurisées, avec un double système de contrôle d’accès », affirme la maire PS de Paris Anne Hidalgo. 800.000 spectateurs arpenteront les travées du Parc des Princes et du Stade de France le temps de sept rencontres. L’UEFA chiffre à 1,266 milliard d’euros l’impact économique total pour la France de l’organisation de la compétition. Un objectif qui sera à nul doute altéré après les attentats du 13 novembre en France et la baisse de la fréquentation touristique.

La fan-zone, outil de communication hors des murs

L’idée de regrouper des supporters devant des écrans géants émerge dès la Coupe du Monde 1998 organisée – et remportée – par la France. Les villes hôtes retransmettent des rencontres sur écran géant, avec une affluence au succès relatif (environ 15 000 personnes). Après la mise en place de la première fan-zone officielle de l’UEFA à Lisbonne pour l’Euro 2004 disputée au Portugal, la FIFA (Fédération Internationale de Football Amateur) généralise le concept pour l’ensemble des villes hôtes de la Coupe du Monde 2006 disputée en Allemagne. Près de vingt millions de personnes se rendent dans les différents sites d’outre-Rhin, dont neuf millions dans la fan-zone de Berlin.

Le modèle allemand est repris tel quel par l’UEFA à l’occasion de l’Euro 2008 disputée en Autriche et en Suisse. Plusieurs milliers de personnes, dépourvus de places, trouvent refuge dans un espace dédié aux supporters afin de suivre les rencontres de leurs équipes favorites. Le tout en s’accordant une pause pour se désaltérer, répondre à une envie gustative ou pressante. Plusieurs municipalités, dont les capitales de Berne et Vienne répondent à ses exigences avec l’installation d’écrans géants sur leurs plus grandes places.

Fort de ce premier succès, l’UEFA renouvelle l’expérience de ces fan-zones dans les huit villes hôtes de l’Euro 2012 disputé en Pologne et en Ukraine. Les espaces officiels sont agrandies pour accueillir les quelque sept millions de visiteurs venus sur place. Près de 400 000 personnes sont comptabilisées pendant la phase de poule et plus de 539 000 rendent sur zone pour assister à la finale. Les organisateurs mettent les petits plats dans les grands avec des stands de restauration et de boissons, des programmes de divertissement et des activités pour tous les âges. Les écrans géants, deux à trois fois la taille d’un terrain de volley-ball, sont agrémentés pour la première fois de contours décorés aux couleurs de la compétition.

Les noms des partenaires officiels de la compétition continentale se font une place de choix sur ces emplacements. Une nouvelle variable de visibilité auprès des consommateurs et des prospects venait de naître. Cette communication effectuée hors des murs représente un outil novateur pour la promotion du ballon rond auprès des suiveurs et des non-initiés. L’espace imaginé par la municipalité de Nice à l’occasion de l’Euro 2016 symbolise cette volonté de symbiose entre divertissement et communication.

Animations footballistiques, animations digitales (jeux vidéo), des terrains de beach-soccer, de footy-volley et de pilou – jeu typique de la Côte d’Azur – sont mis à disposition des visiteurs de la fan-zone situé sur le Quai des États-Unis. La capacité minimum du site est fixée à 20 000 visiteurs. Côté communication, le site doit garantir une exploitation exclusive de la part sponsors officiels de la compétition. Les dix sociétés partenaires mondiaux dépensent dix millions d’euros pour s’assurer leur visibilité durant la compétition. L’espace de branding autour de l’écran géant et de la scène dédiée leur est par exemple réservé. Les distributions et les ventes alimentaires sont gérées par McDonald’sCoca-Cola et Carlsberg, partenaires mondiaux de l’UEFA 2016. Des armes imparables pour atteindre les 195 millions d’euros de dépenses attendues dans les fan-zones durant la compétition !

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