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ESG : les défis économiques et financiers de la responsabilité sociale

« La transition environnementale est une problématique éminemment complexe, pour laquelle il n’existe pas de solution universelle. Le défi est de taille : maintenir une mobilisation sur le long terme, innover et se challenger pour progresser dans un monde en constante évolution. »

Une contribution de Cindy Charlot, Directrice de Participations chez AQUITI Gestion

 

Considérer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) comme des leviers de performance économique, de résilience et d’innovation est aujourd’hui décisif pour une entreprise. Il lui est désormais essentiel d’adopter une approche plus globale de sa performance, au-delà de la seule dimension financière. Ces critères représentent une nécessité stratégique pour les organisations qui souhaitent créer de la valeur à long terme, attirer les nouveaux talents, gagner la confiance des parties prenantes et garantir leur propre durabilité. Focus sur 4 conseils pour intégrer ces enjeux environnementaux et sociaux au cœur d’une stratégie d’entreprise.

 

Sortir des injonctions contradictoires : l’ESG est un enjeu d’aujourd’hui !

Les entreprises ont souvent cette impression d’être confrontées à un dilemme majeur entre les impératifs de durabilité à long terme et les exigences de rentabilité à court terme. Pourtant cette confrontation n’a pas lieu d’être puisque les contraintes ESG sont résolument actuelles. L’exemple de la directive européenne CSRD, qui fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier pour les grandes entreprises et les PME cotées en bourse, est assez parlant. Elle sera obligatoire en 2026, sur les comptes de 2025, ce qui suppose d’avoir testé ses indicateurs et ses process dès 2024. Si une entreprise n’est aujourd’hui pas réglementairement contrainte à la CSRD, elle est toutefois un maillon dans une chaîne de valeur intégrant des entreprises dans le scope de la CSRD et devra à ce titre s’y conformer. La non prise en compte des critères ESG peut donc devenir disqualifiante. Il en va de même du monde financier, bancaire ou haut de bilan, qui n’analyse plus un dossier de financement sans intégrer l’analyse extra-financière. C’est donc bien tout un écosystème qui est aujourd’hui en mouvement.

 

La résilience repose sur des logiques de coopération et de réseaux

La transition environnementale est une problématique éminemment complexe, pour laquelle il n’existe pas de solution universelle. Le défi est de taille : maintenir une mobilisation sur le long terme, innover et se challenger pour progresser dans un monde en constante évolution. La coopération, la structuration des filières et la mobilisation de tout un écosystème (entreprises, pouvoirs publics, monde académique, associations, etc.) sont les clés pour redéfinir les règles du jeu et créer un effet boule de neige. On ne peut être résilient indépendamment des autres. Cette approche doit également être ancrée dans les réalités locales afin de permettre des actions concertées, cohérentes et planifiées. La résilience nécessite entraide et intelligence collective.

 

Reprendre le contrôle et donner du sens

La démarche ESG pousse les entreprises à une profonde réflexion sur leur raison d’être et leur contribution à la société. Elle les incite à s’interroger sur leur responsabilité sociale et environnementale, mais également à explorer de nouvelles sources de valeur durable en repensant leur modèle d’affaires et en remettant en question des pratiques établies.

L’examen approfondi de la chaîne de valeur d’une organisation constitue une étape fondamentale de la démarche. Évaluer les impacts tout au long du cycle de vie des produits ou services, identifier les zones de fragilité sont des opportunités d’améliorer les pratiques et de réduire les risques associés. C’est aussi une formidable occasion de renforcer le dialogue et la collaboration avec ses fournisseurs et partenaires pour promouvoir ensemble, des pratiques durables et éthiques.

 

Embarquer ses équipes et ses parties prenantes

Si la mise en œuvre d’une démarche ESG nécessite d’abord d’être portée et incarnée par la direction de l’entreprise, l’implication des équipes internes dans la démarche renforce indéniablement leur engagement envers les valeurs et la mission de l’entreprise. Les employés se sentent davantage investis dans le projet global de l’entreprise, ce qui contribue à renforcer la cohésion et à stimuler la motivation au sein de l’organisation. D’autre part, impliquer activement les parties prenantes externes telles que les clients, les fournisseurs et les investisseurs permet d’établir des relations de confiance et de collaboration à long terme. En partageant les valeurs ESG et en les intégrant dans les pratiques commerciales, une entreprise crée un environnement propice à la coopération et au partenariat. Embarquer ses parties prenantes peut non seulement renforcer la réputation de l’entreprise en tant qu’acteur responsable, mais également améliorer sa compétitivité sur le marché. De plus, la conformité aux normes ESG ouvre la voie à de nouveaux marchés et opportunités commerciales, offrant un terrain pour l’innovation et la croissance durable de l’entreprise.

Mettre en place une démarche ESG au cœur de la stratégie d’entreprise est donc aujourd’hui un impératif pour les dirigeants. Cela suppose pour eux d’être averti aux enjeux de transition environnementale et sociale, d’être convaincu de l’importance de réinterroger le modèle d’affaires de son entreprise à l’aune de cette nouvelle donne, d’impliquer ses équipes et parties prenantes, de s’entourer pour sortir de ses injonctions contradictoires, entrer dans l’action et rester mobilisé sur la durée. S’engager dans un collectif pour partager ses expériences et s’inspirer est une bonne manière de se lancer dans cette démarche qui nécessitera une approche pas à pas et un engagement au long cours.


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