Selon l’enquête Bank Lending Survey (BLS) menée par la Banque centrale européenne (BCE), les normes de crédit pour les prêts aux entreprises sont restées globalement stables au deuxième trimestre 2025, tandis que celles concernant les crédits aux ménages – en particulier les prêts immobiliers – se sont durcies. Dans le même temps, la demande de prêts au logement a fortement augmenté.

Ce qu’il faut retenir

Le Bank Lending Survey, enquête trimestrielle de la BCE sur la distribution du crédit dans la zone euro, révèle qu’en juillet 2025, les banques ont maintenu des critères de crédit globalement inchangés pour les prêts ou lignes de crédit aux entreprises (pourcentage net de -1 %).

En revanche, elles font état d’un resserrement modéré des normes pour les prêts immobiliers aux ménages (2 %), et d’un durcissement plus marqué pour les crédits à la consommation et autres prêts aux ménages (11 %). Concernant les prêts aux entreprises, le resserrement net observé (5 %) reste inférieur aux prévisions formulées lors de l’enquête précédente, et suit une tendance similaire à celle du premier trimestre 2025 (3 %).

Pourquoi c’est important à suivre

Les banques attribuent le durcissement des critères principalement aux risques perçus sur les perspectives économiques, alors que la concurrence entre établissements a eu un effet modérateur. Par ailleurs, « les banques n’ont pas signalé de resserrement supplémentaire lié spécifiquement aux tensions géopolitiques ou commerciales, bien qu’elles aient accru leur vigilance à l’égard des secteurs et entreprises les plus exposés », précise la BCE.

Pour les crédits au logement et à la consommation, le resserrement s’explique surtout par une perception accrue du risque et une moindre tolérance au risque de la part des établissements.

Citation principale

« L’évolution des critères de crédit et de la demande de prêts a été hétérogène dans les principaux secteurs économiques au premier semestre 2025. Les normes de crédit se sont durcies dans l’immobilier commercial, l’industrie manufacturière, le commerce de gros et de détail et, dans une moindre mesure, dans la construction, tandis qu’elles se sont légèrement assouplies dans la plupart des services. », détaille le communiqué de la BCE.

Le chiffre à retenir : -7%

La contraction de la demande de prêts immobiliers au premier trimestre (-7 %) a précédé la forte reprise observée au deuxième trimestre. Ce rebond s’explique en partie par l’assouplissement progressif des taux d’intérêt directeurs amorcé par la BCE depuis le printemps 2025.

À surveiller

Au deuxième trimestre, la demande de prêts des entreprises a légèrement progressé, mais reste à un niveau faible. Elle a été soutenue par la baisse des taux d’intérêt, mais freinée par les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales. Les facteurs liés à l’investissement en capital fixe, aux stocks et aux besoins de trésorerie ont eu un effet neutre.

Pour le troisième trimestre 2025, les banques anticipent :

• des critères inchangés pour les prêts aux entreprises (0 %) ;

• un assouplissement modéré pour les prêts au logement (-3 %) ;

• un resserrement supplémentaire pour les crédits à la consommation (4 %).

Par ailleurs, dans le contexte des politiques climatiques européennes, les banques signalent, sur les douze derniers mois, un assouplissement des conditions de crédit pour les logements à haute performance énergétique, et un durcissement pour ceux à faible performance.

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