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Etats-Unis : Entre Optimisme Et Réalité, L’Ecart Se Creuse

L’élection de Donald Trump a insufflé un choc de confiance positif, laissant ainsi présager un regain de croissance. Les différentes promesses du Président, notamment son hypothétique réforme fiscale et ses projets de dépenses d’infrastructures, ont fait miroiter aux entreprises et aux ménages des jours meilleurs.

Ainsi, les indicateurs de confiance des entreprises se sont dernièrement satellisés à l’image de l’indice NFIB de l’optimisme des petites entreprises, qui navigue désormais autour des sommets de 2004. L’indice de sentiment des directeurs financiers (CFOs) mesuré par l’Université de Duke est également au beau fixe, atteignant un plus haut depuis près de 14 ans au T1 2017. Sur la même période, l’indice de confiance des dirigeants d’entreprises (CEOs) réalisé par la Business Roundtable culmine à un niveau jamais atteint depuis le T2 2014. Les ménages ne sont pas en reste, à l’instar des indices de l’Université du Michigan et celui du Conference Board qui ont retrouvé respectivement leurs niveaux de 2004 et 2000.

Cependant, ce regain d’optimisme ne se traduit pas dans l’économie réelle. En effet, en rythme mensuel, les dépenses de consommation réelles (retranchées de l’inflation) se sont repliées de 0,2% en janvier et 0,1% en février. Une nouvelle chute ne peut être exclue en mars comme le suggère la 3ème baisse consécutive des ventes de véhicules neufs qui ont  touché leur plus bas niveau depuis février 2015.

En parallèle, si le marché de l’emploi, l’industrie ou encore les services se tiennent bien, ils ne montrent que très peu de signes d’accélération contrairement aux indices de sentiment. Les entreprises comme les ménages sont dans une dynamique attentiste et leurs décisions sont figées dans un climat d’incertitudes politiques.

A titre d’illustration, le blocage de la réforme de santé a mis en exergue les tensions qui existent au sein du parti Républicain. Bien que l’administration Trump clame qu’elle avancera sur le dossier fiscal et sur la question des dépenses d’infrastructures, ce contretemps aura forcément une répercussion sur le calendrier qui a déjà pris du retard. Par ailleurs, les désaccords qui subsistent au sein du parti laissent planer le doute quant à la capacité du Président à mettre en œuvre l’intégralité de ses promesses électorales. Par conséquent, la dichotomie entre « soft data » (indices de sentiment) et « hard data » (statistiques touchant l’économie réelle) laisse présager une croissance décevante au premier trimestre (1ère estimation prévue le 28 avril). Dans un contexte où les attentes des investisseurs sont très élevées, il ne faudrait pas que la Maison Blanche déçoive, au risque de voir les marchés financiers largement corriger et la croissance anticipée pour 2017 et 2018 être révisée en baisse.

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