Comment Frichti Veut Se Frotter Aux Géants De La Restauration Collective

« Devenir la référence de la restauration en entreprise 2.0 ». La société Frichti affiche ses ambitions. Quatre ans après sa création et fort des 43 millions de fonds levés, le spécialiste de la livraison de repas à domicile veut jouer dans la cour des grands comptes.

Le rival de Deliveroo, d’Uber Eats ou FoodChéri veut désormais piétiner les plates-bandes des géants de la restauration collective que sont Sodexo, Elior et Compass, avec une offre originale destinée aux salariés pressés qui n’ont « d’autres choix que d’avaler un sandwich sur le pouce ou de faire la queue à la cantine ».

Le constat est simple. En 2019, la pause déjeuner standard observée a été réduite à 38 minutes seulement d’après une étude CRISCO/Cervia. Près de la moitié de ce temps serait dédiée à courir les trottoirs pour aller acheter son repas. Quant aux zones de banlieue, l’offre de restauration alentour y étant faible, les employés finissent par manger tous les jours la même chose et passent encore plus de temps à trouver une offre satisfaisante.

Offrir une cantine pourrait être la bonne réponse des employeurs pour satisfaire l’attente des collaborateurs de mieux manger. Mais faute d’offre de qualité sur le marché, de mètres carrés à y dédier et découragés par les coûts fixes très élevés de sa mise en place, peu d’entreprises peuvent le proposer.

Frichti lance donc une solution simple et à géométrie variable pour digitaliser ce marché. « Nous livrons déjà la moitié de nos repas sur des lieux de travail, confie Julia Bijaoui, et Quentin Vacher, les deux cofondateurs de la société. « Ce sont les salariés eux-mêmes qui nous ont encouragés à leur proposer une offre moins chère et plus adaptée à leur quotidien sur le lieu de travail. » Les deux startuppeurs comptent bien sur les grèves et le développement massif du télétravail et du coworking pour imposer leur nouveau modèle.

« Le bien-être des employés et la qualité de vie au travail est au cœur de l’attractivité de la marque employeur. L’accès à une pause déjeuner conviviale et qualitative représente un temps fort de l’expérience salariée et est aujourd’hui vecteur de cohésion pour les équipes. Nous avons été très favorablement surpris par l’accueil du marché, nous recevons plusieurs centaines de demandes par mois et prévoyons d’ouvrir à plusieurs milliers d’entreprises dans les mois qui viennent ”, ajoute Quentin Vacher.

Grâce à sa nouvelle solution, Frichti permet à tout employeur sans effort et sans coût d’offrir à ses salariés une cantine fraîche, accessible et attractive. Les salariés peuvent chaque matin grouper leurs commandes de plats en ligne et bénéficier ainsi de la livraison est gratuite. « Les entreprises peuvent subventionner le repas de leurs salariés », ajoute Quentin Vacher. Pour un repas à 8 euros, certaines abondent à hauteur de 1, 2 ou 6 euros, voire à 100 %. » Des repas qui peuvent aussi être payés en titres-restaurants.

Frichti propose ainsi des solutions de cantine disponibles pour 5 à 500 repas par jour, quelle que soit la taille de l’entreprise. En centralisant la compétence dans ses cuisines, Frichti fait ainsi économiser des m2 et des coûts fixes. « Pour les entreprises d’une taille importante, nous leur suggérons d’installer notre cafétéria connectée pour un coût qu’elle prendra en charge équivalent à 1 ou 2 euros par repas », explique Julia Bijaoui.
700 entreprises, la plupart de moins de 1 000 salariés, se sont déjà laissées convaincre dont de nombreux espaces de coworking comme ceux de Wework.

Après une période de test, Frichti compte bien partir à la conquête des autres grandes villes françaises.